dimanche 13 septembre 2015

Les carnets d'Esther de Florence Roche


Esther Lescure est une jeune femme à qui tout sourit. Elle dirige sa propre entreprise de stylisme et nage dans une certaine insouciance... jusqu'au jour où Bertrand, son père adoré, à qui elle doit tout, est assassiné. Le meurtrier présumé est un certain Elzear, ancien ami de son père ! D'origine juive, celui-ci avait pourtant offert son entreprise à Bertrand juste avant d'être déporté. Sur les traces de cet homme mystérieux envers lequel Esther nourrit une haine sans bornes, son enquête la plonge dans les plus obscures années de la Seconde Guerre. Mais à travers les lignes du journal intime d'Elzear, les choses se révéleront bien plus complexes. (De Boree Editions)

C’est toujours avec une petite appréhension que j’ouvre un roman traitant de la Seconde Guerre Mondiale et notamment de la déportation.
Il faut dire que je venais d’achever le poignant "Et tu n’es pas revenu" de Marceline Loridan-Ivens, et qu’enchaîner sur une œuvre de fiction n’était sans doute pas la meilleure idée.
Pourtant, le résumé de ce roman m’avait plu et je dois lui reconnaître une qualité : il entraîne très vite le lecteur dans la quête de son héroïne, Esther, pour découvrir la vérité sur son père Bertrand qui vient de mourir, une enquête qui va la conduire bien au-delà qu’elle imaginait et qui surtout trouve son commencement en juillet 1942, au cours de la Rafle dite du Vel’ d’Hiv’.
C’est un roman que l’on peut qualifier de "page-turner", pour le reste et bien que dire, c’est du cousu de fil blanc mélangé d’invraisemblable.
Bref, ce n’est pas le roman fiction à retenir sur la Seconde Guerre Mondiale et les évènements de la Rafle du Vel’ d’Hiv‘.
Tout d’abord, Esther est une jeune femme parfaite : belle, grande, talentueuse, riche, en somme le genre d’héroïne qui donne envie de lui décocher une baffe devant tant de perfection, ce qui dans la vie de tous les jours se rencontrent tout de même peu souvent.
Elle a donc tout pour elle, mais voilà que son père bien-aimé meurt dans des circonstances tragiques et louches, elle décide alors de partir sur ses traces pour découvrir la vérité, qui était son meilleur ami qui lui a cédé sa boutique en 1942, pourquoi ses frères semblent vouer une certaine rancœur à l’égard de leur père (un homme parfait aux yeux d’Esther).
"Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait. Elle ne calculait plus rien. Elle agissait, spontanément, pour aller au contact de ce personnage mystérieux qui devait lui expliquer les causes de la mort de son père.", elle vit donc à l’instinct, rencontre comme par hasard une vieille dame qui va l’aider dans sa quête à New York et qui a croisé le meilleur ami de son père à Pithivers (à croire que c’était LE lieu à être de l’année 1942).
C’est gros mais ça ne fait que commencer.
Non seulement elle plaque tout du jour au lendemain, elle vit d’amour et d’eau fraîche car comme elle est riche, inutile de se soucier de l’argent (ça pousse sur les arbres), mais en prime elle tombe directement sur la bonne personne pour l’aider dans ses recherches.
Qu’est-ce que c’est crédible tout ça … et qu’est-ce que certaines ficelles étaient grosses, à tel point que je les avais devinées dès le début ou presque.
Mais ce qui m’a fondamentalement gênée dans ma lecture, ce sont les erreurs et les incohérences historiques de l’auteur (impossible qu’une enfant de 3 ans ait pu être cachée à Auschwitz pendant plus de 3 ans, tout comme il n’y a quasiment personne de la Rafle du Vél’ d’Hiv qui soit revenue des compas d’extermination).
La moindre des choses lorsqu’on décide d’écrire un roman avec une trame historique, c’est de se documenter sur la période.
Là, aucune documentation, et le pire, c’est lorsque j’ai lu que l’auteur avait fait des études universitaires d’histoire, et qu’elle est aujourd’hui enseignante au collège.
Et bien mazette !
Alors certes ce roman ne prend pas la tête, se lit rapidement, en somme ce que l’on peut rechercher comme lecture d’été, mais il est truffé d’incohérences et ceci est quelque chose que non seulement je n’accepte pas mais qu’en plus je ne pardonne pas à un auteur.
C’est à la fois se foutre des lecteurs mais également des personnes qui ont connu cette période et qui en ont souffert, un manque de respect total.


"Les carnets d’Esther" est un roman qui ne prend pas la tête mais qui mérite d’être rangé fiça aux oubliettes, quant à son auteur, je l’invite à se documenter si l’envie la reprenait d’écrire un autre roman historique, voire même de refaire des études universitaires en histoire.

2 commentaires:

  1. en tout cas j'aime bien la robe sur la couverture!
    CTPI (Chef Tyrannique Par Intérim)

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    1. Effectivement, elle est très jolie !
      Je t'ai reconnue malgré ton pseudo va, la scribe revient dimanche !

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