mercredi 15 août 2012

La Grande Sophie - La place du fantôme



Je pensais qu’avec "Des vagues et des ruisseaux" La Grande Sophie – LGS, aurait atteint la maturité et c’était avec une certaine appréhension que j’attendais ce nouvel album.
Et bien première claque (après j’ai tendu l’autre joue pour prendre la deuxième claque avec Lana Del Rey et son Born to die), La place du fantôme est à pleurer tellement cet album est beau, merveilleux, réussi, voilà L’ALBUM de la maturité, de la consécration et ceux qui jusqu’à présent vivaient en ignorant l’existence de La Grande Sophie devraient être touchés.

Exit les guitares électriques omni-présentes, les chansons gaies et joyeuses où l’on sautait à la corde avec elle et où on déambulait dans les allées d’une fête foraine avec des ballons à la main ou dans un mariage.
Je n’irai pas jusqu’à parodier Françoise Sagan avec son "Bonjour tristesse", mais rien que le titre est énigmatique : "La place du fantôme", et les chansons parlent de peur, de douleur, d’êtres disparus ou fantasmés : Tu ne viendras peut-être jamais, de rendez-vous manqués, de rêves qui s’en vont sans dire bye-bye, autant dire que cela n’a plus à voir avec l’image de fille gaie, joyeuse et entraînante qui transparaissait dans ses précédents albums, hormis dans "Des vagues et des ruisseaux".
Avec cet album, La Grande Sophie ose : beaucoup moins de guitares, plus de percussions et de nouveaux instruments, une voix qui va dans l’aigu et ne se contente plus de tonalités graves ; c’était sûr, elle avait tout cela en elle, il fallait que ça finisse par sortir un jour.
Je ne sais trop de quel fantôme il s’agit, le fantôme étant le fil conducteur de l’album, mais parfois il s’agit d’un amour passé, ou d’une personne disparue, ou de la perte de ses illusions, c’est un peu le sens que chacun veut lui donner.
Mais attention, ne sortez pas les mouchoirs avec cet album, c’est un mélange de pop, de folk, de disco et même si les textes sont graves il n’a rien de comparable avec une musique d’enterrement.

J’aime toutes les chansons de cet album, je n’en citerai que quelques unes mais rien n’est à jeter.
Parmi mes préférées, Bye Bye Etc, Peut-être jamais avec sa terrible litanie : Tu ne viendras peut-être jamais / Mais je dirai que j’attends toujours, Ne m’oublie pas, Sucrer les fraises, Dans ton royaume, Ma radio, Ecris-moi (en fait j’ai quasiment cité tous les titres).

La Grande Sophie chante "Ecris-moi", mais j’ai envie de lui répondre que non seulement elle continue à nous écrire des chansons, mais également à nous offrir d’aussi belles chansons de cette trempe car elle n’a, et je n’en ai jamais douté, toute l’étoffe d’une chanteuse intense et émouvante, qui remue tripes et boyaux.
Françoise Hardy ne s’y était pas trompée en lui confiant l’écriture d’une chanson lors de son dernier album paru.

Je n’en ai pas cru mes oreilles en écoutant son album, mais il a trouvé un écho en moi et je ne sais trop de quel fantôme il s’agit, mais merci à lui d’avoir éveillé tant de belles choses en Sophie.

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