vendredi 24 mars 2017

The Lost City of Z de James Gray

     
     
L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire. (AlloCiné)


Après avoir disséqué l'âme humaine dans ses précédents films plutôt sombres, James Gray revient ici dans un tout autre genre, en portant à l'écran les aventures de l'explorateur Britannique Percival Fawcett, avec Charlie Hunnam dans le rôle titre, secondé de Robert Pattinson dans le rôle de Henry Costin son aide de camp ainsi que Sienna Miller dans le rôle de Nina Fawcett, l'épouse très aimante et méritante de Percy.
Pour la première fois depuis "Little Odessa" dans la filmographie de James Gray Joaquin Phoenix est absent du casting, c'est aussi la première fois que le réalisateur filme en dehors de New York.
James Gray a décidé de porter à l’écran le roman La cité perdue de Z de David Grann, le livre s’inspirant des aventures de l’explorateur Percy Fawcett qui a fini par disparaître mystérieusement dans la jungle Brésilienne en cherchant à trouver une cité perdue datant de l’Atlantide. Depuis le temps qu’il en rêvait, de son film d’aventure, il l’a fait James Gray. Et plutôt brillamment, comme ses précédents films.


Les lumières viennent de s’éteindre, la salle est plongée dans l’obscurité, mais l’écran reste noir.
Puis, des bruits commencent à se faire entendre un peu partout dans la salle : des insectes, des oiseaux, la végétation.
Cela dure une minute, deux minutes, plusieurs minutes, avant un changement radical de décors et une chasse à courre.
La première impression que je garde de ce film, c’est l’ambiance dans laquelle le réalisateur plonge le spectateur. Sans images à l’écran, on se retrouve dans la jungle, et le ton du film est donné.
A noter que la dernière image du film rappelle elle aussi la jungle si chère à Percy et clôture de très belle façon l’histoire : la femme de Percy, sans nouvelles de son mari et de son fils aîné depuis plusieurs années, vient d’apporter une pièce à la Société de Géographie de Londres qui pourrait les conduire à relancer une nouvelle expédition pour retrouver les deux disparus, tandis qu’elle descend l’escalier et regarde dans un miroir c’est la jungle que l’on y voit et dans laquelle elle-même disparaît.
Rien que pour les scènes d’ouverture et de clôture, ce nouvel opus de James Gray mérite d’être vu.
Mais ce film renferme d’autres qualités et moments forts.


Je dois avouer que je ne connaissais pas ce colonel Britannique envoyé en Amazonie pour cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie, les deux pays se disputant la culture du caoutchouc et qui, au cours d’une de ses expéditions va avoir vent d’une cité perdue qu’il va se mettre en tête de découvrir.
Ce pauvre Percy sera sa vie durant déchiré entre sa famille, qu’il aime profondément, et sa quête d’une cité antique mythique ; ainsi qu’entre son devoir de soldat et celui d’homme.
Percival est avant tout humain, il voit et dénonce les conditions auxquelles sont réduites les indiens, il est profondément humaniste et défend une certaine égalité entre l’homme et la femme.
Peut-être ce dernier point est-il spéculatif, en tout cas le film le présente comme un homme plutôt moderne et ouvert d’esprit. Cette histoire de quête et d’aventure permet de dresser le portrait intime d’un homme, au cœur de sa famille, de l’armée, puis de son expédition ainsi que dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale.
Outre les relations avec sa femme, personne admirable et digne, il est aussi question des relations avec ses enfants, particulièrement son fils aîné qui rejettera son père et ses trop nombreuses absences avant de parvenir à une certaine compréhension et à le pousser à repartir en expédition, avec lui à ses côtés cette fois-ci.
Finalement, ce film traite notamment des relations filiales, nous sommes donc bien chez James Gray tant il aurait été facile de l’oublier.


Si la mise en scène est brillante, le casting l’est tout autant et m’a permis de découvrir Charlie Hunnam dans le rôle de Percy Fawcett, un rôle qu’il habite particulièrement bien et qui semble tailler à sa mesure, un rôle pour lequel il aura poussé loin le souci de coller à la réalité.
Il y a également Sienna Miller que j’ai pu apprécier dans American Sniper, elle semble abonner aux rôles de femme forte de caractère et soutenant leur mari mais il faut dire que cela lui va bien et j’aime mis un petit moment avant de la reconnaître.
Mais l’acteur que j’ai le plus cherché, c’est Robert Pattinson.
Et j’ai mis un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, avant de l’identifier formellement dans le rôle de Henry Costin, l’aide de camp de Percy.
Non seulement Robert Pattinson n’est pas facilement identifiable, mais en plus il joue bien.
Si, si, vraiment, il a ici l’un des meilleurs rôles de sa carrière, si ce n’est le meilleur.
J’ai déjà parlé de la mise en scène mais j’aimerai une nouvelle fois revenir dessus : comme d’habitude avec James Gray elle est particulièrement soignée, mais ici il est un peu plus difficile de reconnaître sa patte car il a pris le risque de s »’éloigner de son confort cinématographique habituel, et c’est une prise de risque qu’il réussit haut la main et qui paye.
Et que dire de la lumière de Dharius Khondji, elle illumine le film et lui donne une réelle dimension, ainsi qu’une ambiance qui plonge et transporte le spectateur.


The Lost City of Z est le film d’un réalisateur ayant été au bout de son rêve sur un homme ayant tout fait pour atteindre le sien et qui y aura probablement laissé la vie, un très beau moment de cinéma.


     
     

     
     

     
     

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