mercredi 25 décembre 2013

Raiponce et autres contes de Jacob et Wilhelm Grimm


Prisonnière d'une magicienne dans sa haute tour, Raiponce déploie sa longue chevelure blonde comme une échelle de soie. Les trois fileuses, enchaînées à leur quenouille et leur rouet, attendent d'échapper à leur supplice. Blancheneige et Rougerose ouvrent charitablement leur porte à un ours frileux et débonnaire qui va décider de leur destin. La reine des abeilles, reconnaissante, se pose sur les lèvres de miel d'une future princesse. Intraitable, l'ondine de l'étang exige d'un meunier qu'il lui abandonne son premier enfant. Petite sœur se désole de voir son petit frère transformé en chevreuil. Bien moins légendaires que Cendrillon ou la Belle au bois dormant, ces héroïnes enchantent tout autant le monde imaginaire et magique arraché au temps par les frères Grimm. (Pocket)

Mais qu'est-ce que c'est que ces contes ? ai-je envie de dire après les avoir lus.
Certes, ce ne sont pas les plus connus des frères Grimm, mais il y a une raison à cela et l'enchantement fut très loin de mon esprit cartésien au cours de cette lecture.

Commençons par la petite et charmante Raiponce, qui se retrouve prisonnière d'une vilaine sorcière car sa mère a eu des fringales de raiponces durant sa grossesse : "Si tout s'est passé comme tu le racontes, je te permettrai de prendre autant de raiponces que tu voudras, mais à la condition que tu me donneras l'enfant que ta femme va mettre au monde. Il ne s'en trouvera pas mal, et je lui servirai de mère.".
Déjà, qu'est-ce que c'est que ces parents qui n'hésitent pas à abandonner leurs enfants limite pour un oui ou pour un non voire pour assouvir leurs besoins ?
Belle image de l'amour filial, et c'est une remarque récurrente à l'ensemble des contes constituant ce recueil.
Donc Raiponce est prisonnière d'une tour, pour que la sorcière vienne la visiter elle doit déployer sa chevelure, jusqu'au jour où passe le fils d'un roi (ça court les bois apparemment les fils de roi), qui utilise le subterfuge de la sorcière pour aller voir Raiponce.
Ils tombent amoureux, la sorcière les découvre, elle les punit en envoyant Raiponce en exil dans le désert et rend le fils du roi aveugle.
Je vous rassure, tout est bien qui finit bien.
Mais avant que tout se finisse bien, j'ai donc découvert que Raiponce était une sacrée coquine, elle a épousé le fils du roi mais sans cérémonie, donc sans témoin (ah ? C'est un mariage ?), le mariage a été consommé car Raiponce n'habite pas seule dans le désert : "Il erra plusieurs années et arriva dans le désert où Raiponce vivait misérablement avec ses deux jumeaux,, un fils et une fille.".
Et bien, autant dire que mes cheveux se sont dressés sur ma tête en lisant la fin de ce conte.

Dans tous ces contes, les fils de roi courent les bois et trouvent à chaque fois de belles jeunes filles en détresse qu'ils finissent par épouser.
Personnellement, je n'ai pas rencontré de fils de roi dans les transports en commun et je trouve que l'image de la femme véhiculée dans les contes est plus que moyenne.
S'il y a bien un conte qui m'a limite fait hurler, c'est celui de "La pauvre vieille mère" qui se lamente de la perte de tous ses êtres chers et qui se détourne de Dieu.
Résultat elle est punie en ayant une vision atroce de ce que seraient devenus ses proches s'ils avaient vécu. Donc prise de conscience et elle remercie Dieu de les lui avoir ôtés : "La vieille mère rentra chez elle en tremblant, et elle remercia Dieu à genoux de ce qu'il avait mieux fait pour elle qu'elle n'avait pu le comprendre. Au bout de trois jours, elle se mit au lit et mourut.".
J'ai trouvé cela franchement horrible et cruel, il faut remettre dans le contexte et l'époque où ont été écrits ces contes, peut-être que cela était une bonne morale mais aujourd'hui cela a plutôt tendance à faire dresser les cheveux sur la tête.
Il y a des morales très tranchées dans tous ces contes, les mauvais sont punis et les bons sont récompensés, comme dans "La reine des abeilles" ou "Petit frère et petite sœur", mais c'est fait parfois de façon très abrupte comme dans "La gaspilleuse" ou alors il y a beaucoup de drame avant une fin heureuse comme dans "L'ondine de l'étang".
Dernier point qui m'échappe, les traducteurs ne sont pas les mêmes d'un conte à l'autre, est-ce parce qu'il s'agit d'une édition très bon marché ?
C'est quelque peu regrettable surtout lorsque l'on sait les différences qui peuvent exister pour une même histoire d'un traducteur à l'autre.

"Raiponce et autres contes" s'attache à présenter des contes oubliés, mettant en scène des princesses moins connues mais où les fées, les sorcières et les fils de roi sont légion.
Certes, les contes s'inscrivent dans une tradition populaire, mais ici la magie a peu pris avec moi et j'ai ressenti de façon forte le décalage entre la morale de cette époque et la modernité de la nôtre, laissant bien souvent plus place à l'effroi qu'au rêve face à des réactions pouvant être qualifiées de cruelles et qui ne m'illusionnent pas, ou alors plus.

Le conte "Raiponce" a été lu dans le cadre du Challenge La face cachée des Disney


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