samedi 18 avril 2015
Walking Dead Tome 13 Point de non-retour de Robert Kirkman et Charlie Adlard
Enfin arrivés aux portes de Washington, Rick et ses compagnons intègrent une communauté de survivants, visiblement épargnés par le fléau qui ravage l'humanité depuis un an maintenant. Ici, pas d'apparition de zombies. Mais ce retour au calme et à une vie presque normale ne se fait pas sans heurts. Bien au contraire, il révélera au grand jour les difficultés d'adaptation de chacun. (Delcourt)
Après les prémices de la vie dans la communauté de survivants développés dans le tome précédent, c'est le cœur de ce treizième tome et, comme je le prévoyais, tout n'est pas rose et ce n'est pas le pays des bisounours : "La communauté tourne pas rond. Tu verras. Oh oui, tu verras ...".
Rick a une idée derrière la tête, c'est une certitude, tout comme il continue à perdre sérieusement la boule, son rôle de shérif lui monte à la tête et il décide de se positionner comme l'ange purificateur pour défendre une femme et son fils battus par son mari/père.
C'est il me semble la première fois dans cette série qu'une dimension mystique est ajoutée, mais à mon avis cela ne va aller que croissant car les leaders rencontrés dernièrement se présentent tous comme des gourous réunissant autour d'eux une population qui leur est entièrement dévouée (il n'y avait qu'à voir la communauté de Woodbury autour du Gouverneur).
Rick n'a clairement plus l'habitude de la vie en communauté, c'est-à-dire en dehors du camping en extérieur avec des hordes de zombies tout autour, il n'hésite pas à remettre ouvertement en doute une décision du "chef" du groupe, Douglas Monroe, qui apprécie moyennement la chose : "Peu importent les règles ... faites ce qui est nécessaire. Je fais confiance à votre instinct. Mais n'oubliez pas que l'équilibre de cette communauté est précaire. Vous pouvez faire des suggestions pour le bien commun ... mais ne remettez plus jamais en cause mes décisions en public.", mais qui n'enlève pas pour autant à Rick son rôle dans la communauté : à tort ou à raison ?
A noter que ce souci d'adaptation est commun à toutes les autres personnes du groupe de Rick, ils sont tous plus ou moins perdus dans ce semblant de normalité.
A ce propos, il est aussi ici question de la différence qu'il y a entre cette communauté ayant perdu l'habitude de côtoyer de trop près les zombies et vivant dans un relatif confort avec le groupe de Rick qui a lui survécu pendant plus d'un an à l'extérieur, ces personnes savent s'imposer et ont clairement une autre approche d'entraide que ceux de la communauté : "Ils n'ont pas besoin de moi. Ils ont besoin d'un mec qui ne va pas se chier dessus à moins d'être épaule contre épaule à mitrailler avec ses potes. Ils ont besoin de plus. Ils méritent plus. Diriger l'équipe de construction ... je m'en tape. Abraham est mieux taillé que moi pour ça. C'est grâce à lui si on a déjà fini. Ces nouveaux, ce sont des durs ... ils ont vécu dehors. Affronté le danger. Ils apportent beaucoup à notre communauté.".
Mais que le lecteur se rassure, rien n'est polissé dans ce tome et si je trouvais le précédent très calme, ici ça déborde vite et la situation devient incontrôlable avec trois morts à la clé, et finalement un Rick qui se pose et énonce clairement les bonnes questions, sans doute la première fois depuis le début de la série, avec une réelle réflexion derrière : "Sait-on jamais qui on est vraiment ? Et si on le sait aujourd'hui, le savait-on avant qu tout ne commence ? En dehors de l'adversité, des difficultés, comment savoir qui on est ? Ce qui compte pour nous ? J'y pense beaucoup, depuis que je vis ici et que j'ai le temps de réfléchir. Ce que j'ai fait pour survivre, voilà ce qui définit ma personne. J'ai fait des choses pour protéger ma famille. Des choses dont je ne suis pas toujours fier. Est-ce que j'ai mal agi ? En d'autres circonstances, j'aurais fait différemment. Qui suis-je pour critiquer ?".
J'ai beaucoup apprécié ce tome, comme les précédents, car il sait mêler l'action à la réflexion, et l'étude des caractères des personnages est toujours poussée et finement analysée; mais j'ai constaté également que les auteurs semblaient quelque peu empressés de livrer la suite car ils passent bien vite sur un incident à mon sens notable : l'arrivée de nouvelles personnes souhaitant intégrer la communauté, et pas forcément des plus sympathiques ni avec les meilleures intentions du monde.
Y aurait-il donc un autre Gouverneur quelque part à proximité qui déciderait par la suite de se venger de ces morts ?
En attendant, la fin est ouverte et ne donne qu'une envie : celle de connaître la suite.
De plus, les auteurs ont de nouveau recours à l'utilisation de dessins pleine page, j'aime décidément beaucoup ce principe qui permet de vivre l'action de près et donne encore plus de mouvement à l'histoire.
"Point de non-retour" est un nouvel excellent opus à la série "Walking Dead", à tel point qu'il devient compliqué de trouver des qualificatifs élogieux qui n'ont pas déjà été utilisés pour louer cette série qui s'impose comme un incontournable de l'univers des comics de ces dernières années.
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