samedi 9 avril 2016

Notre mère la guerre - Tome 4 : Requiem de Maël et Kris


En septembre 1917, remis de ses blessures, le lieutenant Vialatte apprend deux nouvelles d’importance : Eva, l’amour de sa vie, travaille comme interprète à la Croix-Rouge. Par ses fonctions, elle est en contact avec les camps de prisonniers français en Allemagne. Et c’est par elle que Vialatte découvre que Peyrac, porté disparu en 1915, a été fait prisonnier et qu’il est bien vivant. Vialatte, avec l’aide de Janvier, reprend donc son enquête à zéro... (Futuropolis)

Alors que tout le monde, y compris le lecteur, pensait l'enquête au point mort, un événement vient tout relancer : le lieutenant Vialatte apprend par le biais du capitaine Janvier qu'Eva, le femme qu'il aime et de nationalité Autrichienne, travaille comme interprète à la Croix-Rouge dans les camps de prisonniers Français en Allemagne et que là-bas elle y a retrouvé Peyrac, porté disparu depuis 1915.
Entre cette nouvelle et les découvertes de Vialatte et Janvier sur les traces de Peyrac autant dire que Vialatte envisage son enquête sous un angle d'approche différent et surtout étonnant : "Ce serait énorme, évidemment. Et ça poserait bien plus de questions que ça n'apporterait de réponses. Mais enfin, rien ne correspond à rien dans toute cette histoire, et je n'arrive absolument pas à relier les différents éléments.".

Certes, il y a ici la révélation finale, la réponse à la question qui taraude tous le esprits depuis trois tomes désormais : "mais qui a bien pu assassiner ces femmes et les laisser en première ligne ?", mais il y a surtout un homme que cette guerre a complètement changé : "La guerre a grignoté l'homme que j'étais.", et qui aujourd'hui à l'heure de son agonie se confesse sur cette enquête qui l'aura occupé durant quatre années.
Ne comptez pas sur moi pour vous le dire, mais simplement qu'il n'y a pas que la guerre qui peut rendre fou un homme.
Vialatte est un homme changé, si le lecteur comprend qu'il a repris par la suite une vie à peu près normale cette guerre l'a profondément bouleversé : "Pour ceux qu'elle touche un jour, la guerre continue toujours. Elle ne s'achève qu'avec notre mort.", c'est pourquoi il attend avec une forme d'impatience l'heure de sa délivrance.
Je n'irai pas jusqu'à dire que la révélation finale m'a surprise, disons que le mobile un peu plus, d'autant que les auteurs réservent encore au lecteur une petite révélation qui fait son effet.
Il aura fallu les quatre années d'une guerre pour résoudre le meurtre des femmes, mais il faudra bien plus longtemps pour que les hommes l'ayant vécu retrouvent un semblant de vie normale : "Après le vacarme des cloches et des coups de clairons, alors ce fut le silence. Comme un grand étonnement qui recouvrirait la terre et le ciel tout entiers. Un silence immense. Un silence d'enterrement.".
La guerre de 14-18 fut particulièrement meurtrière, c'est un aspect qui est bien montré dans cette bande dessinée, à la travers le prisme des soldats mais aussi de la fiction créée avec les assassinats de ces femmes : cette guerre n'a épargné personne, a été totale et a vu apparaître de nouvelles armes destructrices : les avions, les chars, les lance-flammes et les gaz.
Le scénario de cette bande dessinée est une réussite sur la toute la ligne, j'ai également beaucoup apprécié les dessins, particulièrement la représentation de la guerre et des champs de bataille, ainsi que la mise en couleur.
Je ne connaissais ni Maël ni Kris mais ce sont désormais deux noms de la bande dessinée que je retiens et dont j'ai envie de découvrir les autres travaux.

Avec ce "Requiem" la messe est dite et l'heure de pleurer les morts est venue.
Quelle formidable bande dessinée ayant pour trame de fond la guerre de 14-18 !

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