samedi 29 octobre 2011

Polisse de Maïwenn


Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade. (Allociné)

Cela fait déjà un petit moment que j'entends parler de Maïwenn mais je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un film réalisée par elle.
Ce film-ci m'intéressait de par le sujet traité, et puis il a reçu un très bon accueil au Festival de Cannes 2011.

Le sujet abordé dans le film était délicat, c'est, selon moi, un exercice assez périlleux de retranscrire à l'écran le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM). Il ne faut pas trop en faire (mais peut-on en faire trop ?) ni tomber dans le larmoyant, il faut trouver un juste milieu.
En cela le film de Maïwenn est une très belle réussite. Elle a passé beaucoup de temps à la BPM, elle présente dans son film des cas réels, rencontrés et traités par la BPM. Autant dire que leur quotidien est loin d'être rose tous les jours, voire même un tant soit peu coloré, il y est tout aussi bien question d'inceste, de viol, d'enfants victimes de pédophilie, que d'évacuation d'un campement de rom (et séparation des enfants des parents).
A certains moments j'en ai presque oublié que c'était un film que j'étais en train de voir. J'avais plus l'impression de regarder un documentaire, mais c'est une très bonne chose.
Il y a des passages assez durs, voire choquants, ça scotche le spectateur sur son fauteuil.

Les acteurs sont très bien choisis et leurs personnages ont bien été travaillés, notamment en ce qui concerne les relations entre les personnages (les amitiés au travail, les relations qui se nouent entre coéquipiers).
J'ai également apprécié de voir les relations avec leur famille en dehors du travail, car l'une des choses qui ressort du film c'est que c'est un travail qui finit par ronger les gens à l'intérieur ainsi que leur vie de famille, car ce qui pour les autres est un souci ou un petit drame ne l'est pas pour eux étant donné le quotidien auquel ils sont confrontés.
D'ailleurs ce n'est sans doute pas pour rien ni insignifiant que toute l'équipe appelle Balloo "Papa".
L'entrée et la sortie du film sont particulièrement bien travaillés, le choix du générique de L'île aux enfants est audacieux et la scène finale m'a choquée, d'autant que je ne m'attendais absolument pas à ça.
J'ai apprécié de voir des comédiens que je n'ai pas l'habitude de voir au cinéma, notamment Marina Foïs ou Frédéric Pierrot. Il y a une diversité de personnages très cosmopolite, de l'intellectuel à l'anorexique, qui cohabitent et travaillent ensemble.
Le personnage interprété par Maïwenn est tout en retenu et en discrétion, on sent bien que le film est centré sur la brigade et qu'il y a une "étrangère" qui vient se mêler à eux.

Néanmoins le gros défaut du film à mon sens c'est Joey Starr, en tant qu'acteur mais également pour son personnage. Je trouve que son personnage est trop poussé à l'extrême, il ressent beaucoup trop d'empathie envers les cas qu'il traite, et je ne pense pas que dans la réalité un policier qui réagirait ainsi et parfois de façon assez violente garderait son poste dans une telle brigade.
Je ne comprends pas non plus pourquoi Maïwenn a pollué son film avec une histoire d'amour entre son personnage et celui de Joey Starr, d'autant qu'à l'époque comme ils étaient ensemble ça laisserait penser à un copinage et à une faveur.
Cela se fait au détriment d'autres personnages qui sont plus laissés de côté, c'est dommage car il y avait largement de quoi faire avec les membres de la brigade.
Et puis Joey Starr acteur ... mouais, à titre personnel je n'entendrai plus parler de lui ça m'irait très bien.

Malgré ce défaut (qui va à l'inverse de la majorité des critiques) je vous recommande tout de même ce film, les histoires et les personnages sont bien traités et bien filmés, on ne ressort pas tout à fait pareil d'un tel film.

Ce film a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2011

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