samedi 1 avril 2017

Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris


"Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grands ouverts. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis "c'est ça, j'ai tué maman."
Ainsi commence l'aventure d'Icare, alias Courgette, un petit garçon de neuf ans qui tue accidentellement sa mère alcoolique d'un coup de revolver. Paradoxalement, la vie s'ouvre à lui après cette tragédie, et peut-être même un peu grâce à elle. Placé dans un foyer, il pose avec une naïveté touchante son regard d'enfant sur un monde qu'il découvre et qui ne l'effraie pas. De forts liens d'amitié se créent entre lui et ses camarades. Et puis surtout, il tombe amoureux de Camille... (J'ai lu)

Icare, alias Courgette, est un petit garçon de neuf ans vivant seul avec sa mère dépressive et alcoolique, tandis que son père les a abandonnés pour partir avec une autre femme (alias la poule).
Un beau jour, parce qu'il veut jouer et que sa maman ne décolle pas de devant la télévision, comme d'ordinaire, Courgette trouve dans un tiroir un objet qu'il juge fabuleux et qui va lui permettre de réaliser son rêve : tuer le ciel dont les nuages sont responsables de la tristesse de sa mère : "Je pensais à mon géant de père et à sa tête dans les nuages et je me disais que le ciel avait fait du mal à maman et qu'un jour je la vengerais comme dans les films et que je tuerais le ciel pour qu'on voie plus jamais les nuages qui pissent que du malheur.".
Sauf que par accident ce n'est pas le ciel que Courgette tue, mais sa mère.
Placé dans un foyer, il va rencontrer d'autres enfants comme lui que la vie n'a pas gâté, va rencontrer la sublime Camille dont il tombe fou amoureux : "De toute façon, moi, j'irais n'importe où avec Camille.", et va aussi nouer une relation forte avec Raymond, le gendarme présent suite à l'accident sur sa mère qui va se prendre de tendresse pour ce petit garçon.
"Nous, on est comme des fleurs sauvages que personne a envie de cueillir.", c'est ce que pense Courgette qui va poser son regard d'enfant sur ce monde d'adulte et peut-être enfin trouver le bonheur.

Je ne suis pas allée voir le dessin animé adapté de ce roman car je n'aimais pas le graphisme.
Était-ce une raison suffisante ou non ?
Peut-être que oui, peut-être que non, je me suis en tout cas rattrapée avec le roman et je ne le regrette pas.
Cette histoire est très belle, très touchante, pleine de tristesse et de tendresse, de moments poignants et d'autres joyeux, de rires et de pleurs, c'est un beau condensé de toutes les émotions.
L'histoire est racontée par les yeux de Courgette, avec ses mots et ses expressions à lui.
C'est le regard que porte un enfant sur un monde d'adulte qu'il va finir par comprendre, et dont il parle en termes qui ont fait sourire l'adulte que je suis.
Si au tout début le style m'a quelque peu gênée, cela a bien vite fini par disparaître.
De la part de l'auteur, c'est une belle réussite d'avoir écrit ce roman du point de vue d'un enfant de neuf ans, en se mettant dans sa tête et en oubliant totalement le fait qu'il a plus l'âge des personnages adultes qui entourent Courgette.
C'est également une histoire triste, qui part d'un drame doublement terrible : non seulement Courgette a perdu sa mère mais c'est lui qui l'a accidentellement tuée.
Je me suis interrogée pendant un moment de savoir si Courgette avait conscience de son geste, et bien oui : "C'est vrai qu'on est pas aussi sages que les images qui bougent jamais, mais bon, c'est pas les enfants qui cambriolent les maisons ou font sauter les gens avec des bombes ou tirent avec des carabines, à part moi, mais c'était juste un revolver et j'ai pas fait exprès.", mais il a aussi le recul nécessaire pour comprendre que ce n'était pas un acte volontaire.
Dans son malheur, Courgette va beaucoup gagner : de belles amitiés, Raymond, mais aussi les éducatrices du centre dont la plupart sont des femmes remarquables et dévouées aux enfants dont certains ont un passé aussi lourd voire même plus que Courgette.
L'émotion qui se dégage de ce récit m'a agréablement surprise, il y a toute une palette d'émotions et l'on passe du rire aux larmes pour revenir au rire, à tel point que j'ai maintenant bien de voir ce que cela donne en adaptation, et qu'importe si je n'apprécie pas le graphisme.

"Autobiographie d'une courgette" est un roman à la fois beau et dramatique où les sentiments les plus tristes laissent place à la joie et au bonheur, en somme un roman optimiste sur l'avenir et il y en a parfois bien besoin.

2 commentaires:

  1. Comme toi, j'ai beaucoup aimé le roman !
    Et le graphisme du film, brrrrr, non... Totale allergie !

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    1. Je vais tout de même essayer, je me dis que portée par l'histoire je vais peut-être réussir à en faire abstraction.

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