mardi 24 juillet 2012

Les racines du yucca de Koulsy Lamko


Un écrivain africain vivant à Mexico est atteint d’un incroyable mal : une allergie au papier… Son étiopathe lui conseille de voyager, de retrouver la nature. Il part donc dans le Yucatan animer des ateliers d’écriture dans un village de réfugiés de la guerre du Guatemala des années quatre-vingt. Une de ses stagiaires, Teresa, lui présente son journal des années de guerre. Fasciné par ce texte, l’écrivain décide de l’aider à le rédiger jusqu’au bout. Il va amener Teresa à accoucher des démons qui sommeillaient dans sa mémoire. Mais il va aussi réveiller les siens… Généreux et ambitieux, ce roman tisse des liens solides entre l’imaginaire latino-amérindien et celui d’une Afrique confrontée aux affres des guerres, des trahisons multiples, des errements de politiques suicidaires. Avec Les racines du yucca, Koulsy Lamko propose un regard croisé riche de ses multiples errances, et jette un pont entre deux continents qui feignent de s’ignorer alors que tout les rapproche. Il construit ainsi une parole poétique engagée et sereine : celle des espérances têtues. Comme celles du yucca, cette plante tenace, rebelle à la destruction, dont toute tige ou racine arrachée revit au contact de la terre… (Philippe Rey)

"Processus de zombification quasi irréversible", tel est le diagnostic du médecin sur l'étrange mal qui ronge le narrateur de l'histoire, en lui précisant : "En ce moment précis où je vous parle, vous êtes vide de tout : un mort en sursis, un vrai mort puisque vous donnez l'impression d'être de ce monde alors que vous avez amorcé le voyage vers l'autre rive."

Cette maladie mystérieuse, qui aurait pu être intéressante et avoir un rôle dans l'histoire est reléguée au second plan et n'est jamais exploitée par la suite, ce qui est dommage. Pour essayer de l'éradiquer, le médecin conseille à son patient de voyager : il n'y avait pas besoin d'une telle maladie pour le lui suggérer.
Et c'est une impression de rendez-vous manque qui m'a poursuivie tout au long de ma lecture de ce livre.
Je voulais lire une certaine histoire et c'est une autre que l'auteur a écrit.
Ainsi, j'aurais aimé lire celle de Teresa et au final elle n'est que légèrement esquissée, ou alors celle de Léa, mais là aussi, l'histoire reste en surface sans chercher à aller plus loin.
Quant à celle du narrateur, je n'ai ressenti aucune empathie et je suis restée étrangère à lui, d'autant plus que je n'ai pas réellement apprécié son style littéraire ni le découpage du récit.
Ce livre est constitué d'histoires alléchantes qui éveillent un moment la curiosité du lecteur et qui au final flottent en surface sans jamais connaître ni développement ni conclusion.
Il n'y a pas que les histoires qui sont effleurées, même les trames de fond que sont les imaginaires latino-amérindien et africain ne sont jamais développées.
Ce livre croise sans doute trop d'histoires pour que l'auteur ait réussi à en mener une à son terme.

Comme le yucca, je suis restée tenace à la lecture, mais elle fut laborieuse et je suis restée absolument hermétique à l'histoire développée dans ce roman.

Livre lu dans le cadre du Prix Océans




2 commentaires:

  1. Il semble que nous soyons nombreux à ne pas avoir pu entrer dans cette lecture. Dommage.

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  2. @ Lili : oui apparemment c'est quasi général.

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