dimanche 18 avril 2010

La rafle de Roselyn Bosch




Résumé : 1942.
Joseph a onze ans.
Et ce matin de juin, il doit aller à l'école, une étoile Jaune cousue sur sa poitrine...
Il reçoit les encouragements d'un voisin brocanteur. Les railleries d'une boulangère.
Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs comme lui, leurs familles, apprennent la vie dans un Paris occupé, sur la Butte Montmartre, où ils ont trouvé refuge.
Du moins le croient-ils, jusqu'à ce matin de 16 juillet 1942, ou leur fragile bonheur bascule...

Ma critique : Tout d'abord j'avertis les personnes lisant cet article :
- que tous les évènements, même les plus extrêmes, ont eu lieu durant l'été 1942
- que la plupart des personnages, notamment Joseph et sa famille, Annette Monod ont réellement existé ou, pour Joseph, existe réellement
- que les évènements racontés ont vraiment eu lieu et s'inspirent de situations vécues, de phrases prononcées, d'attitudes ayant eu lieu
- que, exceptionnellement, je ne ferai pas une critique dans le sens premier du terme mais plus un récit venant du coeur
- que j'ai enrichi cet article plus que d'ordinaire je le fais pour un film
- que j'ai choisi de prendre ce résumé issu d'Allociné, j'ai longuement hésité entre celui ci-dessus et celui-là "16 juillet 1942, 4 heures du matin"
Ceci étant dit j'ai été particulièrement marquée par ce film que je souhaitais vivement voir, à tel point que j'en ai rêvé la nuit qui a suivi la projection, que j'ai mûri cet article assez longtemps, que je me suis posée tellement de questions que j'ai entrepris un travail de recherches sur internet.
C'est la première fois que cet épisode noir de la France est traitée au cinéma.
Personnellement, je connaissais "La rafle du Vel' d'hiv'" de façon superficielle, car aucun professeur d'histoire n'a cru bon de s'y attarder, à tort qui plus est, aussi ai-je découvert beaucoup de choses, notamment que pour la première fois des femmes et des enfants étaient déportés, que pour rafler le gouvernement de l'époque n'a pas hésité à éplucher les fiches de rencensement, que le gouvernement a pris la décision délibérée de ne pas garder les enfants mais de les déporter eux aussi, et la transaction entre le gouvernement français et les allemands, pire que du marchandage en commerce, je ne m'étendrai même pas sur le rôle de la police française dans cet rafle qui, pour certains policiers, ont eu un comportement scandaleux .
La rafle restera à jamais une tâche noire indélébile dans l'histoire de la France, il faut en parler, il faut dire ce qui s'est passé.
J'ai particulièrement aimé l'entrée du film, avec cette chanson d'Edith Piaf, qui met tout de suite dans l'ambiance.
Je reprocherai par contre un générique en caractère d'imprimerie rouge difficile à lire.
Des premières images aux dernières je n'ai pu m'ôter de l'esprit le destin qui attendait toutes ces personnes, à chaque fois que je voyais les enfants, je savais qu'aucun ne reviendrait, qu'ils seraient gazés à leur arrivée à Auschwitz, c'est un sentiment terrible de le savoir et qui ne vous quitte plus, même après ce film.
Je trouve que le Paris de cette époque a été bien reconstitué, il y a des images fortes au début du film, où l'on voit ce panneau interdisant un parc aux Juifs, ainsi que le port obligatoire de l'Etoile Jaune.
Là où j'ai eu le souffle coupé, c'est à la reconstitution du Vel' d'Hiv', car j'avoue que je n'avais pas jusque là réussi à voir comment cela devait être, il n'existe quasiment aucune image de ce lieu, après maintes recherches je n'ai trouvé qu'une seule image de l'époque.
Le spectateur est dans le Vel' d'Hiv', tout comme il vit dans le camp d'internement de Beaune-la-Rolande.
La reconstitution historique est vraiment excellente, elle représente également un énorme travail.
Mais ce que j'ai trouvé merveilleux dans ce film, ce sont toutes les émotions qui s'en dégagent. La réalisatrice a su retranscrire une grande partie des scènes qui ont réellement eu lieu, je pense notamment lorsque les allemands séparent les jeunes enfants de leur mère, c'est effroyable à voir, on ne peut que comprendre la réaction de ces mères.
J'ai particulièrement apprécié le parti pris de la réalisatrice de nous montrer Hitler dans son intimité, qui n'hésite pas à dire qu'il ne mange plus de viande car il trouve inhumaines les conditions des animaux dans les abattoirs, Roselyn Bosch a eu raison de le faire, il est nécessaire de voir toutes les faces d'Hitler et non sous un seul angle comme c'est la coutume de le faire.
Certains reprochent à ce film le côté émotionnel, disant qu'il joue sur la corde sensible, je ne suis pas d'accord, c'est un film vrai, qui parle vrai, avec des gens vrais, on ne peut qu'être touché par ce film.
Je trouve que le choix des acteurs a été judicieux, je ne suis pas fan de Gad Elmaleh mais là il joue juste, Mélanie Laurent est bouleversante, les enfants sont très bons, je n'ai pas reconnu Raphaëlle Agogué, le casting est très bon, il n'y a aucun excès.
Il y a beaucoup de scènes difficiles, émouvantes, c'est dur d'être confronté à la réalité de ce qui s'est passé, il est difficile de retenir ses larmes.
Enfin la musique accompagnant le film a été très bien choisie.
J'ai essayé de retranscrire au mieux quelques uns de mes sentiments, je ne peux vous dire d'aller voir ce film, c'est à chacun de prendre cette décision en son âme et conscience.
Ce que je peux dire c'est qu'il fallait faire ce film, que je ne regrette pas ma décision, alors je vous encourage à aller sur le site officiel, à y réfléchir, et à prendre la décision qui, je l'espère, sera d'aller voir ce très beau film.

