mardi 20 février 2018

L'italienne d'Adriana Trigiani


Nous sommes en 1905, dans les Alpes italiennes. Enza et Ciro, deux enfants de la montagne, se rencontrent pour la première fois. Ciro, pour avoir découvert le comportement scandaleux du prêtre de la paroisse, est banni de son village et envoyé aux États-Unis, où il devient cordonnier. Enza doit à son tour s’exiler pour assurer l’avenir des siens. C’est à New York que le destin les réunira. Mais la Première Guerre mondiale éclate et Ciro s’engage dans l’armée. (Les éditions Charleston)

Tout commence en Italie au début du vingtième siècle, Ciro et son frère sont orphelins mais pour avoir découvert le comportement du prêtre de la paroisse Ciro est envoyé aux Etats-Unis pour y devenir cordonnier, laissant son frère en Italie : "Les Lazzari étaient frères de sang, et tout comme leur mère les avait abandonnés ensemble un certain jour d'hiver, ensemble ils resteraient, un océan dût-il les séparer !".
Peu de temps avant de partir, Ciro a aussi croisé Enza, une jeune fille de la montagne, qui va elle aussi s'exiler aux Etats-Unis pour offrir une vie meilleure à sa famille restée en Italie.
Enza, tout comme Ciro, laisse beaucoup derrière elle dans l'espoir d'une vie meilleure : "Un jour, on aura la vie dont on a rêvé.".
Le destin va réunir Ciro et Enza, et peut-être leur offrir cette vie rêvée : "Une vie avec Ciro serait une vie de famille, au plein sens du terme; une vie avec Vito serait une vie pour elle.", mais c'est sans compter sur la Première Guerre Mondiale qui éclate et met l'Europe à feu et à sang.

Ce roman avait beaucoup d'atouts pour me plaire, ce fut au final une déception car les atouts sont mal ou pas exploités et l'histoire souffre de trop de facilités et de lieux communs.
Je n'ai rien contre lire un roman sentimental de temps à autre, mais dans celui-ci tout est tellement prévisible dès le début, même pas l'once d'un gramme de suspens.
Beaucoup de lieux communs, des personnages trop simplistes dans le sens où ils manquent de profondeur psychologique et des incohérences uniquement présentes pour arranger l'auteur dans le déroulement de son intrigue.
Ainsi, quand on dit qu'Enza ne pourra plus jamais reprendre le bateau suite à son mal de mer dont elle a failli mourir, pourquoi à la fin une solution miracle est trouvée lui permettant de retourner en Italie voir les siens ?
Désolée mais je ne crois pas à ce genre de miracle littéraire uniquement présent car il permet de trouver une solution à une impasse dans l'intrigue.
Tout cela aurait pu faire une bonne histoire, le principe de départ était bon, mais le traitement qui en est fait n'est pas à la hauteur et ne m'a pas offert ce que j'attendais de cette intrigue.
Même les personnages n'ont pas su trouver un écho en moi, je n'ai pas réussi à m'attacher à eux, à leur histoire et à leur destin.
Si vous souhaitez lire un roman traitant de l'exil et d'une jeune femme qui part chercher fortune aux Etats-Unis je vous recommande le très bon "Brooklyn" de Colm Tóibín.

"L'italienne" fut une lecture décevante que je ne qualifierai même pas de lecture d'été, je ne suis d'ailleurs pas bien sûre de vouloir tenter une autre lecture d'Adriana Trigiani.


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