Esther Lescure est une jeune femme à qui tout sourit. Elle
dirige sa propre entreprise de stylisme et nage dans une certaine
insouciance... jusqu'au jour où Bertrand, son père adoré, à qui elle doit tout,
est assassiné. Le meurtrier présumé est un certain Elzear, ancien ami de son
père ! D'origine juive, celui-ci avait pourtant offert son entreprise à
Bertrand juste avant d'être déporté. Sur les traces de cet homme mystérieux
envers lequel Esther nourrit une haine sans bornes, son enquête la plonge dans
les plus obscures années de la Seconde Guerre. Mais à travers les lignes du
journal intime d'Elzear, les choses se révéleront bien plus complexes. (De
Boree Editions)
C’est toujours avec une petite appréhension que j’ouvre un
roman traitant de la Seconde Guerre
Mondiale et notamment de la déportation.
Il faut dire que je venais d’achever le poignant "Et tu
n’es pas revenu" de Marceline Loridan-Ivens, et qu’enchaîner sur une œuvre
de fiction n’était sans doute pas la meilleure idée.
Pourtant, le résumé de ce roman m’avait plu et je dois lui
reconnaître une qualité : il entraîne très vite le lecteur dans la quête
de son héroïne, Esther, pour découvrir la vérité sur son père Bertrand qui
vient de mourir, une enquête qui va la conduire bien au-delà qu’elle imaginait
et qui surtout trouve son commencement en juillet 1942, au cours de la Rafle dite du Vel’ d’Hiv’.
C’est un roman que l’on peut qualifier de
"page-turner", pour le reste et bien que dire, c’est du cousu de fil
blanc mélangé d’invraisemblable.
Bref, ce n’est pas le roman fiction à retenir sur la Seconde Guerre Mondiale et les
évènements de la Rafle
du Vel’ d’Hiv‘.
Tout d’abord, Esther est une jeune femme parfaite :
belle, grande, talentueuse, riche, en somme le genre d’héroïne qui donne envie
de lui décocher une baffe devant tant de perfection, ce qui dans la vie de tous
les jours se rencontrent tout de même peu souvent.
Elle a donc tout pour elle, mais voilà que son père
bien-aimé meurt dans des circonstances tragiques et louches, elle décide alors
de partir sur ses traces pour découvrir la vérité, qui était son meilleur ami
qui lui a cédé sa boutique en 1942, pourquoi ses frères semblent vouer une
certaine rancœur à l’égard de leur père (un homme parfait aux yeux d’Esther).
"Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait. Elle
ne calculait plus rien. Elle agissait, spontanément, pour aller au contact de
ce personnage mystérieux qui devait lui expliquer les causes de la mort de son
père.", elle vit donc à l’instinct, rencontre comme par hasard une vieille
dame qui va l’aider dans sa quête à New York et qui a croisé le meilleur ami de
son père à Pithivers (à croire que c’était LE lieu à être de l’année 1942).
C’est gros mais ça ne fait que commencer.
Non seulement elle plaque tout du jour au lendemain, elle
vit d’amour et d’eau fraîche car comme elle est riche, inutile de se soucier de
l’argent (ça pousse sur les arbres), mais en prime elle tombe directement sur
la bonne personne pour l’aider dans ses recherches.
Qu’est-ce que c’est crédible tout ça … et qu’est-ce que
certaines ficelles étaient grosses, à tel point que je les avais devinées dès
le début ou presque.
Mais ce qui m’a fondamentalement gênée dans ma lecture, ce
sont les erreurs et les incohérences historiques de l’auteur (impossible qu’une
enfant de 3 ans ait pu être cachée à Auschwitz pendant plus de 3 ans, tout
comme il n’y a quasiment personne de la Rafle du Vél’ d’Hiv qui soit revenue des compas
d’extermination).
La moindre des choses lorsqu’on décide d’écrire un roman
avec une trame historique, c’est de se documenter sur la période.
Là, aucune documentation, et le pire, c’est lorsque j’ai lu
que l’auteur avait fait des études universitaires d’histoire, et qu’elle est
aujourd’hui enseignante au collège.
Et bien mazette !
Alors certes ce roman ne prend pas la tête, se lit rapidement,
en somme ce que l’on peut rechercher comme lecture d’été, mais il est truffé
d’incohérences et ceci est quelque chose que non seulement je n’accepte pas
mais qu’en plus je ne pardonne pas à un auteur.
C’est à la fois se foutre des lecteurs mais également des
personnes qui ont connu cette période et qui en ont souffert, un manque de
respect total.
"Les carnets d’Esther" est un roman qui ne prend
pas la tête mais qui mérite d’être rangé fiça aux oubliettes, quant à son
auteur, je l’invite à se documenter si l’envie la reprenait d’écrire un autre
roman historique, voire même de refaire des études universitaires en histoire.
en tout cas j'aime bien la robe sur la couverture!
RépondreSupprimerCTPI (Chef Tyrannique Par Intérim)
Effectivement, elle est très jolie !
SupprimerJe t'ai reconnue malgré ton pseudo va, la scribe revient dimanche !