dimanche 23 décembre 2018

Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda



Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets… (AlloCiné)


La Palme d'Or du Festival de Cannes 2018 a mis du temps à venir sur nos écrans, le film est enfin sorti cette semaine (à l'époque de Cannes aucune date de sortie n'était connue) et il fonctionne plutôt bien, en tout cas la salle était pleine pour assister à la séance dans le cinéma où je l'ai vu.
Le film propose de suivre le quotidien d'une famille mêlant plusieurs générations vivant sous le même toit et faisant des petits boulots et des vols pour survivre au quotidien.
Autant dire que le contexte est loin, très loin, de l'image "glamour" du Japon : mégapoles, technologies avancées; puisqu'ici il est question de misère, de pauvreté, et surtout de personnes vivant des allocations de personnes disparues dans leur famille et dont le décès a été tu, une réalité dans le Japon actuel.
Sans doute l'une des raisons pour lesquelles le Japon a si peu communiqué autour de cette récompense.
Je n'avais jamais eu l'occasion de voir un film de Hirokazu Kore-eda, grave erreur, car celui-ci m'a particulièrement touchée tant il est juste dans les sentiments dont il est question et les liens entre les personnes.
Je ne peux pas trop en dire plus sous peine de dévoiler l'une des révélations du film, mais cette famille ne laisse pas indifférent, il y a un lien fort entre toutes les personnes que la vie n'a pas épargné.
Il semblerait que ce film soit l'aboutissement de toutes les précédentes réalisations de ce cinéaste, j'ai désormais grande envie de voir ses autres œuvres, d'autant que l'une de ses actrices fétiches, Kiki Kirin est décédée récemment.
C'est aussi cela la marque de fabrique du réalisateur, avoir quelques comédiens fétiches qu'il met dans ses films en fonction des personnes qu'il a créé et des histoires qu'il raconte.
Aucun jugement n'est porté sur les personnages ni sur leur mode de vie, il aurait pourtant été facile de le faire et c'est aussi là l'un des atouts de ce film.
Dire qu'il s'agit d'une version moderne au pays du soleil levant de "Affreux, sales et méchants" d'Ettore Scola ne serait pas un mensonge, j'y ai en tout cas pensé, à la différence que les personnages sont ici un peu moins affreux que dans l'autre film.
Film simple mais fable sociale corrosive, "Une affaire de famille" est l'un des films les plus humains de cette fin d'année 2018.


"Une affaire de famille" est l'un des films les plus bouleversants de cette fin d'année, une Palme d'Or de l'émotion qui dispose de beaucoup d'atouts pour séduire un large public.

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