vendredi 9 février 2018

Les huit montagnes de Paolo Cognetti


Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au cœur du val d’Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié. Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé – et son avenir. (Stock) 

Il suffit de placer l'intrigue d'un roman en Italie pour que je cherche à le lire, il n'est donc pas étonnant que ce roman de Paolo Cognetti se soit retrouvé entre mes mains.
"Les huit montagnes", c'est l'histoire de Pietro, le garçon de la ville dont le père est féru de montagne, qui rencontre Bruno, le garçon de la montagne qui va l'initier aux secrets de la montagne.
Le père de Pietro aime plus que tout la montagne et la parcourir pendant de longues heures durant ses congés d'été, avant de repartir pour de longs mois en ville travailler : "L'hiver, la montagne n'était pas faite pour les hommes et il fallait la laisser en paix. Dans la philosophie qui était la sienne, qui consistait à monter et à descendre, ou plutôt à fuir en haut tout ce qui lui empoisonnait la vie en bas, après la saison de la légèreté venait forcément celle de la gravité : c'était le temps du travail, de la vie en plaine et de l'humeur noire.".
Pietro va suivre un temps son père, ainsi que Bruno, puis il va suivre son propre chemin, et finir par se réconcilier avec son passé qui, même si on le fuit, demeure.
Et puis Pietro va aussi découvrir et apprendre beaucoup sur la vie : "Je commençais à comprendre ce qui arrive à quelqu'un qui s'en va : les autres continuent de vivre sans lui.".

L'implantation de cette histoire, le Val d'Aoste, offre au lecteur des paysages splendides, une montagne à couper le souffle et des paysages encore sauvages qui n'ont pas été (encore) dénaturés par l'homme.
L'intrigue ne se situe pourtant pas si loin dans le passé.
L'histoire offre aussi deux personnages très différents mais tout aussi intéressants l'un que l'autre : Pietro qui va se rebeller, fuir loin pour finalement revenir à ses racines et se réconcilier avec son passé et particulièrement son père; et Bruno, l'enfant de la montagne qui ne la quittera jamais, même pour quelques heures, qui y connaîtra de grands bonheurs mais aussi des tristesses tout aussi profondes.
Chacun vivra des revers de vie différents, chacun les affrontera à sa manière et en sortira de toute façon grandi.
Pas tout à fait un roman d'apprentissage, c'est surtout un roman familial que livre-là Paolo Cognetti, avec une relation père-fils difficile pour Pietro, à toujours vouloir plaire à ce père féru de grands espaces en altitude et qui finira par se fâcher avec lui, mais tout autant pour Bruno avec un père absent et désintéressé de son fils.
Et puis pour chacun des deux garçons, il y a leur mère, qui jouera un rôle important dans leur vie, comme toute mère diront certains, pas forcément répondrai-je.
Sur le fond j'ai donc beaucoup aimé ce roman, un peu moins sur la forme car je trouve qu'il met un peu trop de temps à se mettre en place.
L'enfance des deux garçons prend une place importante, à tel point que j'ai même cru que tout le roman se déroulerait sur ce laps de temps.
J'ai nettement préféré le traitement de l'âge adulte, plus ramassé dans l'écriture tout en étant plus étalé dans le temps.
Quant à la fin, je ne m'y attendais certainement pas, mais c'est une belle conclusion à ce récit.

Belle découverte de Paolo Cognetti avec "Les huit montagnes", un roman de la rentrée littéraire 2017 qui s'est vu récompenser du Prix Médicis étranger.

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