http://www.larafle-lefilm.com/

2 commentaires:

  1. Oh comme j'ai aimé le film! Enfin aimé n'est pas forcément un bon terme au vu des évènements qu'il relate! Mais il m'a profondément touché! Si bien que j'ai pleurer du début à la fin! C'est poignant, c'est dur mais c'est tellement juste! J'ai été très surprise par le jeu de Gad dans ce film. IL m'a étonné et touché... Il y a longtemps que je n'ai pas été "bouleversée" par un film. et je peux dire que celui-ci est très haut placé dans mes films préférés! Il vaut bien La liste de Schindler qui traite du même sujet de base!

    MissP

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  2. C'est vrai que le jeu de Gad Elmaleh est très juste, avec ce qu'il faut d'humour, d'ironie, de drame.
    Je pense que le "conte" (j'utilise le terme exact pour désigner ce film) qui m'a le plus bouleversée sur cette période est "La vie est belle" de Roberto Benigni, un vrai moment de grâce de Roberto Benigni, presque comme si un bout de paradis était venu sur terre, tellement il en fallait pour réussir à réaliser un tel film. Non seulement il est bien fait mais il l'est de façon intelligente, et c'était osé de le faire ainsi, mais qu'est-ce que c'est beau !
    Côté film j'ai été fortement marquée par "Nuit et brouillard" d'Alain Resnais, ce qui me fait penser que j'ai oublié de l'évoquer dans mon article, Hitler fait mention de cette expression dans le film. C'est aussi un film qu'il faut voir, personnellement je l'ai vu lorsque j'étais au lycée, les professeurs d'histoire nous le montraient, les images sont à la limite du soutenable.
    Je n'ai jamais pu enregistrer "Shoah", à l'époque les cassettes VHS ne permettaient pas de faire tenir ce film de plus de 9 heures dessus. Je pense qu'il sera rediffusé un jour.

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