Angleterre,
fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et
le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa
situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour
elle et sa fille adolescente.
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide… (AlloCiné)
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide… (AlloCiné)
Lady Susan
Vernon (Kate Beckinsale) est une fieffée garce, pardon de parler en ces termes
de cette jeune et jolie veuve ce n’est pourtant que la stricte vérité.
C’est la
courtisane la plus connue ou presque, elle cherche bien évidemment un parti
intéressant pour se remarier (i.e. avec de l’argent) car sa situation
personnelle se dégrade quelque peu.
Suite à un
scandale (i.e. elle a séduit un homme marié), Lady Susan se retrouve à devoir
aller vivre dans la famille de son défunt époux, famille dans laquelle elle
n’est évidemment pas la bienvenue.
Elle en
profite pour séduire le frère de sa belle-sœur, le beau et jeune (mais beau)
Mr. Reginald de Courcy (Xavier Samuel, né le même jour que moi à un an
d’écart !), tandis qu’elle cherche à marier sa fille, la douce Frederica
(Morfydd Clark), au riche mais benêt Sir James Martin (Tom Bennett).
La seule
confidente et amie de Lady Susan est une Américaine, Mrs. Alicia Johnson, dont
le mari lui a pourtant formellement interdit d’entretenir toute relation avec
cette femme a la réputation plus que douteuse.
Contrairement
à ce que le titre pourrait laisser penser, ce film est une libre adaptation de
la nouvelle "Lady Susan" de Jane Austen.
Pourquoi ne
pas avoir gardé ce titre au lieu de lui donner le nom d’une autre nouvelle de
cette auteur ?
Mystère et
boule de gomme !
Quant à "LadySusan", j’ai eu le plaisir de lire cette nouvelle épistolaire féroce mais
ô combien succulente il y a quelques années, j’avais grandement apprécié
l’étude des différents personnages, il est donc tout à fait naturel que je sois
allée voir ce film.
Adapter une
nouvelle n’est jamais chose aisée, la durée du film est d’ailleurs plutôt
courte (1h30), mais adapter une nouvelle constituée uniquement de lettres l’est
d’autant plus.
Et bien le
scénario s’en sort plutôt bien, j’ai retrouvé dans ce film tout ce qui m’avait
plu dans le livre, notamment l’étude des caractères des personnages ainsi que
les lieux et les paysages de l’action.
Pourtant, je
dois reconnaître que l’histoire met un peu de temps à se mettre en place, cela
bavarde beaucoup pendant la première demi-heure mais j’ai fini par accrocher et
j’ai été transportée dans l’histoire.
Il faut dire
qu’il y a aussi une multitude de personnages à retenir, et même si le
réalisateur a pris le parti de les présenter par leur titre et leur rôle dans
l’histoire j’ai mis un certain temps à me souvenir d’eux et du rôle qu’ils
jouaient dans la nouvelle.
Ensuite, je
suis partie dans les intrigues de Lady Susan, ou plutôt je les ai suivies avec
un certain plaisir en attendant impatiemment que le piège se referme sur cette
femme avec si peu de scrupules et s’occupant si mal de son enfant.
Clairement
Lady Susan n’est pas un personnage sympathique, elle n’aime personne d’autre
qu’elle-même et ne recherche que son confort et sa satisfaction personnelle,
hormis sa fidèle amie qui acquiesce à tout ce qu’elle dit elle ne se rend pas
compte à quel point elle est détestable, d’autant qu’elle se pose toujours
comme la victime incomprise.
D’un autre
côté, Lady Susan est le genre de personnage que l’on adore détester.
Evidemment
il est question d’amour, mon cœur de midinette s’est enflammé et j’ai craint
que Lady Susan ne prenne à son piège le si beau Reginald de Courcy.
Puis je me
suis rappelée de la nouvelle et de sa chute (je me suis aussi dit au passage
que ce n’était qu’un film et qu’il fallait que j’arrête un peu de m’emballer
sur toutes les histoires sentimentales), j’ai respiré un grand coup et tout
s’est bien passé.
Whit
Stillman est un réalisateur rare mais il a su adapter finement Jane Austen et
il offre au spectateur quelques bons moments de sourire voire même de rire au
cours de ce film.
Noter qu’il
offre aussi un beau retour en grâce à Kate Beckinsale, une actrice qui n’avait
plus connu de succès au cinéma depuis quelques années.
C’est aussi
ça la jolie surprise de ce film, le casting qui colle parfaitement aux
personnages, ainsi que la reconstitution très fidèle de l’époque.
Après un
début quelque peu bavard "Love & Friendship" s’avère être un
agréable moment de cinéma et une adaptation plutôt réussie de Jane Austen, de
son esprit et de son analyse fine des mœurs et de la société Anglaise du
dix-huitième siècle.
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