dimanche 10 avril 2016

Médecin de campagne de Thomas Lilti

     
     

Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie, médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder. Mais parviendra-t-elle à s’adapter à cette nouvelle vie et à remplacer celui qui se croyait… irremplaçable ? (AlloCiné)


Le médecin de campagne, c'est Jean-Pierre Werner (François Cluzet), celui qui ne compte ni les kilomètres ni les heures pour aller au plus près des gens, les soigner, les écouter, sept jours sur sept et sans doute trois cent soixante cinq jours par an.
Mais voilà, Jean-Pierre est malade, gravement, et son médecin l'encourage vivement à lever le pied, et pour cela lui envoie Nathalie Delezia (Marianne Denicourt), ancienne infirmière venant de terminer ses études de médecine.
Va-t-elle s'adapter à cette vie ? Va-t-elle trouver sa place auprès d'un Jean-Pierre qui se croit irremplaçable ?


Je n'ai pas vu la précédente oeuvre de Thomas Lilti "Hippocrate", une histoire se situant dans le domaine hospitalier.
Apparemment c'est un milieu qui intéresse fortement le réalisateur, et qu'il connaît plutôt bien.
Et il faut dire ce qui est, son "Médecin de campagne" est un film oscillant entre documentaire et fiction qui livre un témoignage assez réaliste sur le quotidien d'un médecin généraliste à la campagne : petits ou gros bobos, dépannages, déplacements à toute heure du jour et de la nuit, un cabinet qui ne désemplit pas.
Ici ce n'est pas non plus la campagne profonde car l'Ile-de-France est proche mais le film donne un bon aperçu de ce que cela peut-être en rase campagne.
Il donne aussi un bon aperçu de tout ce qu'il faut pour être médecin : avoir simplement une tête bien faite ne suffit pas, il faut surtout aimer les gens, c'est en tout cas ce qui se dégage de Jean-Pierre et Nathalie, deux personnes ayant eu des parcours différents.
J'ai apprécié ce film car il s'en dégage beaucoup d'humanité, à la fois des médecins envers leurs patients mais aussi des médecins entre eux, et de toutes les personnes qui croisent leur route en général.
Le rôle de Jean-Pierre va très bien à François Cluzet, quant à Marianne Denicourt c'est avec plaisir que je l'ai vue à l'écran, d'autant plus que c'est une actrice dont je ne suis le parcours que de loin.
Il y a toute une galerie assez savoureuse de personnages, j'ai apprécié de pouvoir les suivre tout au long du film ainsi que le découpage choisi par le réalisateur dans la première partie, afin de montrer le travail et les déplacements effectués par Jean-Pierre pour aller sans cesse à la rencontre des autres.
A propos de rencontre, celle quelque peu forcée entre Nathalie et Jean-Pierre est une forme d'entente professionnelle et de croisement de deux solitudes.
Car malgré le fait que Jean-Pierre ne cesse de voir des gens à longueur de journée il est quand même relativement seul, son fils étant parti de la maison pour faire des études à Paris et ne revenant que de temps en temps; quant à Nathalie on devine que c'est une femme seule sans enfant qui a sans doute connu au moins une relation amoureuse désastreuse, c'est en tout cas ce qu'elle dit à demi-mot à une patiente en lui conseillant de laisser tomber le sale bonhomme qui ne cesse de lui dire qu'il veut avoir un enfant pour la faire avorter dès qu'elle est enceinte.
Je reprocherai à ce film sa fin un peu trop expédiée, dans le sens où un certain temps a passé sans que cela se ressente pour autant à l'écran.
Mais Thomas Lilti a choisi de présenter une histoire plutôt optimiste du début à la fin contenant beaucoup d'humanité, une bouffée d'air frais dans le contexte actuel, alors je lui pardonne sa fin quelque peu expéditive.


Faut-il courir voir "Médecin de campagne" au cinéma ?
Si vous êtes poursuivi par des jards et que vous n'arrivez pas à les humilier (en leur mettant le bec dans le cul) oui; en fait même si ce n'est pas le cas je vous invite à y aller, ne serait-ce que pour l'humanité qui s'en dégage.



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