vendredi 27 décembre 2019

Une vie cachée (A Hidden Life) de Terrence Malick

       
     

Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. (AlloCiné)


Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu un film de Terrence Malick, ses derniers films ne m'avaient pas franchement inspiré, mais l'avantage avec ce réalisateur, c'est que dès les premières minutes on sait tout de suite que c'est lui à la réalisation.
"Une vie cachée" n'y fait pas exception, beaucoup de paysages, la nature très présente, de grands plans filmant les espaces préservés de la montagne, peu de dialogues, quelques retours en arrière qui viennent agrémentés l'histoire des personnages.
L'histoire narrée ici est inspirée de faits réels, un paysan autrichien ayant refusé de se battre aux côtés des nazis et de prêter allégeance à Hitler. Reconnu coupable de trahison il est passible de la peine capitale, mais l'important pour lui c'est de vivre et de mourir en homme libre, fidèle à ses pensées et à ses choix, et porté par sa foi en Dieu et son amour pour sa femme et ses filles.
Comportement on ne peut plus louable mais qui reste pourtant peu compréhensible par un grand nombre de personnes.
C'est d'ailleurs ce que beaucoup de personnes lui diront pour tenter de le faire changer d'avis, à l'exception de sa famille, mais Franz ne cédera pas.
Voilà un personnage discret dont l'attitude me touche, et c'est sans doute ce que je retiendrai de ce film.
Ainsi que la beauté des paysages de montagne, de la vie simple et heureuse qui est bouleversée par une guerre ayant lieu à des milliers de kilomètres de là mais qui va influer le destin de chacun.
Et puis la musique, car la partition musicale colle à merveille avec les images, la photographie du film, ainsi que les personnages et ce qui les anime.


Maintenant il y a deux points négatifs dans ce film, tout d'abord sa longueur, près de trois heures.
C'est par moment longuet, il y a de plus un découpage temporel irrégulier, j'ai eu parfois la sensation que les saisons passaient plus rapidement, tout comme les mois et les années alors que ce n'est pas le cas.
Le réalisateur déstabilise en distillant partiellement des repères chronologiques, d'un autre côté venant de sa part cela n'est pas surprenant.
Ensuite la langue utilisée, les personnages se parlent entre eux en anglais, voilà qui est quelque peu gênant pour une historie se déroulant en Autriche; mais le pompon c'est que par moment lorsqu'il y a des interactions entre plusieurs personnages les échanges se font en allemand.
Ce choix est tout bonnement incompréhensible, soit c'est de l'anglais en permanence et donc un anachronisme, soit c'est de l'allemand, mais pas quand cela arrange le réalisateur dans une langue et ensuite dans une autre.
Le ménage des genres m'a franchement gênée tout le long du film, pour ne pas dire agacée.
Ou alors une subtilité m'a échappée.
Le casting est réussi, August Diehl incarne très bien Franz, ainsi que Valerie Pachner à Fani, j'ai également été touchée par la ressemblance et la complémentarité de Maria Simon incarnant la sœur de Fani.


"Une vie cachée" est un hommage à une forme de résistance, celle de ne jamais renoncer à ses convictions, mais qui souffre de longueurs qui ternissent quelque peu la belle image dégagée par ce film.

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