dimanche 8 novembre 2015

Dieu roule pour moi de Dominique Souton


Bienvenue chez moi, Chrissie Jones. Mon pauvre papa pasteur, ma petite maman et mes deux foutus frères, mes cours de français, mes 13 ans et les copines qui vont avec, toutes s’impatientant de rencontrer le prince charmant. Damnit. Bienvenue à Sioux Falls, Dakota du Sud. Ses légendes indiennes, ses deux cents églises, ses phénomènes bizarres, et son bal de la pureté, au cours duquel les jeunes filles doivent promettre à leur père de rester chastes jusqu’au mariage. Ha ha ha. Oui, bienvenue dans ce trou perdu. Dieu merci, il est possible que j’ai quelques pouvoirs, susceptibles de vous étonner. (L'école des loisirs)

Ce n'est pas tant la forme épistolaire de ce roman jeunesse qui m'a dérangée, mais tout le reste.
Chrissie, jeune Américaine du Dakota du Sud, se met à entretenir une correspondance par internet avec Emma, une Française de son âge.
Le ton est donné dès les présentations : "J'ai oublié de te le préciser, je m'appelle Christine, Christine Jones, Chrissie est un surnom. Dans Christine, il y a Christ, ma famille est très religieuse. Tout le monde est croyant aux Etats-Unis, mais nous beaucoup plus que les autres.", les clichés ne vont faire que s'accumuler.
Chrissie se pose perpétuellement en victime, je veux bien que ce soit l'âge qui veut ça, mais il y a des limites.
Elle habite donc un trou perdu : "Ce que ne dit pas Wikipédia : Sioux Falls est un trou, et puis c'est tout.", elle subit le carcan de ses parents très religieux, elle se moque en quelque sorte d'eux mais sans se révolter comme pourrait le faire une adolescente, non c'est toujours en victime qu'elle se pose, l'auteur mettant à de nombreuses reprises le terme de "pauvre" dans la bouche de Chrissie lorsqu'elle parle d'elle-même ou de sa mère.
Cela n'a pas eu pour résultat de créer de l'empathie vis-à-vis de Chrissie, en tout cas pour ma part, j'ai été très vite lassée par ses pleurnicheries et es atermoiements sur sa petite personne.
L'auteur a choisi de placer son héroïne dans une communauté qui ressemble sur certains aspects aux Mormons : "Chez nous, dans notre communauté, la morale et l'éthique sont des valeurs très importantes.", sauf qu'il ne s'agit pas des Mormons et dans un sens j'aurais préféré cela.
Car ici rien n'est vraiment clair ni tranché, et le bal de la pureté n'est qu'un prétexte pour justifier des parents très croyants : "Il faut que je te le dise, Emma, tous les ans, dans notre communauté, mais dans d'autres communautés également, les filles à partir de l'âge de onze ans vont au bal prêter serment à leur père de rester pures jusqu'au mariage.".
Finalement, il n'y a que peu de décalage entre les modes de vie de Chrissie et de ses camarades.
Je m'attendais à un contraste bien plus marqué.
A la lecture de la quatrième de couverture, je m'attendais aussi à plus de magie et à un aspect fantastique à l'histoire.
Au final que nenni, Chrissie est une adolescente des plus ordinaires, c'est fort regrettable car je pense sincèrement que l'histoire aurait gagné en dynamique avec une héroïne dotée de pouvoirs quelque peu surnaturels.
Enfin, à mon âge je n'ai pas cru une minute à cette histoire car j'y ai vu de nombreuses incohérences.
Il est très clair que l'auteur est Française et non Américaine, elle reste plutôt muette sur la vie quotidienne aux Etats-Unis et prend le parti de la décrire comme assez similaire à la vie Française.
Sauf que ce n'est pas le cas, tout le récit est trop teinté "Français" pour être crédible.
Tout comme je trouve très surprenant qu'une jeune fille Américaine de 13 ans échange en anglais avec une jeune Française du même âge.
A moins que la-dite Française soit bilingue du fait d'un de ses parents, mais comme rien n'est dit à son sujet difficile de le savoir, et difficile pour moi d'y croire.
Un lecteur de 12/13 ans n'aura peut-être pas le même ressenti que moi, mais au-delà de cet âge je pense que ce roman ne fera pas illusion.

"Dieu roule pour moi" se lit facilement et rapidement mais a été pour ma part une déception tant je n'ai pas cru une minute à toute l'histoire.
Dommage car les éditions L'école des Loisirs m'avaient jusque-là réservé toujours de bonnes surprises, cette fois-ci ce fut une lecture en forte demi-teinte.

Je remercie Babelio et L'école des Loisirs pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.

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