lundi 5 janvier 2015

Gone Baby Gone de Ben Affleck



Dans une banlieue ouvrière de Boston, la petite Amanda a disparu. Après l'échec des recherches menées par la police, la tante et l'oncle de l'enfant décident de faire appel à des détectives privés du coin, Patrick Kenzie et Angie Gennaro. Patrick et Angie connaissent bien le quartier, au point de savoir que Hélène, la mère d'Amanda, est une droguée. Plus ils enquêtent, plus ils découvrent l'envers de la ville dans ce qu'il a de plus sombre. Ils s'enfoncent au-delà des mensonges et des faux-semblants, vers les secrets les plus noirs de la ville, là où règnent les dealers, les criminels et les pédophiles. Cela ne les aide pourtant pas dans leur enquête et Amanda reste introuvable. Face à la pression médiatique, Remy Bressant, un enquêteur qui ne lâche jamais, et le capitaine de police Jack Doyle vont aussi s'attaquer à l'enquête. La vérité finira par surgir, mais elle aura un prix. Chaque ville a ses secrets, chaque humain sa conscience... (AlloCiné)


Quand je découvre que ce premier film de Ben Affleck est tiré du roman éponyme de Dennis Lehane, je me dis que ça ne peut être que du bon (et qu'il soit diffusé pour la première en deuxième partie de soirée, je ne me l'explique pas).
Et effectivement, ce film est un joli coup d'essai à la réalisation et une belle réussite.
Tout commence avec la disparition de la jeune Amanda McCready dans une banlieue ouvrière de Boston.
La police est sur le coup, notamment Jack Doyle (Morgan Freeman), Remy Bressent (Ed Harris) et son coéquipier Nick Poole (John Ashton); mais la famille décide aussi de faire appel à des détectives locaux : Patrick Kenzie (Casey Affleck) et Angela (dite Angie) Gennaro (Michelle Monaghan).
Du côté de la famille de la jeune Amanda, ce n'est guère reluisant : sa mère Helene (Amy Ryan) l'élève seule avec son frère et sa belle-sœur mais délaisse la petite fille pour sortir, se droguer et essayer de se trouver un mec.
La tension monte progressivement et puis au bout d'une heure du film, le soufflé retombe, c'est en tout cas l'impression qu'a le spectateur qui se demande bien ce qui va se passer ensuite.
Mais c'est du Dennis Lehane, donc autant vous dire que ce soufflé qui retombe n'est qu'une impression et que la suite sera encore plus magistrale, mais inutile d'en dire plus, cela serait gâcher le plaisir.


Le scénario de ce film est extrêmement bien construit, je me suis vraiment posée des questions au bout de la première heure et la suivante est un véritable festival de révélations, mais aussi de questionnements.
Car à un moment charnière du film, les actes des personnages diffèrent, et je me pose encore la question de savoir comment j'aurais agi.
Où est la morale ?
Ou plutôt, quelle est la bonne morale à appliquer dans ce genre de situation ?
Je ne saurai le dire car les points de vue des différents personnages se comprennent tous et sont tous fondés sur des principes justes et loyaux.
Pourtant dans une telle situation il y a deux chemins à suivre, l'un est-il meilleur que l'autre ?
La fin du film ne donne pas forcément la réponse à cette question, et c'est sans doute son aspect le plus cruel en dehors de l'histoire qui y est développée.
L'action se passe dans les quartiers pauvres de Boston, c'est très loin d'être glamour, la scène d'ouverture du film est à ce titre particulièrement intéressante.
J'ai même ressenti à l'écran le choix du réalisateur de ne pas engager que des acteurs professionnels mais aussi des personnes habitant ces quartiers pour donner un cachet d'authenticité, c'est réussi.
Ce film remue les bas-fonds et la misère crasseuse, la face cachée du rêve Américain, et j'aime ça quand les Américains sortent du côté glamour, paillettes et réussite pour montrer aussi l'envers du décors.
Le casting est une réussite sur toute la ligne.
Casey Affleck (frère de) joue un Patrick Kenzie particulièrement convaincant et prouve qu'il faudra certainement compter sur lui dans les années à venir.
J'ai découvert Michelle Monaghan et j'ai été impressionnée par la justesse de son jeu, je suis même surprise de ne pas la voir plus souvent dans des films tant elle apporte ici un côté doux à l'histoire mais pose aussi les bonnes questions qui font douter le spectateur et l'obligent à s'interroger lui-même sur ce qu'il ferait dans pareilles circonstances.
A noter que celui d'Amy Ryan est également bluffant en mère célibataire totalement désintéressée par sa petite fille.
Si Ed Harris est difficilement reconnaissable, son jeu n'en demeure pas moins particulièrement juste, je suis par contre un peu moins emballée par celui de Morgan Freeman que je trouve trop dans la retenue et qui manque de contraste par rapport aux autres acteurs.
Au final, je reste marquée par le côté très réaliste de ce film, et aussi par l'absence de faux pas pour une première réalisation.


"Gone Baby Gone" est un premier passage derrière la caméra de Ben Affleck particulièrement bien réussi, avec une histoire aussi cruelle que douloureuse servie par un casting de rêve, un film à mon avis trop méconnu qui gagnerait à l'être.
Et grâce auquel j'ai désormais une furieuse envie de lire le roman éponyme dont il est tiré de Dennis Lehane.





2 commentaires:

  1. Ben tu m'en apprends une bonne. Je n'ai pas vu le film, mais j'aurais été bien curieuse de le voir, d'autant que je pensais avoir lu quelque part qu'il était tiré d'un livre de Gillian Flynn que j'aime beaucoup... Ben j'ai tout compris de travers manifestement ! En tout cas ton article me donne encore plus envie !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois que tu confonds 2 films. Il est passé juste avant Noël à plus de 23h sur TF1, il fallait éplucher le programme pour le voir ... . Mais c'est un très bon film, si tu arrives à le trouver n'hésite pas !

      Supprimer