lundi 24 octobre 2016

Comancheria (Hell or High Water) de David Mackenzie

     
     

Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter. (AlloCiné) 


Toby (Chris Pine) et Tanner (Ben Foster) sont frères et décident d’organiser une série de braquages visant les agences d’une seule et même banque afin d’éviter la saisie du ranch familial et de rembourser cette même banque avec son propre argent. Mais Marcus (Jeff Bridges), un Ranger bientôt à la retraite, et son équipier Alberto (Gil Birmingham) se lancent à la poursuite de ces deux braqueurs.


Bienvenue au Texas ! Ses mornes plaines, ses puits de pétrole, ses petites villes au milieu d’étendues arides ; c’est le Sud ça, le vrai, le pur, le dur, celui qu’il n’y a qu’aux Etats-Unis et que l’on reconnaît si bien au cinéma ou en littérature. C’est aussi un vaste territoire dans lequel se perdent quelques villes et où la population est majoritairement pauvre. Au-delà de cette histoire d’hommes ordinaires cherchant à se faire justice par le biais du vol (et de la violence), ce film mêle habilement plusieurs genres : le western, le polar, le road-movie et le film social. C’est ce qui le rend si intéressant et si plaisant à voir, ça et l’humour très présent dans les répliques entre les personnages, que ce soit entre les deux frères ou entre le Ranger et son équipier, la palme revient d’ailleurs sans doute à ce duo. Malgré la noirceur de l’histoire, que le spectateur devine au fur et à mesure tandis que dans le même temps il comprend que l’issue ne sera pas joyeuse, les piques que se lancent les personnages prêtent au sourire, et correspondent tout à fait à des scènes de la vie quotidienne. J’ai beaucoup aimé le caractère social qui se dégage du film, particulièrement dans sa conclusion car pour une fois les "méchants" ne perdent pas forcément et ce n’est pas plus mal, car au final ce sont les pauvres gens, ceux lésés par la crise, qui réussissent à s’en sortir, en ayant dupé le système. Ca n’est pas politiquement correct, mais cela fait plaisir à voir, au moins une fois, comme quoi tout n’est pas que noir ou blanc mais peut parfois être gris.


L’esthétique du film est également agréable, celui-ci ayant été tourné en décors naturels. L’atmosphère est bien rendue à l’écran et c’est tout à fait cette vision-là du Texas rural que j’avais à l’esprit. Le film a le mérite de sortir des sentiers battus en ce qui concerne cet état et d’en présenter une face plus pauvre, et par conséquent plus proche du quotidien de ses habitants (mais je vous rassure, le pétrole n’est jamais loin). L’autre atout du film, c’est sa musique et les chansons qui ponctuent les scènes. Evidemment, pour qui n’aime pas la musique country ce n’est pas la peine d’aller voir ce film, mais si comme moi vous appréciez ce style musical alors vous allez être servi. J’ai également beaucoup apprécié le choix des acteurs, si je connaissais Jeff Bridges j’ai été agréablement surprise de découvrir Chris Pine et Ben Foster, d’ailleurs l’alchimie entre les deux fonctionne très bien et ils pourraient facilement passer pour frère dans la vraie vie (d’autant que ce n’est pas la première fois qu’ils sont frères à l’écran).
Je comprends la raison de la traduction du titre du film en Français, néanmoins je trouve la version originale nettement plus proche de ce qu'est l'histoire.


"Comancheria" est un honnête et sympathique film mélangeant plusieurs genres, l'une des bonnes surprises de cette rentrée automnale.


     
     

     
     

     
     

     
     

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