Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Intouchables

A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables. (Allociné)

Attention, ce film est LE film évènement du moment, il fait un carton au box-office, les files d'attente pour entrer dans les salles sont impressionnantes, et c'est amplement mérité !

Le sujet paraît délicat à première vue, et surtout ne prête pas franchement au rire, et bien les réalisateurs ont su adapter cette histoire vraie sans qu'il y a la moindre pitié, le moindre pathos.
Effectivement, Philippe est un tétraplégique riche, ce qui lui permet de se payer bon nombre de choses que d'autres tétraplégiques ne peuvent pas, mais c'est une personne seule, en tout cas d'un point de vue sentimental, qui ne vit qu'avec sa fille et trois personnes travaillant pour lui.
La scène d'ouverture donne le ton du film : ça va se passer sur les chapeaux de roue et il va y avoir de la rigolade.
La scène suivante revient dans le passé, le spectateur découvre ainsi comment Philippe et Driss vont se rencontrer.
Cette scène est très drôle, elle alterne les différentes personnes reçues en entretien, qui exposent leurs motivations ("j'adore m'occuper des handicapés, des gens faibles") et leurs points de vue ("le sport c'est très important, il faut bouger") jusqu'à l'arrivée de Driss qui demande uniquement une signature pour un papier pour les Assedic.
La suite, et bien Philippe décide de l'embaucher à l'essai pendant un mois, et c'est une relation de complicité qui va se nouer, une amitié profonde et de beaux moments de rire.
Car la force de Driss c'est sans aucun doute d'oublier régulièrement que Philippe est tétraplégique mais de le traiter en permanence comme un être humain, d'égal à égal.

C'est le mariage de la carpe et du lapin mais c'est réussi.
Le film est très drôle, j'ai beaucoup ri du début à la fin. Il y a beaucoup de scènes décalées (l'anniversaire ...) et de très bonnes répliques entre les personnages.
Les acteurs sont très bons, François Cluzet a travaillé pour le rôle et il joue en retenue, tandis qu'Omar Sy prouve, s'il en était besoin, toute l'étendue de son talent, dans un rôle plus décontracté et relâché.
Les rôles féminins ne sont pas non plus laissés de côté, je suis d'ailleurs contente de voir Audrey Fleurot enfin au cinéma.
Les deux réalisateurs ont réussi ce cocktail plutôt improbable au départ, et réussissent dans ce film à évoquer le handicap, le choc des cultures, les cités, la délinquance, le tout sans tomber dans la caricature.
C'était osé, il fallait le faire, et m'est avis que les américains ne devraient pas tarder à vouloir faire un remake de ce film !

En cet automne pas si morose que ça, je vous incite vivement à aller voir ce film (en réservant à l'avance), c'est sans aucun doute la perle de cette fin d'année et il serait fort regrettable de se priver d'un aussi bon moment de cinéma !

Ce film est inspiré d'une histoire vraie.