dimanche 27 octobre 2013

Walking Dead Tome 1 Passé décomposé de Robert Kirkman, Tony Moore, Charlie Adlard


Le monde tel que nous le connaissions n’existe plus. La Terre, ravagée par une mystérieuse épidémie, est devenue un cimetière à ciel ouvert. Pire, les morts ne meurent plus et errent à la recherche des derniers humains pour s’en repaître. Parmi les survivants, Rick, policier, se réveille d’un long coma pour découvrir ce que son monde est devenu. Le choc passé, il doit désormais apprendre à survivre… (Delcourt)

Quand Rick se réveille d'un long coma après avoir été blessé en service, il est seul dans l'hôpital.
Il découvre alors un monde complètement bouleversé, peuplé de zombies errant dans les bâtiments et dans les lieux à la recherche de chair fraîche, un monde où les lois n'ont plus cours, où seul survivre est essentiel : "Ca ne sera plus jamais pareil. On ne retrouvera jamais une existence normale ...".
Rick doit tout apprendre de ce qui s'est passé pendant son "absence", et surtout, essayer de retrouver sa femme et son fils, partis sans doute pour Atlanta.

Il y a du désespoir dans cette série, les morts ne sont pas vraiment morts puisqu'ils errent à la recherche de vivants pour mieux les dévorer, les vivants essayent de survivre dans ce chaos, souvent en ayant vu mourir tous leurs proches ou presque et es espérant une hypothétique aide du gouvernement, enfin, s'il y a encore un gouvernement quelque part : "Le gouvernement a essayé de regrouper tout le monde en ville pour nous protéger plus facilement. Au final, ça a surtout mis toute la nourriture au même endroit. Chaque fois qu'un de ces trucs tue l'un d'entre nous, il devient l'un d'entre eux. En une semaine, toute la ville y est passée. Depuis ... on ne sait rien. Personne ne peut entrer ni sortir.".
Il y a également du chaos, énormément, l'Apocalypse n'est pas très loin et la survie, à mon sens, ne peut être que temporaire.
Si se retrouver dans un petit groupe de survivants permet de s'organiser et de ressentir un pseudo sentiment de sécurité, tout comme la possession d'armes à feu, cela ne peut être que temporaire et c'est dans une quête permanente de sécurité que va se lancer le petit groupe dans lequel Rick a échoué, un peu par hasard mais avec beaucoup de chance : "Si on va dans un endroit plus sûr, peut-être qu'on aura plus besoin d'être secourus. Je préfère passer une bonne nuit de sommeil plutôt que me retourner toute la nuit à espérer que le gouvernement soit encore en état de nous trouver.".
Il y a surtout beaucoup d'illusions dans cette histoire : celle de pouvoir trouver un endroit sûr où la nourriture ne manquera pas, celle d'être secouru par le gouvernement, celle que cette épidémie s'arrête d'une façon ou d'une autre, celle lorsqu'un proche passe de vie à trépas qu'il sera possible de le raisonner quand il se réveillera en mort-vivant, celle que la vie pourra un jour redevenir comme elle était avant, et surtout, celle qu'il est possible de finir par créer une cohésion de groupe et que tout le monde arrive à s'entendre.
En cela, le scénario de Robert Kirkman est savamment construit, il revisite le mythe archi connu du mort-vivant et en propose une version quelque peu différente, inspirée de plusieurs courants littéraires ou cinématographiques; mais également celui de la survie des humains après une catastrophe, en analysant finement la psychologie de chacun : les leaders, les suiveurs, les rebelles, et les réactions toujours très humaines que chacun peut avoir en de telles circonstances.
Il ne faut pas se fier aux apparences et s'arrêter à une énième histoire de morts-vivants, sous couvert de ce genre littéraire c'est une oeuvre plus complexe qu'a créée Robert Kirkman.
Je regrette toutefois que cette histoire soit limitée à un petit secteur des Etats-Unis, le lecteur comprend que cela est sans doute général au pays, mais qu'en est-il pour le reste du monde ?
Il est vrai qu'il est difficile de le savoir sans moyen de communication, j'espère que cet aspect sera abordé par la suite.
Quant aux dessins de Tony Moore et Charlie Adlard, je les trouve très réussis, contribuant à renforcer cette atmosphère étouffante de fin du monde où le chaos règne et où la discipline et l'ordre ne sont plus que de lointains souvenirs.
Enfin, le parti pris des auteurs d'une trame en noir, blanc et niveaux de gris va très bien à l'histoire et à l'atmosphère que les auteurs ont voulu créer.

Depuis le temps que j'entendais parler de ces comics et de la série télévisée qui en a été tirée, il était temps que je commence à me pencher sur ce phénomène.
"Passé décomposé" est un très bon premier tome qui plante le décors et l'histoire d'une série qui selon moi n'est pas prête de se finir et qui offrira au lecteur de nombreux rebondissements.
Essayer "Walking Dead", c'est l'adopter.

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