dimanche 29 janvier 2012
L'hypnotiseur de Lars Kepler
Dans une maison de la banlieue de Stockholm, une famille est sauvagement assassinée. Seul un garçon échappe au massacre, mais il navigue entre la vie et la mort, inconscient. L'inspecteur Joona Linna décide alors de recourir à un hypnotiseur pour pénétrer le subconscient du garçon et tenter de revoir le carnage à travers ses yeux… Roman policier d'une intelligence redoutable doublé d'un thriller terrifiant, "L'Hypnotiseur", première enquête de l'inspecteur Joona Linna, fera date dans l'histoire de la littérature policière scandinave. Il y aura un avant et un après Lars Kepler. (Actes Sud)
Encore une quatrième de couverture alléchante pour un résultat en deçà de mes espérances.
A lire ce résumé, l'histoire semble prenante et c'est en effet le cas pendant les premiers chapitres mais ensuite elle se brise et dérive vers une toute autre histoire.
Plutôt que de faire croire que l'intrigue va tourner autour de ce massacre il faudrait mieux annoncer la couleur, que ce massacre n'est qu'un prétexte et qu'en réalité l'histoire se focalisera sur l'enlèvement de Benjamin, le fils d'Erik Maria Bark, ancien hypnotiseur qui a fait la promesse de ne plus hypnotiser il y a dix ans de cela.
C'est ça le coeur de l'intrigue, car le cas du garçon survivant au massacre est trop rapidement résolu et passe au second plan pendant tout le restant du livre.
C'est dommage car pour moi c'est autour de cela que l'histoire aurait dû se construire, il y a beaucoup de passages qui ne sont qu'effleurés par les auteurs, Lars Kepler étant le nom de plume d'Alexandra et Alexander Ahndoril.
Il y avait matière à créer une histoire et à laisser plâner le doute plus longtemps.
De façon générale, je trouve que l'histoire est mal bâtie.
Les explications sur cette promesse de ne plus hypnotiser n'interviennent que tardivement dans le livre, sans doute trop, car à force de me poser la question du pourquoi la réponse ne m'intéressait plus vraiment.
Mettre toute cette partie en début de livre n'aurait absolument rien changé à l'intrigue ni au dénouement, mais m'aurait sans doute permis d'accrocher plus à ce livre.
Je n'ai pas non plus apprécier le découpage du livre, il est trop saccadé et surtout il y a des retours en arrière incessants : un chapitre se passe en fin de journée, le suivant traite de l'après-midi, cela fini par avoir ni queue ni tête, à tel point que j'ai dû relire souvent les titres des chapitres pour être sûre de ne pas me tromper.
Un autre point négatif est les personnages développés par les auteurs.
L'inspecteur Joona Linna est finalement peu développé d'un point de vue psychologique, ce qui fait que je n'ai jamais pu réellement saisir ce personnage, alors qu'il est sans doute complexe et intéressant. Après avoir refermé ce livre, je ne sais finalement pas grand chose de lui ni son mode de fonctionnement, si ce n'est que quand il dit quelque chose il s'y tient : "Je vous l'avais dit".
S'il est censé être le personnage central de l'histoire je ne l'ai pas ressenti comme tel.
Les auteurs ont privilégié Erik Maria Bark et sa femme Simone et, je suis désolée de le dire, mais ces personnages étaient trop instables, trop peu sûrs d'eux, leurs disputes et mésententes sonnaient faux, je n'ai ressenti aucune empathie pour eux.
Et puis à la fin je ne m'explique pas ce bonheur apparent d'être de nouveau réunis alors qu'ils n'ont cessé de se déchirer et de se reprocher des choses durant toute l'histoire.
Une résolution aussi simple ne passe pas, ça n'est pas le reflet de la réalité pour moi.
Malgré ces aspects, je ne peux reprocher au livre de mettre en place une certaine ambiance, qui d'ailleurs m'a dérangée à certains moments tellement le personnage de Josek Ek transpire la violence et la perversion à l'état pur et que les personnages du groupe d'hypnose sont complètement détraqués dans leur tête.
La couverture d'ailleurs peut renforcer cette impression de malaise.
Il y a quelques passages vraiment prenants et malgré les points négatifs développés plus haut, je dois reconnaître qu'il n'est pas évident de lâcher le livre car certains passages sont prenants et j'avais envie de connaître la suite.
Si, pour reprendre la phrase d'accroche, "Il y aura un avant et un après Lars Kepler", pour ma part si les défauts trop nombreux de ce livre ne sont pas corrigés il n'y aura pas d'après.
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