Ce recueil de sept nouvelles peint l'univers mondain et
cosmopolite des maris trompés, des nantis et des belles intrigantes et décrit
une société bourgeoise tissée de simulacres, une écriture féroce et tendre qui
plonge au cœur des tourments humains. (J’ai Lu)
Edith Wharton excellait dans l’art de la nouvelle.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire ce recueil en
contenant sept, présentant à chaque fois des portraits de femmes tous plus
saisissants les uns que les autres, et surtout tous plus mordants et cruels.
Toutes ces nouvelles se passent dans la société bourgeoise
tissée de simulacres et de règles de bonne conduite qu’il faut obligatoirement
respecter sous peine d’être rejeté au ban de la société, un univers que
connaissait et maîtrisait parfaitement bien Edith Wharton et qu’elle
retranscrivait à merveille dans ses écrits.
Il n’y a qu’à voir le personnage de l’épouse d’un professeur
dans la nouvelle intitulée "Le prétexte" qui entrevoit l’amour avec
un jeune Anglais de passage, allant ainsi contre toutes les règles de
bienséance qu’on lui a inculquées depuis l’enfance : "Dès l’enfance
on lui avait appris à se « ressaisir » - mais il ne lui était jamais
encore arrivé de sentir ses petites émotions et ses petites aspirations aussi
largement dispersées, ni perdues de la sorte dans une étendue vague et
inexplorée.".
Comme d’ordinaire, la plume d’Edith Wharton est acérée,
féroce, et fouille jusqu’au plus profond les sentiments humains et décrit avec
brio et précision les émotions qui agitent les personnes, particulièrement les
femmes, et toujours sans concession : "Bien des personnes sont comme
des statues mal conçues, qui débordent de leur niche ou bien y paraissent
perdues.".
Si parfois les choses s’arrangent pour les
personnages : "C’était étrange, vraiment, comme les choses
s’arrangeaient d’une façon inattendue.", bien souvent cela ne se fait pas
sans drame.
Il y a quelques touches d’humour dans ce recueil, notamment
avec la nouvelle "La permanente", c’est presque la première fois que
je saisis cette forme d’humour ironique chez Edith Wharton, et cela est
toujours aussi mordant.
L’ironie est aussi présente dans la nouvelle "La
plénitude de la vie", avec une femme qui laisse penser qu’elle ne sait pas
ce qu’elle veut et qui finalement fait le choix que l’on attendait d’elle et
n’ose sortir des sentiers battus.
Mais la nouvelle qui m’a le plus émue est "Le tableau
mouvant", car étrangement la femme
dont il est question l’est sous forme de tableau et non de personnage
interagissant avec d’autres, mais le comportement des hommes au cœur de cette
nouvelle se cesse de graviter autour d’elle, comme quoi la femme et les
relations qu’elle entretient avec les hommes demeurent inexorablement au cœur
des écrits d’Edith Wharton.
"Une affaire de charme" est un recueil de
nouvelles d’Edith Wharton se lisant rapidement et avec plaisir, une bonne façon
de découvrir cette auteur et son talent pour le genre littéraire qu’est la
nouvelle.
Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 pour PAL en danger
/ Chute de PAL
Livre lu dans le cadre du Challenge Destination PAL
Livre lu dans le cadre du Challenge Romancières américaines
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