dimanche 21 octobre 2012

Notre agent à la Havane de Graham Greene


En pleine guerre froide, un vendeur d’aspirateurs à la Havane devient agent des services secrets britanniques pour arrondir ses fins de mois et envoie les informations les plus farfelues à ses employeurs. Un hilarant pastiche des romans d’espionnage, illuminé par un style étincelant. (10/18)

Jim Wormold est un homme tout à fait ordinaire ... ou presque.
Sa femme l'a quitté, il vit seul avec sa fille et est vendeur d'aspirateurs à la Havane (d'ailleurs son nom fait assez marque d'aspirateur).
Jusque là rien de bien palpitant, jusqu'au jour où un homme l'aborde et lui demande de devenir agent secret.
Pourquoi ?
Parce que Wormold est : "Anglais patriote. Etabli ici depuis des années. Membre respecté de l'Association des commerçants européens. Il nous faut notre agent à la Havane, n'est-ce pas ? Les sous-marins ont besoin de fuel. Les dictateurs se rapprochent les uns des autres. Les gros entraînent les petits.", et surtout que "Le secret, pour bien utiliser un agent, c'est de le comprendre.".
Autant le dire clairement tout de suite, le recruteur a sans doute fait beaucoup de choses dans sa vie, mais comprendre Wormold n'en fait pas partie : "Wormold posa le revolver à côté de lui et se glissa à la place du conducteur. Il se sentait brusquement heureux. Il avait failli tuer un homme. Il s'était fourni à lui-même l'indiscutable preuve qu'il n'était pas un des juges : il n'avait pas la vocation de la violence.".
Quant à Wormold, il a sans doute l'étoffe (ou la moquette) pour être vendeur d'aspirateurs mais certainement pas celle d'être agent secret.
A partir de là, Wormold va se créer ses agents, va envoyer des rapports bidons à sa hiérarchie, le problème, c'est que la mayonnaise va prendre et que notre vendeur d'aspirateurs va se retrouver pris à son propre jeu.
"Vous avez cru que je faisais avaler des couleuvres aux Services secrets ?", à ce niveau-là ce ne sont plus des couleuvres mais des lots d'aspirateurs qu'il leur fait avaler !

"Notre agent à la Havane" est, comme annoncé en quatrième de couverture, un pastiche des romans d'espionnage.
Le lecteur n'y croit pas une seule seconde, le héros non plus, il y a l'inévitable histoire d'amour qui se finit bien et les rebondissements où le héros s'en sort toujours indemne mais où au préalable il aura été trahi par l'un de ses amis proches.
L'enchaînement de circonstances dans ce roman est hilarant et certaines scènes sont drôles et m'ont fait sourire lors de ma lecture.
Les ficelles sont grosses mais le style narratif de Graham Greene contribue à rendre la lecture agréable.
Les personnages sont caricaturaux mais ne le sont pas de façon grossière et sont finalement sympathiques au lecteur qui finit par s'y attacher.
Néanmoins, je dois reconnaître que l'histoire traitée est un peu démodée et le tout donne un côté désuet à ce livre, ceci étant renforcé par le fait que la Guerre Froide n'est plus de mise à notre époque et que ce qui, à l'époque où le roman a été écrit, pouvait apparaître comme de l'espionnage et une priorité à la nation ne veut plus signifier grand chose aujourd'hui, hormis une époque révolue.
De même que l'ambiance de la Havane a sans doute changé entre celle décrite dans le roman et celle actuelle.

"Notre agent à la Havane" est un pastiche quelque peu désuet des romans d'espionnage.
Ce livre se lit avec un certain plaisir mais ne m'a toutefois pas énormément marquée, néanmoins je continuerai à découvrir son auteur à travers ses autres livres.

Ce livre a été lu dans le cadre du Club de lecture d'octobre 2012 de Babelio.

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