dimanche 21 septembre 2014
Le mystère du sarcophage d'Elizabeth Peters
« Je réalisai soudain qu'il me serait bien difficile d'amener Kalenischeff à se couper. Il possédait l'art du mensonge à la perfection. Aussi cessai-je de suivre attentivement la conversation. Je compris bientôt pourquoi. Une fois encore, mon instinct de détective luttait avec ma passion pour l'archéologie. Je n'avais pas grand mal à maintenir cette dernière à distance lorsqu'il s'agissait de momies d'époque romaine tardive ou de fragments de poterie. Mais à l'ombre d'une des plus majestueuses pyramides de l'Egypte, tout autre curiosité s'évanouissait, comme la lumière d'une lampe face à l'éclat du soleil. Ma respiration s'accélérait, le sang me montait au visage. Lorsque finalement Morgan nous offrit du café, je dis aussi naturellement que possible :
- Merci Monsieur, mais je crois que je vais plutôt faire un tour dans la pyramide.
- Dans la pyramide... rétorqua Morgan, les yeux écarquillés, Madame, vous n'y pensez pas...
- Mrs Emerson ne plaisante jamais lorsqu'il s'agit de pyramides, conclut son mari. » (Le livre de poche)
Suite des aventures de la famille Emerson qui s'est désormais agrandie et compte, outre des chats au nom de dieux et déesses égyptien(ne)s, un garçon connu uniquement par son surnom de Ramsès.
A à peine dix ans, c'est déjà un petit prodige, curieux de tout, qui s'intéresse à beaucoup trop de choses au goût de ses parents et qui a la fâcheuse habitude d'avoir un avis sur tout, de tenir de longs discours et surtout, de se mettre dans le pétrin et de s'attirer des ennuis, enfin plutôt à ses parents : "Je n'ose imaginer tout ce que Ramsès est capable de faire à cette pauvre ville en l'espace de quelques heures. Nous allons certainement recevoir bientôt des délégations de citoyens offensés qui nous présenteront leurs demandes de dommages-intérêts.".
En quelques mots, Ramsès est donc à lui seul la onzième plaie d'Egypte.
A propos d'Egypte, cela tombe très bien car ses parents ont décidé pour la première fois de l'emmener lors de leur campagne de fouilles, fouilles qui commencent mal puisque Radcliffe Emerson n'a pas obtenu la concession qu'il voulait et ne pourra donc pas faire plaisir à sa femme en lui offrant la pyramide qu'elle désire tant.
Qu'a cela ne tienne, ils vont être très occupés par leurs fouilles mais surtout par les événements bizarres qu'ils ne vont pas manquer de s'attirer, notamment concernant la disparition et apparition de cercueils : "J'ai besoin de réfléchir. Avec ces cercueils qui entrent et sortent de ma vie comme des trains dans une gare ... .".
Dans ce troisième tome de la série Amelia Peabody, j'ai retrouvé la patte d'Elizabeth Peters avec ses personnages égaux à eux-mêmes, un humour très présent et qui permet de dédramatiser toutes les situations auxquelles les personnages peuvent être confrontés, voire même leur permettre de s'exprimer par rapport à ceux-ci, notamment lorsqu'ils se retrouvent convoqués à des heures pas possible : "Pourquoi choisissent-ils tous minuit ? C'est une heure très peu commode ... .".
Il y a toujours l'Egypte, pays haut en couleurs, la trame historique est toujours aussi intéressante, notamment en ce qui concerne les premières fouilles et la mise à jour de trésors de l'antiquité, bien que ce point soit un peu relégué en arrière-plan dans ce livre-ci, mais j'ai trouvé que l'intrigue policière manquait sacrément de panache, outre le fait qu'elle soit totalement prévisible et aussi visible qu'un éléphant dans un couloir de métro.
Il n'y a aucun suspens, je dis bien aucun, c'est d'une banalité affligeante et je n'ai frémi à aucun moment, ce qui est bien regrettable.
Au bout de vingt pages j'avais déjà compris de quoi il en retournait, ce qui allait arriver aux personnages et comment cela allait se dénouer.
Il faut ajouter à cela que le personnage de Ramsès en enfant savant est quelque peu irritant, surtout lorsque comme moi on a eu l'occasion de lire d'autres livres de cette série où le personnage est plus âgé et à mille lieux de ce qu'il était enfant.
C'est donc majoritairement déçue que j'ai achevé la lecture de ce livre.
"Le mystère du sarcophage" porte bien mal son titre car pour tout lecteur un tant soit peu averti il n'y aura aucun mystère, ce n'est pas le meilleur cru de la série Amélia Peabody et bien qu'il y ait des touches d'humour cela ne suffit pas pour relever l'ensemble.
J'ai connu Elizabeth Peters plus inspirée et je préfère penser qu'il s'agit d'un faux-pas dans cette série que je prends pourtant toujours autant de plaisir à lire et à découvrir.
Livre lu dans le cadre du Challenge Romancières américaines
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