samedi 4 avril 2015

Walking Dead Tome 11 Les chasseurs de Robert Kirkman et Charlie Adlard


Rick et ses compagnons, rejoints par le trio de l'ex-sergent Abraham, tentent de rallier Washington, le lieu où tout aurait commencé. Sur la route, le groupe se sent épié, et ce n'est pas la rencontre fortuite d'un révérend qui les rassure. Dans l'église où ils se sont réfugiés, la paranoïa s'installe... Cernés de toutes parts, les survivants devront sacrifier une partie de leur humanité pour survivre. (Delcourt)

Je pensais avoir touché le fond de l'horreur, que les auteurs ne pourraient pas faire pire que le Gouverneur, et bien j'avais tout faux !
Car Robert Kirkman et Charlie Adlard avec ce onzième tome ont repoussé encore plus loin les frontières de l'atrocité humaine, du déraillement des esprits dans un univers où le chaos règne et où les morts ne le sont pas vraiment et errent à la recherche de chair humaine.
Précédemment, Dale remettait en doute les choix de Rick et ses capacités à redevenir le leader qu'il était, aujourd'hui c'est Carl, le fils de Rick qui a subi récemment de sévères traumatismes, qui met en doute le bien-fondé de conserver Dale dans le groupe : "Il est faible. Il est le contraire de ce qu'on disait avec Abraham. Il a besoin de gens comme nous pour le protéger ... Il nous complique la vie. On serait mieux sans lui.".
Après le père qui perd la boule, le fils ?
Sans vouloir dévoiler ce qui se passe dans ce tome, je peux dire que des événements atroces vont avoir lieu, qu'ils vont remettre en cause l'humanité de chacun ainsi que la définition du bien et du mal.
Même Rick va revoir sa position sur Dale, c'est dire : "Je pensais qu'il était faible. Je me trompais peut-être. Peut-être qu'il fallait être fort pour lutter contre la tentation. Plus fort que n'importe lequel d'entre nous pour s'accrocher à son humanité. Ce qu'on a fait pour survivre ... parfois je me dis qu'on ne vaut pas mieux que les morts.".
J'ai frissonné à la lecture de ce tome, il marque un nouveau tournant dans cette série et j'ai énormément apprécié la double surprise que nous réservaient les auteurs : la découverte de ceux se cachant sous l'appellation des chasseurs et l'apparition quasi miraculeuse d'un prêtre qui propose au  groupe de survivants de trouver refuge dans son église.
Mais il est aussi annonciateur de la disparition de nouveaux personnages et j'avoue avoir passé un moment difficile, la fin est assez poignante et même si j'ai compris le choix des auteurs, cette situation permettant effectivement d'énoncer une vérité qui jusque-là était restée cachée alors que chacun en son for intérieur en avait conscience : "C'est facile de t'en vouloir pour ce qui s'est passé ... et c'est ton fardeau ... pour avoir pris les commandes ... pour t'être occupé d'étrangers ... avoir essayé de tous nous protéger. C'est moins facile de te remercier pour les choses qui ne nous sont pas arrivées. Beaucoup de gens sont morts ... mais regarde combien de temps ce groupe a tenu. Et ça, c'est grâce à toi. Tu m'as aidé à vivre tout ce temps. Avec les garçons. Avec Andrea. Et ça, j'apprécie vraiment beaucoup. Alors, merci.", ce n'est pas pour autant que je l'ai accepté au premier abord.
Graphiquement, ce tome met en avant des nouveautés par rapport aux précédents, l'horreur n'est dévoilée qu'à demi-dessin à travers des planches occupant des pages entières ou des demi-pages.
Un peu comme des gros plans au cinéma, voire des ralentis, l'ellipse graphique est utilisée judicieusement et renforce le côté atroce de la chose.
C'est sans doute la première fois au cours de cette série que le dessin se rapproche autant de la mise en scène cinématographique.
Quant aux relations entre les personnages, elles sont une nouvelle fois au cœur de ce récit et contribuent à sa réussite et à son succès.
Les cartes sont rebattues et l'aventure vers Washington continue.

"Les chasseurs" n'est pas un tome comme un autre dans la longue série de "Walking Dead" car il marque à mon sens un basculement dans une nouvelle forme d'horreur et redéfinie de manière précise la frontière entre le bien et le mal, ce qui jusque-là n'était jamais clairement énoncé par les personnages.
Robert Kirkman et Charlie Adlard n'ont finalement pas fini de surprendre les lecteurs de cette série qui tient ses promesses et ne cesse de se renouveler à chaque nouveau tome publié.

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