mercredi 26 décembre 2018

La symphonie du hasard Livre 1 de Douglas Kennedy


« Toutes les familles sont des sociétés secrètes. » 
En lisant ces mots, Alice reste frappée par leur justesse. Les secrets, les non-dits, elle connaît. Chez les Burns, on en a fait une spécialité. La dernière en date ? Cette révélation que son trader de frère, Adam, vient de lui faire depuis le parloir de sa prison… Et qui la ramène une quinzaine d’années en arrière. C’était l’Amérique des années 70, celle des droits civiques et des campus en ébullition. Un vent de liberté attisait les désirs et Alice rêvait d’évasion. C’était l’heure des choix. Les premières notes d’une symphonie à venir. (Belfond)

Cela faisait longtemps, bien longtemps, que je n'avais pas lu un roman de Douglas Kennedy.
Je ne savais plus trop quoi lire (oui, c'est paradoxal quand on connaît ma bibliothèque), je manquais d'inspiration, je me suis donc tournée vers ce roman.
Enfin le qualificatif "ce" n'est pas exact car Douglas Kennedy s'est lancé dans une oeuvre d'ampleur qui contient trois tomes à ce jour avec pour ambition de dresser un portrait de l'Amérique des années 70 à 90.
Le roman débute donc avec Alice, la narratrice, travaillant dans une maison d'édition new-yorkaise et dont la lecture d'un roman va la faire basculer dans son passé et son histoire familiale.
Car le titre du roman, "La symphonie du hasard", ne doit rien au hasard et annonce la couleur de l'oeuvre : "Nous ne sommes pas seulement la somme de tout ce qui nous est arrivé au cours de notre vie, mais aussi un témoignage vivant de la façon dont on a interprété ces événements. La symphonie du hasard mêlée aux accords infiniment complexes de nos décisions - une partition qu'on se surprend souvent à réécrire pour en effacer les erreurs de jugement et les nombreux gâchis.", et c'est exactement cette symphonie que Alice va faire vivre au lecteur.
Dans ce premier tome, il est question d'Alice et de sa famille, des relations tendues qu'elle entretient avec sa mère mais aussi l'un de ses frères, de ses amitiés et des difficultés qu'elle rencontre avec ses camarades de lycée, un univers qui basculera avec la disparition de sa meilleure amie, le tout sous fond d'Amérique des années 70, de racisme, de lutte pour les droits civiques, de pantalons patte d'éph', de libération sexuelle et de la musique de Van Morrison.
On ne peut pas reprocher à Douglas Kennedy de ne pas connaître son sujet ni cette époque, c'est retranscrit de façon précise et bien documentée, sans toutefois trop s'attarder, tout comme il est difficile de reprocher à Douglas Kennedy de ne pas réussir à se glisser dans la peau d'une femme lors de ses récits, c'est même l'une de ses marques de fabrique.
Et se glisser dans la peau et les pensées d'une femme lui réussit car je n'ai jamais été en désaccord dans la façon de penser ou dans les réactions de son personnage.
Douglas Kennedy a le chic pour brosser des portraits de famille captivants avec pour toile de fond une période historique des Etats-Unis, ses personnages sont bien bâtis, leurs réactions sont cohérentes et le plaisir de les retrouver à chaque fois que l'on ouvre le livre est intact.
L'histoire est rapidement prenante et une fois commencé il est difficile de lâcher le livre.
Autant dire que l'on rage lorsque la lecture s'achève sur ces quelques mots : "A suivre".

Le livre 1 de "La symphonie du hasard" tient toutes ses promesses et m'a permis de renouer avec les histoires de Douglas Kennedy, inutile de dire que j'ai immédiatement enchaîné sur le deuxième volume tant j'étais impatiente de découvrir la suite.


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