dimanche 5 avril 2015

Big Eyes de Tim Burton



BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail. (AlloCiné)


Pour son grand retour au cinéma, Tim Burton a choisi de présenter un biopic, c'est-à-dire un film inspiré d'une histoire vraie.
Ici, il s'agit de raconter la scandaleuse imposture des années 50 et 60 dans le milieu de la peinture américaine, où le peintre Walter Keane (Christoph Waltz) a connu le succès avec des toiles représentant des enfants malheureux avec des yeux immenses, alors que les peintures étaient en réalité l'oeuvre de sa femme, Margaret Kean (Amy Adams).
Alors, grand retour au cinéma de Tim Burton ou échec ?


J'ai bien envie de dire ni l'un ni l'autre, clairement ce n'est pas un film majeur de Tim Burton, il n'a pas pris de risques avec, d'ailleurs cela fait quelques années que ce n'est plus le cas, mais ce film n'est pas non plus bon à jeter aux orties, il y a tout de même quelques aspects sympathiques dedans.
Tim Burton, ou les conseilleurs marketing qui l'entourent, présente(nt) ce film comme racontant la plus grande escroquerie de l'histoire de l'art, en étant très honnête je n'en avais jamais entendu parler jusque-là, et je pense que c'est aussi le cas dans beaucoup de pays, voire même dans une bonne partie des Etats-Unis.
Mais tout l'intérêt du biopic ne réside pas dans ce scandale mais plus dans l'analyse qui est faite de la personnalité de Margaret.
De femme fuyant son premier mari avec sa fille et emportant avec elles ses premières toiles, elle tombe vite sous le joug d'un autre homme qu'elle épouse pour se sortir d'une situation délicate, poussée par ce dernier elle peint de plus en plus et s'éveille à son art, ses tableaux connaissent et un succès fou et s'arrachent comme des petits pains, enfin surtout les reproductions en papier dont son mari a la géniale idée de lancer le concept.
La relation tumultueuse qu'elle entretient avec son mari est au cœur de l'histoire, d'ailleurs j'ai plus vu ce film comme l'histoire de l'émancipation d'une femme tombée entre les mains d'un manipulateur, pour ne pas dire pervers narcissique, que comme un manifeste en faveur de l'art de Margaret Keane.
Ils sont jolis les tableaux de Margaret Keane, ils ont une forme d'expression très particulière, mais ça s'arrête là.
Par contre le parcours de la femme en elle-même est très intéressant et c'est sans doute l'aspect le plus intéressant de ce film.
Si j'ai pu retrouver au début quelques touches de l'univers de Tim Burton, notamment la jolie ville de banlieue qui n'est pas sans rappeler celle d' "Edward aux mains d'argent", il n'y a pas grand chose dans ce film de la magie si chère à ce réalisateur lors de ses débuts.
Hormis à un moment où Margaret se met à voir les gens avec les mêmes grands yeux qu'elle peint, il n'y a pas de côté fantastique à ce film, pas de moments de grande tendresse et d'émotion, et c'est regrettable car Tim Burton finit par s'installer dans des pantoufles bien confortables et reste assis dans son fauteuil au coin du feu, dommage car il a montré par le passé qu'il pouvait faire bien mieux et plus original.
D'ailleurs, la mise en scène est tout ce qu'il y a de plus classique.
Et c'est une grosse erreur que d'avoir choisi en voix de narration un personnage secondaire qui n'a que peu d'importance dans le récit (à moins que d'autres scènes où il apparaissait ait été coupées au montage).
Là où le film se reprend, c'est du côté du casting.
J'ai apprécié la prestation d'Amy Adams, tout comme celle de Christoph Walt dont certains pourraient dire qu'il surjoue mais pour ma part il livre une bonne prestation donnant lieu à quelques scènes hilarantes, notamment celle du procès à Hawaï.
Et il y a des rôles secondaires intéressants, je pense particulièrement à celui de DeeAnn (Krysten Ritter), l'amie de Margaret Keane qui l'héberge à son arrivée à Los Angeles.
En somme, Tim Burton a su être bien conseillé pour le casting, pour le scénario j'espère qu'il saura faire preuve d'un peu plus d'imagination pour son prochain film.


"Big Eyes" est un cru moyen de Tim Burton, un film sympathique sans prétention aucune mais manquant d'un grain de folie saupoudré de tendresse comme le réalisateur a su le faire par le passé.
Un moment de divertissement au cinéma mais qui ne restera pas forcément dans les annales.











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