jeudi 26 décembre 2013

Du côté de Castle Rock d'Alice Munro


Alice Munro retrace le destin de ses ancêtres, partis d’Écosse au XVIIIe siècle pour rejoindre la terre de toutes les promesses : l’Amérique. Menant l’enquête dans le passé familial, elle découvre des hommes et des femmes avides de liberté, qui ont tenté de se soustraire aux contraintes de leur époque. Mais Du côté de Castle Rock n'est pas un livre de mémoires. C'est avant tout le portrait intime d'une jeune fille qui s'évade dans la lecture et se prend au jeu de la fiction au point d'en faire son métier. Alice Munro nous raconte des histoires, tout en livrant leur part autobiographique au pouvoir de l’imaginaire. Elle pose sur ces vies minuscules ou légendaires son regard sensible d’écrivain, sans jamais perdre sa férocité. (Editions de l'Olivier)

J'ai essayé, j'ai pris sur moi, j'ai fait des efforts pour m'accrocher à ce livre, mais en vain.
Entre Alice Munro et moi, le courant n'est pas passé.
Je me suis énormément ennuyée à lire cette biographie/autobiographie de la vie et de la famille de l'auteur.
Tout d'abord, la première moitié du livre s'attache à ses ancêtres et à leur départ d'Ecosse au 18ème siècle.
J'avoue que cela ne m'a pas franchement intéressée, je me demandais l'intérêt de remonter aussi loin, mais le pompon fut décroché lorsque je lus : "A l'exception du journal de Walter et des lettres, l'histoire est tout entière de mon invention.".
Là, j'ai eu envie d'envoyer promener le livre au milieu de la pièce et je m'y suis totalement (ou presque) désintéressée.
S'il y a bien une chose que je n'apprécie pas, c'est de faire des efforts pour entrer dans un livre et une histoire et découvrir qu'en fait tout cela ne relève que de la pure imagination.
Néanmoins, j'avais quelques raisons pour ne pas m'arrêter à la moitié du livre, j'ai donc continué ma lecture mais en diagonale, je le reconnais.
J'ai aussi été dérangée par le ton abrupt et exempt de tout sentiment utilisé parfois par Alice Munro.
Ainsi, lorsqu'elle parle de la rencontre entre son père et sa mère, cela donne : "Dans les renards elle ne vit aucun lien romanesque avec la vie sauvage; mais bien une industrie nouvelle, la possibilité de richesses. Elle avait quelques économies qui permettraient d'acheter une terre où tout cela pourrait commencer pour de bon. Elle devint ma mère.".
Manque total de romantisme, réalité trop abrupte, ça m'a fait tout drôle de lire une telle phrase, limite j'ai pensé qu'elle ne devait pas beaucoup aimer sa mère pour en parler de façon aussi matérialiste et détachée.
Je ne peux pas dire non plus que ce récit soit totalement bon à jeter aux orties, il est constitué de petites histoires qui assemblées les unes aux autres forment un tout incohérent et maladroitement construit, avec des va et vient entre différentes époques qui m'ont quelque peu perdue, outre l'arbre généalogique dans lequel je n'ai jamais réussi à me retrouver.
J'ai toutefois apprécié quelques unes de ces historiettes mais je n'ai jamais réussi à trouver le fil conducteur.
A certains passages, Alice Munro se livre un peu plus au lecteur et je n'ai pu m'empêcher de relever une certaine forme de poésie dans ses mots, en tout cas un style intéressant qui donne lieu à quelques belles phrases :  "Je méprisais l'idée tout entière de s'instrumenter soi-même ainsi, de se rendre dépendant de la réaction d'autrui, d'user de la flatterie avec tant d'adresse et de naturel qu'on ne voyait même plus que c'était de la flatterie. Et tout cela pour de l'argent. [...] Je croyais - ou pensais croire - qu'il fallait travailler dur, avoir de la fierté, se moquer d'être pauvre et même nourrir un subtil sentiment de supériorité pour ceux qui avaient la vie facile.".
Je n'ai pu qu'entrapercevoir entre les lignes la personnalités de l'auteur : "La passion, au contraire, entière, destructrice même, était ce que je recherchais. Exigence et soumission. Je n'excluais pas une certaine forme de brutalité, mais sans confusion, sans duplicité, sans surprise ni humiliation d'une nature sordide. Je pouvais attendre, et tout ce qui m'était dû me viendrait, quand je serais épanouie.", dommage j'attendais autre chose de ce récit : apprendre des choses que l'auteur, découvrir un contexte historique avec la construction du Canada, un style de vie.
Au final, il n'y a pas eu grand chose à part de l'ennui et une lecture fastidieuse.

"Du côté de Castle Rock" n'a pas su trouver un écho en moi et me séduire, se résumant à une rencontre littéraire ratée au cours de laquelle je me suis longuement ennuyée à tel point que je n'ai même pas envie de lire un autre livre d'Alice Munro.

Livre lu dans le cadre du Club des lectrices

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