dimanche 26 février 2012
La mégère apprivoisée de William Shakespeare
Il s'agissait de ma première lecture d'une oeuvre de William Shakespeare et autant le dire tout de suite, je n'ai pas été convaincue, non pas par le style littéraire (et encore qu'il y a beaucoup de perte avec la traduction en français) mais par l'histoire.
J'ai eu beaucoup de mal à renter dans l'histoire, il faut dire que lire une pièce de théâtre n'aide pas et que c'est sans doute plus facile en voyant cette pièce interprétée sur scène, d'autant qu'il y a en fait deux pièces en une seule.
A la réflexion, je me dis même que la première (un lord se jouant de Christopher Sly, plutôt aviné, lui faire croire qu'il est un Lord ayant dormi pendant des années) m'aurait sans doute plus plu que la seconde (où il est question de la-dite mégère à apprivoiser).
Cette pièce est particulièrement misogyne, j'ai pourtant gardé à l'esprit qu'il s'agissait sans doute de second degré et d'une forme d'ironie, il n'empêche que certaines répliques sont plus que limites, notamment avec mes yeux et mon esprit de contemporaine, ainsi Petruchio parle en ces termes de sa femme : "elle est mon bien, mon mobilier; elle est ma maison, mon ménage, mon champ, ma grange, mon cheval, mon boeuf, mon âne, mon tout enfin", et il dit bien qu'il est "son maître" et non son mari.
En y regardant de plus près, Catherine est considérée comme une mégère uniquement parce qu'elle est une femme avec du caractère qui ne mâche pas ses mots : "Ma langue veut exhaler tout le courroux de mon coeur, ou mon coeur, à force de se contraindre, se brisera, et plutôt que de m'exposer à ce malheur, je prendrai jusqu'à la fin la liberté de parler, si cela me plaît."
Je trouve dommage que Petruchio finisse par la "dompter" et en fasse une femme bien aimante et obéissante, cela va contre nature de vouloir changer la personnalité de quelqu'un.
J'ai également été dérangée par le fait qu'elle est sans cesse comparée à sa soeur qui est tout son contraire : "il a deux filles : l'une fameuse par sa méchante langue, autant que l'autre l'est par sa modestie et sa beauté."
Avec ces deux personnages, l'auteur a vraiment joué sur les extrêmes, j'aurai bien aimé voir la pareille du côté des personnages masculins or il n'en est rien.
Et à la fin, tout est bien qui finit bien : Petruchio a fini par "mâter" Catherine et Lucentio épouse Bianca.
Ce que j'ai le plus apprécié dans cette pièce, c'est le thème de la tromperie/duperie qui est abordé sous différents angles et c'est pour moi là où réside tout l'intérêt de cette pièce.
Je n'ai par contre pas été du tout séduite par le côté misogyne de cette histoire et la traduction française fait perdre bon nombre de double sens anglais.
Cette pièce prend certainement un tout autre charme lorsqu'elle est interprétée sur scène.
Cette pièce de théâtre a été lue dans le cadre d'une lecture commune du club de lecture de Babelio de Février 2012
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