2003. Ana, comédienne, a coupé tout lien avec sa famille et particulièrement avec sa mère, russe, dont elle ne s'est jamais sentie aimée. Jusqu'au jour où on lui offre le plus beau rôle de sa vie dans une pièce de Tchekhov. 1903. Sur les bords de la Moïka à Saint-Pétersbourg, Tatiana Alexandrovna jouit des fastes d'une époque encore sereine. De son premier amour avec un officier de la Garde, elle a des jumelles, Olga et Natacha ; toutes trois se trouveront liées au destin de la famille Youssoupov et de Raspoutine. Mais déjà se profile la révolution. Tout bascule. Quel secret portent-elles qui bouleversera la vie d'Ana ?
Le destin tumultueux de trois générations de femmes et la quête d'un amour maternel. (Presses de la Cité)
2003. Ana est comédienne, mal dans sa
peau et dans sa vie : "Elle n'est qu'une réplique, un faire-valoir, une quantité négligeable.".
Mal aimée de sa mère plus jeune elle
traîne un ressentiment à l’égard de cette femme aux yeux de qui elle n’a jamais
trouvé grâce et qui n’a jamais daigné l’entourer d’une once d’amour maternel : "Une enfance où tout est possible, où les incompréhensions sont vite oubliées, où les petits bobs de l'âme sont soignés par une maman attentionnée. Une enfance rêvée et qui n'était pas la sienne.".
Dans le même temps, dans une maison
de retraite dans le Nord de la France, une pensionnaire s’attache à faire
revivre sa grand-mère, Tatiana, en racontant à un public de plus en plus
important sa jeunesse en 1903 à Saint-Pétersbourg, du temps de la grandeur du
tsar et de sa famille, sa rencontre avec un bel officier et les jumelles Olga
et Natacha qui viendront couronner ce mariage.
Inutile d’en dire plus, cela
reviendrait à dévoiler l’histoire, et autant vous laissez la découvrir.
Ce livre relève à la fois du roman
historique pour le traitement de l’histoire de la Russie au début du vingtième
siècle qu’il fait mais aussi du roman familial pour cette saga sur trois
générations de femmes.
Pour l’aspect historique du roman, je
ne retiens pas l’histoire du tsar et de sa famille, ni celle de Raspoutine et
de la révolution bolchevique de 1917, ce sont des points historiques que je
connais, que j’ai eus l’occasion de lire dans d’autres romans.
Ce qui a retenu mon intérêt, c’est la
partie traitant de l’Ukraine et des conséquences du régime bolchevique sur
cette région.
D’abord indépendante en 1917, elle
fait de nouveau partie de l’URSS de Staline en 1920.
J’ai ainsi découvert le traitement
réservé par Staline à cette région, particulièrement la grande famine en
Ukraine et le Kouban en 1932 et 1933 appelée Holodomor.
Comme bien souvent les millions de
morts laissés par Lénine et Staline sont passés sous silence, ce roman a le
mérite de montrer sous un éclairage différent cette période et de sortir du
faste des soirées de Saint-Pétersbourg.
Je n’ai pas non plus été marquée par
les personnages féminins, ils restent assez conventionnels et ne dénaturent pas
des héroïnes romanesques, ils sont plaisants pour le lecteur sans devenir agaçants.
Pour le côté saga romanesque et
familiale, ce livre n’atteint pas le niveau de "La lumière des
Justes" de Henri Troyat, mais il offre tout de même une histoire prenante
de femmes, de mères, et une quête de l’amour maternel.
Je considère que l’auteur a cherché à
rendre hommage aux mères et à l’amour maternel à travers ce roman et c’est
assez bien réussi.
J’ai trouvé sympathique le gros clin
d’œil fait par l’auteur à la littérature russe, et la relation entre le
personnage de Lioubov dans "La Cerisaie" de Tchekhov et les
personnages féminins de l’histoire est bien pensée sans devenir redondante.
Ce n’est pas non plus de la grande
littérature, mais je reconnais qu’Annie Degroote a un style plaisant, rendant
la lecture particulièrement fluide et prenante et qu’une fois le nez mis dans
l’ouvrage il n’est pas possible de le retirer.
J’ai été piquée au jeu et c’est avec
un certain plaisir que j’ai lu d’une traite cette histoire.
Qui plus est, l’auteur ne perd à
aucun moment son lecteur grâce à une alternance temporelle et des points de vue
par chapitre.
Avec "Les perles de la
Moïka", Annie Degroote offre au lecteur une lecture plaisante et prenante,
un moment de détente littéraire pour voyager en Russie et en France à travers
l’Histoire du vingtième siècle.
Je remercie Babelio et les éditions Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Je partage tout à fait ton avis. :)
RépondreSupprimerJ'ai lu ça en effet !
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