samedi 8 décembre 2018

L'ambulance 13 Tome 7 Les oubliés d'Orient de Patrice Ordas et Alain Mounier


Après la mort d’Émilie, Bouteloup est désespéré. Ses deux amours, son père et trop de ses amis ont été tués au cours de la Grande Guerre. Mutilé de la face et mis en disponibilité, il se sent inutile. Jusqu’au jour où le lieutenantcolonel d’Avrainville lui demande d’accompagner la folle équipée du général Jouinot-Gambetta en Orient. Louis accepte, à condition de reformer l’Ambulance 13. Au terme du voyage : Uskub, théâtre à venir de la dernière charge de la cavalerie française. (Bamboo)

Bouteloup est désabusé : il a perdu de nouveau la femme qu'il aimait, ainsi que son père et de nombreux amis durant cette guerre qui a fait de lui une gueule cassée.
Il n'a plus le goût à rien, il songe même à en finir mais voilà qu'une mission lui est confiée : accompagner l'équipée du général Jouinot-Gambetta en Orient.
Il accepte mais à une condition : reformer l'ambulance 13.

Le personnage de Bouteloup est marqué par la guerre et tous les disparus, c'est un homme qui n'a plus goût à rien et qui porte un regard cynique sur le monde.
C'est un personnage qui a connu beaucoup d'évolution depuis le début.
L'histoire de ce tome a le mérite d'aborder la guerre sur le front d'Orient, un pan historique méconnu de cette guerre et peu abordé dans les manuels d'histoire, et dont j'ai découvert l'existence, comme beaucoup de personnes, à travers le film "Capitaine Conan" de Bertrand Tavernier.
Il est aussi toujours question d'histoire médicale en même temps que celle des personnages, ici le dossier en fin de tome est consacré au développement et à l'évolution du ravitaillement sanitaire.
Ces dossiers sont toujours bien faits et riches d'informations, celui-ci ne déroge pas à la règle, d'autant qu'il est agrémenté de photographies d'époque et permet de mieux saisir toutes les implications de cette guerre, tant sur le plan terrestre qu'humain.
Malgré son cynisme, c'est tout de même l'humanisme du personnage de Bouteloup qui reprend le dessus.
Il y a aussi une certaine résignation, pour ne pas dire lucidité, de la part des personnages quant à ce conflit qui dure depuis tant d'années :
"- Comme dit le général, nous entrons dans l'histoire.
- Ouais. Celle des pauvres cons sacrifiés."
J'ai également noté un beau contraste dans les couleurs et les paysages, le seul petit reproche que je pourrai faire concernerait les visages des personnages qui se ressemblent trop à mon goût pour permettre de bien les distinguer.

En ce centenaire d'armistice, "L'ambulance 13" est l'une des bandes dessinées que je conseillerai le plus pour découvrir, ou re-découvrir, la guerre de 14-18 car elle est faite de façon pédagogique avec des personnages attachants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire