dimanche 7 avril 2013

Valérian Tome 16 Otages de l'Ultralum de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin


Valérian et Laureline passent un séjour de rêve sur l'un des paradis touristiques du cosmos. Mais il n'est pas sûr qu'ils s'amusent tant que cela dans leur palace fréquenté par des milliardaires, parfois odieux comme le grand calife d'Iksaladam accompagné de son harem et de son califon. A vrai dire l'ennui sera de courte durée. L'horrible Quatuor Mortis s'empare en effet du califon.. et de Laureline ! Une course poursuite s'engage sur les confins interdits du califat, là où s'affairent les misérables extracteurs d'ultralum, le carburant ultra-luminique nécessaire aux vaisseaux de l'espace. Au passage, on retrouvera Point Central, cet espèce de fabuleux ONU galactique, un schniarfeur saisi par le doute glandulaire, un transmuteur grognon de Bluxte, ainsi que quelques espions shingouz prêts à vendre tout et n'importe qui. (Dargaud)


Dans cette nouvelle aventure de Valérian et Laureline, tout commence comme dans "La croisière s'amuse" sauf que Valérian ne s'amuse pas, un brin nostalgique le garçon : "C'est ça voyager ... se souvenir des choses qu'on a vu avant ...".
Entre alors en scène un horrible schniarfeur : "Un schniarfeur dégoupillé, même charmant, ne serait-ce pas, à proprement parler une arme vivante ?", Laureline est kidnappée alors qu'elle n'était pas visée avec un horrible bambin qui n'est pas sans rappeler le prince Abdallah dans Tintin, et tout ce petit monde se retrouve sur une planète asservie pour l'extraction de l'or noir local : l'ultralum.
Valérian se lance aussitôt à la poursuite de Laureline mais il n'est pas seul sur le coup car la récompense de 100 billiards de poutibloks en fait rêver plus d'un : le double détective Frankie/Harry, le quatuor Mortis, et par le plus grand des hasards les Shingouz sont aussi de la partie (eux, attirés par l'argent ?).
Mélangez le tout et vous obtenez une très bonne aventure de Valérian et Laureline.

L'histoire est à la hauteur du précédent opus, elle tient la route du début à la fin et les auteurs ne s'y perdent pas, elle est prenante même sans être très sophistiquée et contient des passages bien drôles, histoire de passer un bon moment avec cette lecture.
Du côté des créatures, le lecteur retrouve des têtes connues : les Shingouz, Jal et Kistna dans une très belle scène de retrouvailles et de pardon, les auteurs m'ont d'ailleurs agréablement surprise en remettant ces personnages dans l'histoire sans s'emmêler les pinceaux dans une explication tirée par les cheveux, le transmuteur grognon de Bluxte, que Laureline sait parfaitement maîtriser et calmer lorsqu'il est grognon : "Je comprends que tu sois grognon ! Mais tu sais quoi ? On va se prendre une bonne douche détergente tous nus ensemble, d'accord ?", un schniarfeur; quelques nouveautés avec l'énervant fils du calife mais finalement j'apprécie de retrouver des têtes connues au cours des aventures de Valérian et Laureline plutôt que d'engloutir à chaque fois de nouveaux êtres vivants.
Les dessins de Jean-Claude Mézières sont de toute beauté, il a réussi à allier des personnages contrastés avec des paysages élaborés; quant à Pierre Christin son scénario est malin dans le sens où il arrive à faire passer un message écologique mais également politique, car la situation avec l'ultralum n'est pas sans rappeler l'exploitation pétrolière et le vent de révolte qui souffle sur les travailleurs ressemble fort à la lutte des classes du communisme, l'utilisation du mot "camarade" n'y est d'ailleurs pas étrangère, mâtiné d'un soupçon de guerre d'indépendance coloniale.

"Otages de l'ultralum" est un excellent opus de Valérian et Laureline, doté d'une histoire à plusieurs niveaux de lecture et d'un graphisme particulièrement réussi.
A la lecture de ce tome, j'ai même des craintes quant à la suite tant je trouve que cet album pourrait presque conclure cette série.
Espérons que les volumes suivants garderont cette qualité qui fait le succès de ce space-opéra en bande dessinée.

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