samedi 1 octobre 2011

Une séparation de Asghar Farhadi


Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable… (Allociné)

Je n'avais pas eu l'occasion d'aller voir ce film au moment de sa sortie (en juin) mais je n'en entendais dire que du bien, et bien c'est chose faite, j'ai pu combler mon retard et j'aurai eu tort de ne pas le faire !

Je n'ai rien à redire sur la qualité de ce film, tout y est : l'histoire, le scénario, les acteurs; c'est un véritable plaisir de le regarder.

Il y a un vrai scénario, travaillé, avec une histoire somme toute assez simple mais qui devient vite compliquée.
J'ai beaucoup aimé la façon dont elle est racontée, et puis les acteurs interprètent brillamment leur personnage respectif.
J'ai été bluffée par leur performance, que ce soit les femmes ou les hommes, même le grand-père qui ne parle quasiment pas de tout le film. Ils jouent juste, j'ai eu l'impression d'assister en vrai à toutes les scènes et non pas d'être simple spectatrice derrière un écran et assise sur un fauteuil.

Personnellement j'ai été un peu surprise qu'un tel film passe la censure iranienne pour être diffusé à l'étranger, on y voit quand même certaines choses du régime actuel, et puis le couple principal dont il est question (et qui se sépare) est plutôt moderne dans leur propos et leur attitude, le contraste est saisissant entre la femme et celle que le mari embauche pour s'occuper de son père. La première est certainement croyante mais pas fanatique (elle est voilée "légèrement"), la deuxième est très croyante, elle n'hésite pas à téléphoner à un numéro spécial pour savoir si certaines actions qu'elle va faire ne sont pas interdites par sa religion, le contraste est saisissant.
Après il y a tout de même des interdits.
Ainsi on ne voit jamais la femme dans la rue, elle est filmée exclusivement en intérieur, tandis que la femme venant faire le ménage et s'occuper du père est filmée dans la rue, étant plus croyante elle respecte les préceptes de la République islamique d'Iran.
On ne voit jamais non plus le tribunal religieux, on se limite au greffier qui prend les dépositions.
C'est d'ailleurs la scène d'ouverture du film.

Il y a une opposition dans ce film, on sent bien que ce sont des personnes d'un milieu différent qui s'affrontent (l'une plutôt aisée l'autre pauvre).
Même les deux enfants ne vont jamais vraiment communiquer entre eux, hormis lors d'une partie de baby-foot.
J'ai beaucoup apprécié de me plonger dans ce pays et dans ces deux familles, j'ai rarement eu l'occasion de voir des films iraniens ou se passant en Iran.

C'est un film assez dur, plutôt triste, il ne faut pas s'attendre à rire ou à sourire, le propos ne s'y prête absolument pas;
Car il est bien question de la séparation d'un couple, et si le film s'ouvre ainsi il se termine aussi ainsi.
Car au-delà de l'histoire il y a un couple qui se sépare, parce qu'il ne s'entend plus et que même en se serrant les coudes face à une situation tragique il n'y a plus rien à faire.
C'est donc également une leçon de vie.

Si vous n'avez pas vu ce film je ne peux que vous encourager à aller le voir, il est vraiment très beau, très touchant et remarquable à tout point de vue.

Ce film a reçu les récompenses suivantes au Festival de Berlin 2011 :
- Ours d'Argent de la Meilleure actrice (Sarina Farhadi, Sareh Bayat, Leila Hatami)
- Ours d'Argent du Meilleur acteur (Shahab Hosseini, Peyman Moadi, Asghar Farhadi)
- Ours d'Or (Asghar Farhadi)

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