dimanche 20 septembre 2015

22/11/63 de Stephen King


22 novembre 1963 : 3 coups de feu à Dallas. Le président Kennedy s’écroule et le monde bascule. Et vous, que feriez-vous si vous pouviez changer le cours de l’Histoire ? 2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d’une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d’un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d’empêcher l’assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d’Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d’un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d’une jolie bibliothécaire qui va devenir l’amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu’altérer l’Histoire peut avoir de lourdes conséquences. (Albin Michel)

Si vous aviez la possibilité d’aller dans le passé et d’empêcher un ou plusieurs événements tragiques de survenir, que feriez-vous ?
C’est la possibilité qui est offerte à Jake par son vieil ami Al en train de mourir du cancer : "Si tu as un jour désiré changer le monde, copain, c’est ta chance. De sauver Kennedy. Son frère. Martin Luther King. D’empêcher les émeutes raciales. Empêcher le Vietnam, peut-être.".
Car il se trouve que la faille spatio-temporelle, ou bulle, fait arriver en 1958, soit cinq ans avant l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy.
Et cela tient beaucoup à cœur à Al de sauver le président Kennedy, car pour lui cela changerait la face de l’Histoire : "Tu peux changer le cours de l’Histoire, Jake. Comprends-tu ? John Kennedy peut vivre.".
Pendant des années, Al a utilisé cette bulle temporelle sans se soucier de savoir si cela avait des conséquences, et à de nombreuses questions de Jake il ne peut répondre mais qu’importe : "Les explications, de la poésie trop bon marché.", et seul compte le fait de changer l’Histoire.
Et Jake va se laisser tenter, il va pénétrer dans le monde de 1958, tout faire pour enquêter et empêcher le meurtre de John Kennedy à Dallas, mais il va aussi y découvrir et y vivre bien des choses auxquelles il ne s’attendait pas.

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de Stephen King, il faut dire que ma dernière expérience remonte à mes 11/12 ans et que j’avais lu "Ça".
Pas forcément une très bonne idée, trop d’horreurs et de cauchemars m’ont détournée pendant plusieurs années de cet auteur.
Et puis j’ai eu envie d’en relire, de découvrir autre chose que les livres d’horreur qu’il a pu écrire, alors pourquoi pas "22/11/63".
Grand bien m’en a pris car cette lecture m’a réconciliée avec Stephen King et j’ai désormais envie de lire d’autres œuvres de lui de façon régulière.
Certes, j’ai été un peu surprise lorsqu’au début le personnage de Jake croise à Derry les jeunes Beverly et Richie qui lui racontent comment quelques mois plus tôt la ville de Derry a été le siège de crimes atroces perpétrés par un clown.
Si Stephen King commence par parler de son roman qui m’a à ce jour le plus marquée, voire traumatisée, je n’allais pas redevenir copine avec lui.
C’est en tout cas un joli petit clin d’œil qu’il se fait à lui-même, et ce n’est pas le seul dans ce roman puisqu’il y est question plusieurs fois d’une Plymouth Fury rouge et blanche, voiture croisée dans "Christine", et également de deux autres romans que je n’ai pas lus : "La tour sombre" et "Le fléau".
Mais la suite se révélait passionnante, car Stephen King a réussi à faire plus de huit cents pages pour une histoire qui aurait pu se résoudre en quelques trois cents pages.
Propulser Jake dans le passé avec une mission à accomplir n'était pas suffisant, il fallait aussi qu'il rencontre des imprévus, comme une certaine jeune femme du nom de Sadie dont il va éperdument tomber amoureux.
Et c'est presque ça que j'ai adoré dans ce roman, les imprévus de Jake, le fait qu'il se met à adorer la vie dans les années 60, qu'il s'y sente chez lui et qu'il ne veuille plus forcément en repartir.
Il fallait meubler autour de l'assassinat de JFK, Stephen King le fait d'une main de maître et prend le lecteur à ce jeu.
La vie dans les années 60 est très réaliste, peuplée de petits détails, c'est très précis et cela renforce le plaisir que l'on a à lire ce livre.
Le thème du voyage dans le temps est également bien traité et l'effet papillon a ici une importance capitale.
La version de Stephen King du voyage dans le temps est d'ailleurs complètement crédible, ce qui lui permet de s'attacher le lecteur qui ne peut arrêter sa lecture une fois commencée.
Je ne reprocherai que deux petites choses à ce roman : une traduction quelque peu maladroite parfois (même en sachant que la spécialité de Stephen King n'est pas de belles tournures de phrases) et une partie trop courte consacrée au futur que Jake a créé.
Le livre faisant déjà un plus de neuf cents pages cela ne m'aurait pas gêné que cette partie soit développée un peu plus et non rapidement expédiée comme elle l'est, cette partie m'a un peu laissée sur ma faim.
J'avoue par contre que la fin est bien trouvée et très touchante, il se dégage d'ailleurs beaucoup d'émotion de ce roman.

"22/11/63" est un excellent roman que je ne saurai que trop conseiller de lire, il ne faut surtout pas être rebuté par le nombre de pages car ce livre se lit facilement et somme toute rapidement par rapport à son volume.
Et si la musique avait son "king" avec Elvis Presley, la littérature américaine a certainement le sien en la personne de Stephen King !

Livre lu dans le cadre du Club des Lectrices

1 commentaire:

  1. Salut Miss G.
    On ne se connaît pas et je tombe par hasard sur ton blog. Petite 30taine, parisien, toujours aimé lire! Je viens de terminer Les locataires de l'été de Charles Simmons et ta critique sur Babelio m'a amené sur ton blog.
    Détail marrant: le long roman qui m'a accompagné durant le mois d'août est... ce 22/11/63 que j'ai beaucoup aimé (et comme toi pas très fan de sa production habituelle, glauque à ne pas en fermer l'œil de la nuit!). Deux bonnes lectures en commun, m'en vais donc fouiner un peu dans ton blog voir si j'y fais qq trouvailles pour la PAL :-)
    Qui sait?...

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