dimanche 14 octobre 2012

La fille du roi et la grenouille de Jacob et Wilhelm Grimm


Prisonnière d'une magicienne dans sa haute tour, Raiponce déploie sa longue chevelure blonde comme une échelle de soie. Les trois fileuses, enchaînées à leur quenouille et leur rouet, attendent d'échapper à leur supplice. Blancheneige et Rougerose ouvrent charitablement leur porte à un ours frileux et débonnaire qui va décider de leur destin. La reine des abeilles, reconnaissante, se pose sur les lèvres de miel d'une future princesse. Intraitable, l'ondine de l'étang exige d'un meunier qu'il lui abandonne son premier enfant. Petite soeur se désole de voir son petit frère transformé en chevreuil. Bien moins légendaires que Cendrillon ou la Belle au bois dormant, ces héroïnes enchantent tout autant le monde imaginaire et magique arraché au temps par les frères Grimm. (Pocket)

Ce conte est extrait du recueil "Raiponce et autres contes" publié par Pocket.

Frustrant est le premier terme qui me vient à l'esprit pour qualifier ce conte.
Il est extrêmement court, trop même, et à peine commencé il est déjà fini, autant dire que je n'ai pas eu le temps d'apprécier l'histoire ni même de bien l'appréhender qu'elle était déjà achevée.
Certes, un conte est fait pour être court, mais là la magie n'a même pas le temps de se mettre en place qu'il est déjà fini.
Il est d'ailleurs question d'un sort mais aucune explication n'est donnée : pourquoi ce sort ? Comment a-t-il été rompu ?

La fille du roi a perdu son objet préféré, un ballon d'or, au fond du puits.
Un crapaud se propose alors d'aller le lui chercher et en échange de devenir son compagnon : "si tu voulais me prendre pour compagnon, que je sois assis à ton côté, que je mange dans ta petite assiette en or et que je dorme dans ton petit lit douillet, que tu m'apprécies et que tu m'aimes, alors je te rendrai ton ballon.".
Mais la demoiselle, sitôt son ballon d'or retrouvé, abandonne le crapaud et le lendemain celui-ci vient réclamer son dû au cours d'un repas.
La fille du roi, furieuse d'avoir dû prendre le crapaud avec elle dans sa chambre, d'un autre côté, une promesse est une promesse : "Ce que tu as promis, tu dois le tenir, va ouvrir la porte à ce crapaud.", le jette contre le mur (doux caractère !) et alors : "Le crapaud ne retomba pas mort sur le lit, mais c'est un joli prince qu'elle vit alors à son côté.".
Quant à la suite, je ne sais pas si j'avais l'esprit mal tourné au moment de la lecture mais c'est carrément chaud et ça frise la bienséance : "Il devint son compagnon, elle l'aima et l'estima comme elle l'avait promis. Heureux d'être ensemble, ils s'endormirent.", tout ça dans le lit de la princesse après la transformation du crapaud en beau prince.
A noter que la veille elle le traitait de "vilain crapaud" et le lendemain c'est l'homme de sa vie, esprit de femme varie, mais là, c'est à la vitesse de la lumière.
Enfant on ne fait pas du tout attention à ces choses-là, mais en lisant ce conte plus âgée je le trouve, comme d'autres d'ailleurs, quelque peu dérangeant sur certains aspects : la violence sur un animal, le mépris de la fille du roi envers un crapaud, un prince passant la nuit sur le lit avec elle, et pour couronner le tout, le lendemain elle s'en va avec le prince, comme ça, directement, et roulez carrosse !
Remarquez que la fin ne nous dit pas s'ils se sont mariés et s'ils eurent beaucoup d'enfants, d'un autre côté vu ce qui s'est déjà passé, je ne me fais pas trop de souci à leur sujet sur ce point.

Outre les points ci-dessus qui m'ont interpellée au cours de ma lecture, je reproche à ce conte d'être beaucoup trop elliptique et de ne faire qu'effleurer l'histoire.
Tout reste flou : pourquoi le prince a-t-il été victime de ce sort ? Qui est-il et d'où vient-il ? Et la fille du roi, a quoi aspire-t-elle dans la vie ? Quel est son passé ?
L'histoire n'a pas le temps de se mettre en place, tout comme les personnages.
Je ne me suis pas attachée à eux, je n'ai même pas eu le temps de les connaître : le prince passe du statut de crapaud à celui de prince en une phrase et se fait la belle dès le lendemain avec la fille du roi pour retourner chez lui.
Et à la toute fin du conte, apparaît comme un cheveu d'or sur la soupe Heinrich le fidèle serviteur du prince qui "avait dû barder son coeur de trois solides plaques d'airain afin que celui-ci ne se brise pas de chagrin.", pourquoi ne faire intervenir ce personnage qu'à la fin : mystère !
En résumé, aussitôt lu, aussitôt classé !

"La fille du roi et la grenouille" n'est pas le conte le plus connu des frères Grimm mais ce n'est pas non plus le plus réussi.
Il est bien trop elliptique et fait l'impasse sur bien trop de choses pour réussir à éveiller un petit intérêt.
Au contraire, il a même tendance à être frustrant du fait de sa rapidité qui ne permet pas de prendre plaisir à le lire ni à se plonger dans l'univers censé être féerique d'un conte.

Ce conte a été lu dans le cadre du challenge La face cachée des Disney


2 commentaires:

  1. Coucou, pour savoir comment l'ajouter, j'aimerais savoir si c'est bien relié à la princesse et la grenouille, parce que j'ai vassilia la très sage dans mon récap, mais je peux accepter les frères grimm aussi! Enfin, question que je me pose.

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  2. @ isa : après recherche oui ce conte de Grimm a inspiré le livre "The frog princess" ayant lui-même inspiré le dessin animé de Disney "La princesse et la grenouille".

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