lundi 16 juillet 2012

Borgia Tome 3 Les flammes du bûcher de Milo Manara et Alexandro Jodorowsky


Rome n'est plus une ville sainte, mais un chaos sans foi ni loi. La mafia Borgia, les premiers parrains de l'histoire, en sont les maîtres. (Vent des Savanes)

Pour fêter Pâques et la résurrection du Christ, le pape Borgia a décidé d'offrir une orgie à Rome, avec pour seul mot d'ordre de profiter de la fête mais de n'ôter à aucun prix son masque.
Ainsi, "Dans la plus grande solitude, la solitude de la fête, un roi cherche sa reine idéale, sans espoir de jamais la trouver.".
Le problème c'est que le roi va trouver sa reine, et c'est ainsi que Lucrèce va coucher avec son propre père.
Comme si un inceste ne suffisait pas, voici que ce troisième tome en amène un deuxième.
Et comme Rodrigo Borgia ne peut prendre sa fille pour maîtresse, celle-ci va l'emmener délivrer du couvent sa cousine Julia Farnese afin de l'offrir à son père.

Ce troisième tome porte bien son nom, "Les flammes du bûcher" ne sont pas loin et guettent les Borgia, attendant patiemment de les brûler l'un après l'autre, eux qui ont usé et abusé de la vie, des poisons, des manipulations, dans le seul but d'accéder au pouvoir et de le conserver.
Dans le même temps, à Florence, Savonarole prêche la bonne parole et a dressé un feu pour y brûler tout ce qu'il y a de luxure (bijoux, tableaux ...).
Le feu est sans nul doute l'élément central de ce troisième tome, qu'il s'agisse du feu du bûcher ou du feu des corps qui habitent les Borgia et les poussent à se vautrer encore plus dans la luxure et le goût de la chair ou encore du feu de la cheminée chez une sorcière qui sert à cuire un poison, le préféré de Rodrigo Borgia.
Ce tome est plus fortement orienté que les deux autres vers la débauche et le sexe, à tel point qu'il intéresse le lecteur tout en le maintenant extérieur à l'histoire, comme si les auteurs avaient réussi à créer une barrière entre leur histoire sombrant dans la luxure la plus complète et le lecteur, et d'un certain côté heureusement, car ce tome est vraiment à réserver pour un public averti.
Du côté historique, les auteurs continuent de prendre des libertés avec l'Histoire mais pour l'instant cela arrive encore à se tenir.
Charles VIII est un peu trop poussé à l'extrême et a tendance à sombrer dans le caricatural, mais la fin est un joli pied de nez et prouve que les Borgia ont encore plus d'un tour dans leur sac, avec la fuite de César pourtant offert par son père en échange de sa maîtresse Julia Farnese : "Fumier, traître, pédé, lâche ! Maudits soient les Borgia !"
Je dirai qu'il n'y a pas de réelle évolution dans ce tome, mais il s'en dégage un point culminant de l'ascension des Borgia et leur chute ne saurait tarder.

Avec ce troisième tome, les flammes du bûcher guettent les Borgia et sonnent leur déclin à venir.
La fête et la débauche ont en effet assez duré, et ce troisième tome est une apothéose de leur règne dont la chute devrait survenir dans le quatrième et dernier volume de cette série.

Livre lu dans le cadre du challenge Il Viaggio


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