dimanche 23 mars 2014

La femme du magicien de Jérôme Charyn et François Boucq


Une femme, un magicien doté d'étranges pouvoirs et une petite fille parcourent le monde en présentant des numéros inouïs. Mais la petite fille grandit et le démoniaque magicien veut en faire sa femme. Entre rêve et réalité, cette BD raconte leurs amours tumultueuses dans un New York de cauchemar. (Le Lombard - Collection Signé)

Cette bande dessinée m'a mise mal à l'aise dès le début, autant dire que cela ne commençait pas trop bien.
Une femme, cuisinière de son état, élève seule sa fille Rita dans une grande maison de Saratoga Springs.
Elle est la maîtresse d'Edmond qui se dit magicien, lui-même amoureux de la jeune Rita et la courtise à la façon d'un magicien : en lui faisant peur et en lui créant un monde d'illusions : "Pourquoi veux-tu toujours me faire peur, Edmond ? / Mais parce que je t'aime, Missy ... et c'est comme ça qu'un magicien fait la cour à sa future femme.".
Ces trois-là finissent par parcourir le monde en présentant des numéros extraordinaires, la mère vieillit et finit par s'éclipser de la scène au profit de sa fille extrêmement talentueuse mais dotée d'un pouvoir surnaturel.
Comme il l'avait prévu, Edmond l'épouse et la mère devient alors un fardeau.
Il existe une alchimie entre Rita et Edmond, avec elle il est le "King of Magic", mais le jour où elle le quitte il n'est plus rien : "Avec toi, j'ai la magie. Sans toi, je ne suis qu'un prestidigitateur.".
Rita le fuit et se cache dans un New York cauchemardesque où son côté surnaturel finit par prendre le dessus, sa mère lui conseille alors de l'au-delà de retrouver Edmond : "Il faudra pourtant que tu le retrouves, tu le sais. Il est nuisible mais tu dois l'aimer. Sans lui, tu n'es rien.".

Le premier mot qui me vient à l'esprit pour qualifier cette bande dessinée est "glauque", il convient très bien à l'histoire et à l'ambiance générale qui s'en dégage.
J'ai eu du mal à passer les premières pages, je faisais une réaction épidermique au personnage d'Edmond qui non seulement fait peur mais est d'une perversité rare et ferait presque de l'ombre au personnage de Humbert de "Lolita".
Passé le premier chapitre, l'histoire s'emballe plus et m'a prise partiellement au jeu car il faut bien reconnaître que je n'ai jamais été très à l'aise avec de toute ma lecture.
Je n'ai pas du tout accroché à la relation entre Rita et Edmond hormis vers la fin où celle-ci prend enfin une tournure un peu plus romantique et douce, n'arrivant pas à mettre un âge sur le personnage d'Edmond j'ai trouvé cela dérangeant l'attachement qu'il ressentait envers Rita, qu'il finit d'ailleurs par épouser.
Quant au personnage de la mère, il n'est pas non plus attachant, elle est sous le joug de cet homme et se laisse manipuler par lui au détriment du bonheur de sa fille et du sien.
Le seul personnage émouvant est d'une certaine manière Rita, mais là encore pas complètement.
L'histoire revêt une dimension fantastique qui peut déstabiliser, elle oscille toujours entre rêve et réalité, finissant par mélanger les deux à tel point que je ne savais plus trop sur quel pied danser.
De plus, les auteurs proposent une vision de New York quelque peu cauchemardesque : Central Park est un lieu dangereux à la tombée de la nuit, les hommes ont le pelotage facile et le droit de cuissage, la belle Rita fait tourner les esprits et ressortir de chaque mâle ou presque qui croise son chemin les plus bas instincts.
Et si mon opinion est mitigée sur cette bande dessinée, cela tient aussi des dessins qui ne m'ont franchement pas convaincue.
Je n'ai pas apprécié le coup de crayon, les personnages sont sans âge et plutôt inquiétants, la mère finit par sombrer dans une déchéance corporelle qui rebute le lecteur, quant à Rita elle ne m'a pas plus convaincue tant elle finit par ressembler à sa mère et manque d'expression dans ses attitudes.

"La femme du magicien" de Jérôme Charyn et François Boucq m'a plutôt déstabilisée et pas dans le bon sens du terme, je ne ressors pas particulièrement charmée de cette lecture, avec moi l'illusion du magicien n'a pas pris.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Le Lombard pour l'envoi de cette bande dessinée.

Je remercie Babelio et les Editions Le Lombard pour l'envoi de cette bande dessinée dans le cadre du Club des Chroniqueurs Signé



Cette bande dessinée a été lue dans le cadre du Challenge New York


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