dimanche 14 juillet 2013

Un jour, une histoire : 14 juillet 1789 #6


"Ah ! Ca ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates à la lanterne
Ah ! Ca ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra !"

(Petit anachronisme, car ce couplet n’a été chanté qu’après le 14 juillet 1790.)
(En France, on aime les chants menaçants : entre ça et "La Marseillaise" …)

Peuple affamé, peuple en colère …

Quarante jours plus tôt, les Etats Généraux se sont réunis à Versailles et ont décidé d’écrire une nouvelle Constitution (en France, on aime remettre tout à plat et recommencer), et le 9 juillet l’assemblée à Versailles s’est proclamée Assemblée Nationale Constituante (en France, on aime donner des noms pompeux aux institutions).

A Paris, la rumeur se répand le 13 juillet que les troupes royales vont entrer en force dans la capitale pour mettre les députés aux arrêts (le Roi, il n’a pas franchement aimé l’Assemblée Nationale Constituante et la veille il a renvoyé Necker, son contrôle général des finances, banquier populaire par-dessus le marché).

Au matin du 14 juillet, des émeutiers (artisans et commerçants) se rendent à l’hôtel des Invalides, en quête d’armes, et le gouverneur cède en leur ouvrant les portes.
C’est désormais armés que les émeutiers décident de se rendre à la Bastille, où la rumeur prétend que la poudre aurait été entreposée (en France, on réagit très vite à la rumeur), et il faut dire que le peuple avait aussi un compte à régler avec ce bâtiment.


Le marquis de Launay, gouverneur de la Bastille, tente de garder le contrôle de la situation en s’engageant à ne pas tirer sous réserve que les émeutiers ne cherchent pas à entrer dans la Bastille, et essaye de gagner du temps en retenant trois délégués des émeutiers à déjeuner (en France, manger c’est important).
Mais une explosion se fait entendre, la foule crie à la trahison et pénètre dans l’enceinte de la Bastille, de Launay perd son sang froid et ouvre le feu, c’est un carnage.
Arrivent deux détachements de gardes françaises qui décident de se rallier aux émeutiers.
Ils ont de l’expérience, de Launay décide de faire sauter les magasins de poudre et d’ouvrir le feu à outrance, mais la garnison de la Bastille décide de parlementer et les émeutiers prennent alors la Bastille, déçus de n’y trouver que quelques prisonniers de peu d’importance.


Le marquis de Launay tente de se suicider, se rate, est traîné dans les rues de Paris avant d’être décapité par un boucher et sa tête promenée sur une pique.
C’est le basculement de la Révolution dans la violence car désormais cela deviendra une habitude d’exhiber au bout d’une pique les têtes des personnes assassinées.
Le soir du 14 juillet, Palloy réunit 800 ouvriers et s’attache à démolir la forteresse.
A Versailles, Louis XIV indique "Rien" dans son journal à cette date, mais il ne s’agit que du résultat de sa chasse.


Le 14 juillet 1790 deviendra la Fête de la Fédération et en 1880 le 14 juillet deviendra la Fête Nationale de la France.

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