jeudi 3 février 2011

Coule la seine de Fred Vargas


"Ton collègue blond est assez emmerdant mais je l'aime bien, et puis il est généreux. Il se pose des questions sans fond, il s'inquiète et ça fait le bruit des vagues. Toi en revanche, tu fais le bruit du vent. Ça se voit à ta manière de marcher, tu suis ton souffle. Ton ami blond voit une flaque. Il s'arrête, examine la chose et il la contourne, il prépare bien son affaire. Toi, tu ne vois même pas cette flaque mais tu passes à côté sans le savoir, au flair. Tu piges ? T'es comme un magicien..." Il a raison ce clochard, le commissaire Adamsberg est un véritable magicien.
Trois nouvelles pour le prouver, trois enquêtes du commissaire, à Paris, là où coule la Seine. (J'ai lu)

Il s'agit de trois nouvelles de Fred Vargas mettant en scène le commissaire Adamsberg.
J'ai lu très vite ce livre (en moins de 2 heures) et je vais plutôt parler de mon ressenti sur chaque nouvelle.

Salut et liberté

C'est la plus longue et sans doute la plus complète des nouvelles.
C'est celle que j'ai le plus appréciée car elle met en scène le commissaire Adamsberg avec son fidèle Danglard. Une fois de plus le commissaire Adamsberg nous prouve toute la puissance et la justesse de son flair.
L'histoire est très intrigante dès le début, le principe du corbeau via des courriers est bonne et l'enquête est vraiment bien menée.
Je regrette tout de même la brusque accélération à la fin, j'aurai préféré avoir plus de développement.
J'ai l'impression que Fred Vargas a conclu trop vite cette histoire car elle voulait qu'il s'agisse d'une nouvelle, texte par définition court.
Or, je me demande s'il n'y avait pas plutôt matière à développer cette histoire qui, à mon avis, aurait pu faire l'objet carrément d'un roman.
Cette précipitation est vraiment dommage, d'autant plus que le rebondissement final est super intéressant et que les personnages mis en scène le sont eux aussi.
Pour moi, le personnage du clochard est typiquement un personnage "Fred Vargassien" que l'on rencontre dans les romans mettant en scène le commissaire Adamsberg.

La nuit des brutes

C'est la plus intrigante des nouvelles, ne serait-ce que par le début de l'histoire et la scène avec cette femme sur un pont au-dessus de la Seine.
Il y a toujours le commissaire Adamsberg et un Adrien Danglard en retrait, mais surtout la présentation d'un nouvel inspecteur (qui à ma connaissance ne réapparaît dans les autres livres de l'auteur).
Le propos traité dans la nouvelle est intéressant, le titre est vraiment bien choisi car très évocateur de l'histoire et franchement je ne m'attendais pas à ça car Fred Vargas m'avait laissée croire tout autre chose au début de la nouvelle.
C'est une bonne enquête très bien menée que j'ai pris plaisir à lire.

Cinq francs pièce

C'est la plus courte des nouvelles et sans doute celle qui me laisse un petit goût d'amertume car je n'ai pas bien compris ce qu'elle venait faire là en cet état.
Le début est prometteur et au final le soufflé retombe aussi vite qu'il est monté.
Je n'ai pas trop compris le pourquoi du comment alors qu'il y avait matière à développer une histoire.
Je dirai plutôt que j'en ai eu une perception mais que j'ai trouvé dommage la façon dont Fred Vargas a choisi de la traiter.
Je reproche surtout à cette nouvelle le peu de développement qu'il y a, je l'ai ressenti comme un début et une conclusion, sans étape intermédiaire.
Et au final j'ai refermé le livre frustrée car je n'en savais pas beaucoup plus sur cette inconnue qui se fait tirer dessus.

En conclusion j'ai apprécié ce recueil de nouvelles, hormis la dernière qui m'a laissée un arrière goût d'amertume développé ci-dessus.
J'ai également trouvé bien les illustrations de Baudoin (dans la version des éditions Viviane Hamy) et j'aurai même aimé en avoir un peu plus pour rendre encore plus visuelles les histoires.
Ca se lit en plus très vite, autant profiter de ce bon recueil de nouvelles de Fred Vargas pour retrouver le commissaire Adamsberg !

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