lundi 31 décembre 2018

Everybody knows d'Asghar Farhadi

       
     

A l’occasion du mariage de sa sœur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au cœur d’un vignoble espagnol. Mais des événements inattendus viennent bouleverser son séjour et font resurgir un passé depuis trop longtemps enfoui. (AlloCiné) 


Un film d’Asghar Farhadi est toujours attendu avec impatience, celui-ci l’était d’autant plus qu’il s’agissait d’une incursion dans une histoire 100% européenne mettant en scène un couple à la vie : Penélope Cruz et Javier Bardem.
Le réalisateur a osé sortir des sentiers battus et de sa zone de confort, voilà un acte que j’apprécie toujours de la part d’un réalisateur, en partant sur une histoire se déroulant dans un petit village d’Espagne, un lieu qu’il ne maîtrise pas mais qu’il arrive pourtant à sublimer à l’écran.
Comme bien souvent dans ses films il y a évidemment une dimension psychologique forte, tout comme les personnages qui cachent des secrets qui vont finir par exploser au grand jour.
C’est aussi un film d’ambiance, tout est beau et joli au début, tout commence par se noircir lors d’une soirée de fête pour se teinter de suspicion sur et de la part de tout le monde.
Car tout le monde sait mais tout le monde se tait et Laura voit sa vie exploser en tentant de démêler le vrai du faux.


Difficile de ne pas penser à Alfred Hitchcock devant ce film, il y a beaucoup du maître dedans, mais aussi une bonne dose de modernité portée par deux comédiens sans fard au sommet de leur art.
Si j’aime énormément Penélope Cruz chez Pedro Almodovar elle a ici un jeu excellent, elle dégage beaucoup à l’écran et ce rôle de mère lui va à la perfection (encore plus je trouve qu’à l’époque de Volver, sans doute parce qu’elle est devenue mère entre temps et que cela se ressent dans la façon d’aborder cette histoire).
Quant à Javier Bardem il dégage systématiquement quelque chose à l’écran, c’est une force, une présence, il a un côté instinctif très prononcé qui lui vaut d’être toujours juste dans ses interprétations.
Certes, je sentais un peu venir le rebondissement final, mais j’ai tout de même apprécié cette histoire malsaine qui peut mettre mal à l’aise, que j’ai trouvée pour ma part parfaitement maîtrisée.
Les émotions passent bien à l’écran, tout comme le côté thriller psychologique, voilà une mise en scène et un jeu d’acteurs maîtrisés à la perfection et qui donnent envie de voir d’autres films de cette trempe.


"Everybody knows" est un film psychologique cruel qui prouve une nouvelle fois toute l’étendue du talent d’Asghar Farhadi.

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