jeudi 11 juillet 2013

Il était une fois en France Tome 3 Honneur et Police de Fabien Nury et Sylvain Vallée


Joseph Joanovici au plus fort de ses mystères et de ses contradictions. Le troisième épisode d'une grande saga d'Histoire et d'Aventure mais pas seulement, unanimement saluée par la critique et les lecteurs.
En cette période noire de l'Occupation, le ferrailleur félon Joseph Joanovici a un gros problème : il a trop d'argent... Un argent pas toujours très propre. Un argent obtenu à force de compromissions avec les allemands. Mais qu'il pourrait être assez facile de blanchir efficacement. En l'investissant dans la Résistance, par exemple... Inspirée de faits réels passés au crible de l'imagination de Fabien Nury et de sa formidable rigueur documentaire, Il était une fois en France poursuit son décryptage de la collaboration et de la complexité de l'âme humaine à travers le destin d'un salaud ordinaire se révélant parfois homme ou ami exemplaire... Toujours campé par Sylvain Vallée, Joseph Joanovici est de ces personnages à l'épaisseur rare et toujours aussi dérangeante... Une série incontournable, saluée conjointement par critiques et lecteurs. (Glénat)

"Salaud ou héros ? ", telle est la question centrale de ce troisième tome de la série s’attachant à retracer la vie et le parcours de Joseph Joanovici, ferrailleur roumain immigré et illettré devenu immensément riche durant la Seconde Guerre Mondiale.
Salaud tout d’abord, car il n’hésite pas à collaborer avec les nazis et à s’enrichir.
Mais ce trop d’argent finit par lui poser problème : "Je viens de te le dire, on fait trop d'argent. Il y a trop de gens qui savent qu'on se goinfre. Et on a trop d'amis chez les allemands.", et il se transforme alors en héros de la Résistance, utilisant une partie de son argent pour alimenter le réseau Honneur et Police et faisant jouer ses connaissances pour libérer des résistants.
Joseph Joanovici est illettré mais ce n’est pas pour autant qu’il est idiot : "J'essaye de survivre, tu comprends ? D'avoir toujours un coup d'avance ... de ne jamais m'embarrasser de sentiments ou de morale ... je ne peux pas faiblir, je ne peux pas ralentir ...", il sent bien le vent tourner et sait pertinemment que la fin du régime nazi est proche, aussi ses arrangements commencent à sentir le roussi et il a besoin de se tailler une réputation et d’être vu comme membre actif de la Résistance pour espérer échapper aux purges d’après-guerre qu’il pressent.
Je n’éprouve franchement aucune sympathie pour ce personnage qui a vendu son âme au diable : "Vous êtes au service du Reich ... pour le meilleur, et pour le pire." , mais il est intéressant à suivre.
J’aime assez le traitement qu’en font les auteurs, ils arrivent à montrer un personnage dual et à mettre en évidence comment il était possible à cette époque d’être collabo un jour et héros l’autre, sans doute comme l’ont fait d’autres personnes.
Il n’y a pas de parti pris ni de sentiments personnels, Fabien Nury a fait un travail de recherches important et se contente de livrer des faits dont une partie est romancée, quant à Sylvain Vallée, il illustre tout cela avec une retranscription fidèle des habits et coiffures de l’époque sans chercher à créer de beaux personnages, je trouve même qu’ils sont peu gâtés et qu’aucun n’a eu un traitement de faveur.
L’avantage c’est que même en prenant cette série en cours, les traits et expressions du visage permettent au lecteur de déterminer les caractères de chacun.

Ce troisième tome n’est que le milieu de la série, j’ai quelques craintes quant à la suite étant donné que nous sommes déjà en 1944 mais je compte sur les auteurs pour savoir rebondir et poursuivre la narration de la vie de Joseph Joanovici, homme complexe et salaud ordinaire dans une époque trouble.

Livre lu dans le cadre du challenge Destination PAL

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