mardi 25 décembre 2012

The Reader de Stephen Daldry



Allemagne de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle. Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'Odyssée, Huckleberry Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le coeur brisé. Huit ans plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna... sur le banc des accusées. Peu à peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour... (AlloCiné)

J'attendais avec impatience de voir cette adaptation du livre de Bernhard Schlink et bien le résultat était à la hauteur de mes attentes.
Cette adaptation est extrêmement fidèle au livre et c'est un véritable plaisir de la regarder, bien que je doive reconnaître que le fait de savoir le fin mot de l'histoire m'a fait regarder le film sous un angle sans doute différent que si j'avais découvert l'intrigue.
L'histoire est donc scrupuleusement respectée, l'Allemagne de l'après-guerre est très bien reconstituée et les images illustrent exactement les scènes que je me représentais en lisant le livre.



Il se dégage autant d'émotions du film que du livre et les personnages sont interprétés avec justesse par les acteurs.
Comme dans le livre, il n'y a pas un côté moralisateur ou une prise de position quelconque, c'est l'un des atouts de cette histoire car l'histoire de Hanna est présentée de façon brute au spectateur, il la voit sous différents angles et points de vue et au final, c'est chacun qui établit sa vision, sans juger Hanna ou la position prise par Michael, à noter que de toute façon il n'est jamais cherché d'excuses à Hanna, il ne faut surtout pas prendre l'histoire ainsi car ce n'est à aucun moment le but recherché.



Comme dans le livre, la lecture occupe une grande place dans le film et ces moments sont très bien retranscrits à l'image, qu'il s'agisse de lectures au lit ou bien dans la baignoire, le livre est transposé de façon juste et finalement, le film ne met que des images sur ce que le lecteur imaginait en lisant le livre, c'est en tout cas ce que j'ai ressenti.



Le personnage de Hanna occupe également une place centrale, c'est un personnage difficile à saisir et à suivre, avec un côté dur l'emportant sur celui doux, à aucun moment elle n'est ni totalement mauvaise ni totalement bonne, elle semble être une carapace impossible à fissurer qu'aucun sentiment n'atteint.
En clair, c'est le genre de personne qui ne peut que marquer les personnes qui l'ont côtoyée, Michael restera d'ailleurs marqué à vie par la rencontre avec cette femme.



C'est une femme rongée de l'intérieur par un secret honteux et qui ne ressent pas vraiment d'émotions, ou alors c'est parce qu'elle les a enfuis au plus profond d'elle-même, il est très difficile de la définir et de la caractériser, elle reste une énigme du début à la fin.



Kate Winslet interprète avec brio ce personnage et son Oscar était amplement mérité pour ce rôle, elle campe une Hanna insaisissable, souvent froide et qui s'emporte sans prévenir sur un sujet tout à fait anodin.
Face à elle, il y a David Kross qui interprète Michael adolescent. Le jeu des deux acteurs fonctionnent en symbiose et le décalage de caractères entre les deux personnages transparaît bien à l'écran.
Quant à Ralph Fiennes, il interprète un Michael plus âgé, ayant traversé la vie sans s'attacher réellement à personne hormis sa fille, lui aussi est devenu en quelque sorte distant des personnes et des émotions, sans doute un héritage de sa relation avec Hanna.
Je n'ai qu'un reproche à faire au film, reproche que je considère d'ailleurs comme une faute de réalisation, l'histoire se passe en Allemagne et les protagonistes parlent et lisent donc en allemand, or, lorsqu'il y a des gros plans sur les livres ou sur les échanges épistolaires, tout est écrit en anglais.
Grosse erreur et faute de goût, un effort aurait pu être fourni à ce niveau-là, tout le restant du film étant de qualité.


"The Reader" est une adaptation très fidèle du livre de Bernhard Schlink.
Ce film est réussi car servi par une mise en scène irréprochable, hormis en ce qui concerne la langue de lecture et d'écriture des protagonistes, les acteurs interprétant brillamment leur personnage.
Ce film est à l'image du livre : émouvant, pudique, sincère, poignant, laissant le spectateur maître de son propre jugement sur les personnages, à commencer par celui de Hanna, en somme un film qui comme le livre ne laisse personne indifférent.

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