Londres, années 1880, James Alec Green, surnommé JAG ou le jaguar, journaliste au Early Morning News, meurt après être tombé dans les eaux glaçées de la Tamise au cours de l'une de ses enquêtes. Mais au préalable, il a fait le nécessaire pour que sa fille unique, Penelope, 17 ans, puisse vivre seule en toute indépendance et sans souci financier. Il lui a aussi légué la passion du journalisme. Afin de faire ses preuves, Penelope choisit d'enquêter sur un dossier mystérieux qui semblait beaucoup préoccuper son père: l'affaire du 21 Foxglove Court. (Casterman)
Béatrice Bottet, auteur de la série
du "Grimoire au rubis", entame une nouvelle série mettant en scène
Penelope Green, 17 ans, vivant à Londres dans les années 1880, récemment
orpheline à la suite du décès de son père et bien décidée à suivre les pas de
ce dernier en devant journaliste au Early Morning News : "Le Early Morning News était un journal qui tenait une place fort honorable parmi ses confrères, c'était entendu. Pour n'importe quel journaliste, c'était un honneur d'y voir ses articles publiés, surtout ses articles d'investigation.".
Pour sa première enquête, Penelope a
d’ailleurs décidé de reprendre un dossier qui préoccupait son père :
l’affaire du 21 Foxglove Court émaillée d’une complainte, la chanson des
enfants perdus, clé de ce roman.
Béatrice Bottet avait déjà démontré
avec le "Grimoire au rubis" une aisance à créer des histoires se
greffant sur l’Histoire au sens large peuplées de personnages aussi divers que
variés et tous très attachants.
Avec Penelope Green, il en va de même
et c’est non seulement avec facilité mais également avec plaisir que le lecteur
découvre cette héroïne, s’y attache et suit ses aventures trépidantes dans le
Londres de la fin du 19ème siècle.
Bien qu’elle s’en défende, Penelope
est féministe avant l’heure en souhaitant exercer un métier d’homme, en voulant
vivre libre, selon ses choix et indépendante, repoussant soupirants et demandes
en mariage : "Elle ne serait jamais une femme rangée. Elle serait journaliste.".
Il faut bien reconnaître qu’elle peut
se le permettre, son père l’ayant laissé à l’abri du besoin, et puis il s’agit
d’une héroïne de roman, quelques digressions par rapport à la réalité sont donc
permises.
Certes, l’enquête est facilitée par
un nombre de suspects restreints, je n’ai donc pas eu de réelle surprise à
l’annonce du coupable à la fin du livre, ayant déjà ma petite idée depuis un
moment.
Il n’en reste pas moins que ce
premier tome des aventures de Penelope est écrit dans un style fluide et
agréable à lire, que l’histoire est bien construite et se suit avec plaisir,
d’autant plus que Béatrice Bottet s’est attachée à retranscrire le plus
fidèlement possible les différents quartiers de Londres à cette époque et
qu’elle y promène son lecteur d’une main experte.
Les deux personnages principaux, Penelope et Cyprien, sont aussi attachants l'un que l'autre bien qu'ils aient des caractères opposés.
Ce duo et cette amitié fonctionnent bien, quoi qu'il apparaisse que cette amitié pourrait bien se transformer en un autre sentiment d'ici les prochaines aventures de Penelope à travers le monde.
Ce livre est plutôt destiné à un jeune public mais je trouve qu'il peut se lire à tout âge, d'autant que l'auteur n'épargne pas à son héroïne quelques passages difficiles et de cruauté à son égard.
La nouvelle série de Béatrice Bottet se révèle aussi bien écrite que celle du "Grimoire au rubis", avec les mêmes ingrédients qui ont fait son succès : des aventures sur une trame historique, des personnages attachants, une intrigue captivante, quelques pincées d'humour, le tout saupoudré de suspens dans les quartiers populaires de Londres en cette fin de 19ème siècle.
"La chanson des enfants perdus" est un livre rafraîchissant qui se lit avec plaisir et qui propulse Penelope Green dans la liste des héroïnes dont le lecteur a envie de suivre les aventures.
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