dimanche 19 janvier 2014

Le Hobbit : La désolation de Smaug de Peter Jackson




Les aventures de Bilbon Sacquet, paisible hobbit, qui sera entraîné, lui et une compagnie de Nains, par le magicien Gandalf pour récupérer le trésor détenu par le dragon Smaug. Au cours de ce périple, il mettra la main sur l'anneau de pouvoir que possédait Gollum... (AlloCiné)


Cette année encore, l'aventure est belle : des paysages à couper le souffle, un groupe d'amis sympathiques et soudés, des terrains quelques peu hostiles, de l'entraide et du partage, de la boisson qui coule à flot, de l'or, quelques créatures plus ou moins sympathiques comme des elfes ou des orques, de charmantes bêtes plus ou moins miniaturisées et des espèces en voie de disparition; vous l'avez compris : bienvenue dans la suite des aventures de Bilbon le Hobbit !


Pour ce deuxième volet, les petits plats ont été mis dans les grands : cette fois-ci l'histoire est bien plantée aussi peut-elle démarrer tout de suite, tout comme les personnages qu'il n'est plus besoin de présenter.
L'avantage de cette série, c'est qu'à chaque fois on a l'impression de se retrouver chez soi, de revenir en terre connue et de retrouver les personnages comme si on les avait laissés hier.
Il faut dire que depuis le temps, tout le monde s'est attaché aux personnages, qu'ils soient hobbits, nains ou elfes.
Certes, certaines personnes voient d'un mauvais œil l'invention de Tauriel, une elfe capitaine des gardes qui trouble Legolas et dont le cœur penche vers un nain.
Finalement, cette petite touche féminine n'est pas superflue à l'histoire, elle est même plutôt bienvenue car elle introduit, à mon sens, des questions assez intéressantes, notamment une sur les relations entre nains et elfes qui sera développée dans la trilogie du "Seigneur des anneaux".
Peter Jackson se permet d'ailleurs quelques clins d’œil à sa trilogie, ne serait-ce qu'avec Legolas contemplant avec dégoût un portrait de Gimli enfant, difficile de le lui reprocher, cela représente tellement d'années de sa vie et d'investissement personnel qu'il peut bien se permettre quelques fantaisies.


Ce deuxième volet est moins contemplatif que le premier et plus dans l'action.
Finis ou presque les paysages qui font rêver et les longues marches, place ici à des endroits hostiles envahis par la noirceur d'un ennemi qui fini par se révéler à Gandalf et dont le spectateur soupçonnait la présence.
Même les elfes sylvestres ont un caractère dangereux et sont peu accueillants, c'est un aspect particulièrement intéressant car les elfes avaient, jusque là, tendance à être sacralisés et présentés comme des êtres parfaits, réfléchis, posés.
Ici, le spectateur les découvre dans une forme d'égoïsme, principalement occupés à défendre leur forêt et bien décidés à ne surtout pas se mêler à la population humaine en danger ni même à la quête des nains que ces elfes désapprouvent, sans doute à juste titre quand on voit l'évolution du personnage de Thorin.
Ce personnage est particulièrement fascinant dans ce deuxième volet à plus d'un titre : déjà il n'est plus le seul nain à être mis en valeur mais il est en interaction avec d'autres qui prennent de l'importance et c'est une bonne chose car il avait été jusque là présenté comme un héros, ce qu'il n'est pas forcément ou tout du moins pas dans le sens classique donné à ce mot; ensuite il évolue et tombe dans une sorte de noirceur à mesure que la troupe s'approche de la Montagne et de l'ancien royaume des nains sous la montagne, désormais devenu la propriété exclusive de Smaug le dragon.
Il est attiré par le pouvoir et par l'or, il dupe Bilbon et le manipule, en bref, il utilise le Hobbit tout comme il utilise les habitants de Bourg-du-Lac (ou Lacville), en leur faisant miroiter la richesse sans leur parler du danger.
Mais il faut bien avouer que dans cette aventure, mon coup de cœur va au personnage de Kili, j'ai beaucoup aimé le développement de ce personnage et ses interactions avec les autres.
L'une de mes scènes préférées est celle de la fuite dans les tonneaux, je me demandais comment le réalisateur allait la transcrire à l'écran, je ne suis absolument pas déçue par le rendu, c'est très vivant et à l'image de ce qu'a écrit J.R.R Tolkien dans son roman.


Ce deuxième volet offre également beaucoup plus de noirceur, ne serait-ce qu'avec les si gentilles (doux euphémisme) araignées géantes de la forêt de Mirkwood.
Personnes sensibles aux araignées, abstenez-vous !
Le personnage de Beorn est également intéressant par sa dualité : à la fois homme sage et bête plus irréfléchie, il est imprévisible et le dernier représentant d'une espèce en voie de disparition.
Il y a toujours beaucoup d'orcs, tous plus beaux les uns que les autres (re-doux euphémisme), mais la grande star de cet opus, c'est Smaug le dragon (le magnifique, le merveilleux, le grandissime, bref mieux vaut le flatter dans le sens des écailles sous peine de s'attirer ses foudres).
Bilbon est lâché par les nains sans trop d'explications à la recherche de l'Arkenstone, avec juste comme précision qu'il est possible qu'un dragon soit endormi et que mieux vaut ne pas le réveiller.
Si j'ai trouvé à Smaug un petit air de ressemblance avec la dragonne de Shrek (éviter de le lui répéter, ça lui froisserait les écailles), je dois reconnaître qu'il est particulièrement bien réussi et que cette longue scène avec Bilbon est sans doute la plus belle et la plus forte du film.
Certes, j'ai bien cru à un moment que Bilbon et Smaug allaient jouer aux énigmes (comme avec Gollum), mais cette confrontation est absolument magnifique et magique, d'autant plus qu'elle permet au film de s'achever sur une note plutôt pessimiste et donne très envie de voir le dernier volet (un peu moins d'un an à patienter désormais).


S'il faut parler des images, les paysages sont tout simplement magnifiques et les effets visuels très réussis.
D'un autre côté, c'est Peter Jackson, ça ne peut être que gage de réussite.
La mise en scène est irréprochable, tout comme le scénario est assez fidèle au livre, outre les ajouts qui ont été faits pour "grossir" l'histoire et lui permettre d'être développée en trois films.
Je mettrai un petit bémol sur la musique, certes belle mais qui depuis la trilogie du "Seigneur des anneaux" n'a pas réellement évolué.
Le compositeur se contente de reprendre les airs et de les arranger légèrement, j'attendais un peu plus de nouveautés dans la musique.
Il serait aussi possible de reprocher quelques incohérences au film comme le fait que les elfes ont toujours à disposition des flèches et ne sont jamais en rupture, inutile de chipoter là-dessus, ce sont que des détails qui prêtent à sourire lorsqu'on en parle mais qui ne marquent pas plus que cela.


"La désolation de Smaug" est une très belle réussite et un magnifique deuxième volet des aventures de Bilbon, notre cher Hobbit qu'il me tarde désormais de retrouver en fin d'année pour la fin de ses aventures et de son voyage extraordinaire.
Un film maîtrisé du début à la fin, offrant des paysages à couper le souffle et des scènes d'action haletantes, il serait dommage de bouder cette très belle réalisation pleine de magie et de passer à côté de cette nouvelle trilogie issue de la non moins sublime oeuvre de J.R.R Tolkien.


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