mercredi 24 septembre 2014

Lucy de Luc Besson



A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités. (AlloCiné)


Il faut bien être clair et ne pas aller voir ce film en ayant des idées préconçues sous peine d'être déçu.
Personnellement, j'y allais sans a priori et surtout sans rien en attendre, au final j'ai passé un bon moment de cinéma et il faut bien avouer que cela fait chaud au cœur de pouvoir se dire que ce film d'action est français, un genre plutôt méprisé par le cinéma Français.
J'en profite pour préciser que ce film a été tourné majoritairement en France, plus particulièrement dans les studios de la Cité du Cinéma à Saint-Denis, petit message non subliminal à tous les détracteurs de cette Cité créée par Luc Besson puisque soi-disant qu'elle ne servirait jamais, que la plupart des plateaux ne serait pas utilisé, et j'en passe des meilleures.


Lucy, c'est donc la jeune femme sympathique, fêtarde, étudiante mais plus branchée par la vie nocturne que diurne.
Bien évidemment, elle a de mauvaises fréquentations, à commencer par son copain du moment qui l'oblige si gentiment à entrer dans un building remettre une mallette à une personne qu'elle ne connaît ni d’Ève ni d'Adam.
Là, ça sent très vite le coup fourré, ça l'est d'autant plus lorsque Lucy se retrouve escortée par des malabars pour prendre l'ascenseur tandis que son copain se fait descendre dehors.
Elle est menée à un drôle de bonhomme qui vient de terminer une petite séance de tirs sur cible vivante, son accoutrement rappelant celui de Dexter dans ses meilleurs jours, qui décide de l'utiliser comme cobaye et lui implante dans le ventre un gros sachet d'une nouvelle drogue.
Lucy se retrouve malgré elle à faire la mule, elle se fait bastonner par un gars qui la trouvait à son goût (elle pas), le sachet se perce et hop, la drogue se répand dans son organisme, décuplant de plus en plus ses facultés mentales et la perception du monde qui l'entoure.
Lucy devient alors trop géniale : elle anticipe les mouvements, elle joue de la gâchette mieux que Calamity Jane, elle cogne, elle modifie son apparence, et surtout, elle a pris la décision de rejoindre un éminent spécialiste du cerveau en France, le seul capable de l'aider à comprendre ce qui lui arrive.


L'idée de départ était loin d'être mauvaise, d'autant plus que Luc Besson a demandé conseils auprès de scientifiques pour baser la trame de son histoire sur du concret.
La phrase d'ouverture du film donne la question centrale du film : le monde existe depuis des milliards d'années, l'Homme a évolué mais au final qu'a-t-il fait du temps et des capacités qui lui sont offerts ?
Lucy va se retrouver contre sa volonté à développer de plus en plus l'utilisation de son cerveau jusqu'à atteindre le 100%, c'est un phénomène qui la dépasse complètement, qui la panique pendant un temps puis pour lequel elle va prendre ça avec philosophie et finir par accepter l'inéluctable.
Si les trois quart du film sont bien faits et prenants, la fin est quelque peu décevante, avec une envie du réalisateur de placer à tout prix la fameuse Lucy, l'australopithèque, histoire de faire croire au spectateur que la boucle est bouclée.
Je suis très partagée sur la fin, le scénario se détériore et c'est quelque peu dommage.
Durant la première partie du film, la vie mouvementée de Lucy est agrémentée des cours du personnage de Morgan Freeman sur le cerveau, c'est bien mais il faut savoir ce que l'on veut : un film philosophique ou d'action ?
Je n'ai pas toujours bien apprécié le mariage des deux, sans doute que j'étais plus dans l'envie de voir un film d'action que de réflexion.
Car il faut bien le reconnaître, c'est du Luc Besson, il y a donc des scènes d'action comme le réalisateur les affectionne et c'est un côté que j'apprécie chez lui : il aime ça et il ose, il se fait plaisir en faisant ses films et cela se ressent à l'image.
Même si la course de voiture dans Paris est plus qu'improbable, c'est fait jusqu'au bout et assumé par le réalisateur, c'est sans doute ce que je reproche à beaucoup de réalisateurs Français aujourd'hui : de ne pas assumer leurs envies à l'écran.
Qui dit Luc Besson dit évidemment personnage féminin fort.
Ici il ne s'est pas trompé en créant le personnage de Lucy et encore moins en prenant Scarlett Johansson pour le rôle (ne nous voilons pas la face, il était sûr de s'assurer un bon public masculin pour aller voir son film).
Contrairement à la période du "5ème élément", Luc Besson a pu ici bénéficier des technologies les plus modernes pour réaliser son film, il s'est fait plaisir et cela se voit à l'écran, d'un point de vue technique il n'y a rien à dire, le rendu visuel est magnifique.
Quant à la musique, elle est signée, comme d'ordinaire, par Eric Serra qui sait décidément coller à la perfection aux images et aux univers des films de Luc Besson.


Sans aller jusqu'à dire que c'est du grand Luc Besson, "Lucy" reste un film tout à fait honorable et un bon moment de divertissement au cinéma, avec des scènes d'action et un personnage féminin qui s'attire très vite l'empathie des spectateurs.
Son succès au box office est justifié.







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