samedi 5 avril 2014

The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson



Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation. (AlloCiné)


Cette oeuvre cinématographique n'est pas facilement classable.
Petit bijou de drôlerie et de loufoquerie, ce film cache aussi derrière cette apparente légèreté quelques thèmes plus graves.
En suivant les tribulations de Gustave H., l'homme aux clés d'or d'un célèbre hôtel dans la non moins célèbre République du Zubrowka, c'est tout un pan de l'histoire de l'Europe de l'entre-deux-guerres que le spectateur découvre.
A mots couverts, il y est question de la montée du racisme, du nazisme en Allemagne, et pour finir du déclenchement de la guerre.
La déchéance ne touche donc pas que l'hôtel mais également l'Europe, c'est en quelque sorte la fin d'un monde et le début d'un nouveau.


Mais pour revenir à plus de légèreté, l'histoire retrace sous forme de flashback, la quête de Gustave H. d'un tableau volé qui lui revient en héritage après le décès d'une cliente habituée au Grand Budapest Hotel, dans laquelle il est accompagné du garçon d'étage Zéro Moustafa.
Construit sous la forme de chapitres, le film est toujours drôle et jouissif, enchaînant une scène comique après l'autre.
Ce film s'est inspiré des œuvres de Stefan Sweig, c'est clairement revendiqué et affiché, mais je trouve qu'il y a un petit quelque chose de "La montagne magique" de Thomas Mann également (décidément, cette année le cinéma s'est beaucoup inspiré de ce roman).
Il y a également un côté très Hitchcockien à l'histoire mâtiné de comédies des années 30, cela aurait pu donner quelque chose de complètement désuet, au final c'est une belle réussite.
L'autre point fort du film, c'est que le drame voire même la mort y sont abordés sans que pour autant le film y perde son côté humoristique.
La mort est de plus en plus présente mais cela passe comme une lettre à la poste, c'est distillé au cours de quelques phrases mais comme le spectateur a ri juste avant il ne s'en rend pas compte tout de suite.
Il y a beaucoup de couleurs, toute la partie passée est extrêmement joyeuse et colorée : l'hôtel est rose, les habits des majordomes et garçons d'étage sont violet pétant, les gâteaux sont colorés, il y a de la musique, bref de la vie, mais tout cela s’obscurcit petit à petit au fur et à mesure que l'histoire évolue.
Quant au casting, c'est une réussite sur toute la ligne : Ralph Fiennes y est excellent en concierge exubérant à la recherche de son héritage, il retrouve pour l'occasion William Dafoe, les deux révélations du film sont sans nul doute Tony Revolori et Saoirse Ronan, quant à Tilda Swinton elle est tout simplement méconnaissable, j'avoue avoir eu du mal à reconnaître d'autres acteurs mais il faut bien reconnaître que le casting est fait sur mesure et comporte beaucoup de pointures du cinéma ainsi que quelques "frenchies" qui ont réussi à s'y faire inviter.


Wes Anderson signe avec "The Grand Budapest Hotel" un film enjoué et enlevé, en faisant l'une des plus belles surprises de ce début d'année et sans doute un film qui marquera l'année 2014.
Je ne peux donc que vous inviter à aller découvrir sans plus tarder cet excellent film dans lequel on rit beaucoup et où l'on prend beaucoup de plaisir à suivre les tribulations de Gustave H. flanqué du jeune Zéro Moustafa.
Un très beau film plein d'humanité.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire