Dans un tombeau de la Vallée des Rois, un jeune lord anglais et un archéologue découvrent la momie d'une jeune fille à la bouleversante beauté. Près d'elle, un papyrus raconte son histoire... Ainsi nous est révélé le destin de Tahoser, fille d'un grand prêtre d'Egypte, qui s'éprend d'un Hébreu. Elle est prête à partager la vie du peuple esclave, mais Pharaon, passionnément amoureux d'elle, la fait enlever et lui offre puissance et richesse... Le drame culmine lorsque, sur les pas de Moïse, les Hébreux se mettent en marche vers la mer Rouge, bientôt poursuivis par le monarque à la tête de son armée. (Le Livre de Poche)
"Le
roman de la momie" a été publié en feuilleton, à l’époque où les romans
historiques étaient fortement en vogue, pour ne pas dire très tendance.
De Théophile
Gautier, j’ai déjà lu la nouvelle « Arria Marcella » qui traite d’un
homme qui, à l’occasion d’une visite du site archéologique de Pompéi, tombe fou
amoureux de l’image d’une jeune femme morte dans l’éruption du Vésuve.
Ici, le
principe est un peu le même puisque un jeune aristocrate Anglais, Lord
Evandale, et un égyptologue Allemand, le docteur Rumphius, découvrent dans la vallée de Biban-el-Molouk
une tombe inviolée.
Dans le
sarcophage normalement réservé à pharaon, les hommes découvrent la momie
parfaitement conservée d’une jeune fille de toute beauté : Tahoser.
La suite
s’attache à raconter la vie de cette jeune fille et particulièrement ses
amours.
La belle
Tahoser, fille d’un grand prêtre d’Egypte, est riche et pourrait avoir n’importe
qui tant les hommes soupirent sur son passage devant tant de grâce et de
beauté.
Mais
voilà, "La passion ne calcule
pas.", et Tahoser est amoureuse du mystérieux Poëri, un Juif promis à la
belle Rachel.
Tahoser fuit
de chez elle, se fait passer pour une fille pauvre et entre ainsi dans la
maison de Poëri sous le nom de Hora, elle découvre l’amour secret de cet homme
à l’occasion d’une filature qu’elle fait de Poëri dans le désert.
Mais
qu’importe, Poëri et Rachel prennent la décision de la garder, en somme faire
un ménage à trois.
Le souci que
Tahoser ignore, c’est qu’elle a attiré l’attention de Pharaon qui est tombé fou
amoureux d’elle et la fait chercher partout : "Pourtant Tahoser était
bien belle, et l'amour qu'ignorait ou dédaignait le mélancolique habitant de la
villa, Pharaon l'eût acheté bien cher; pour la fille du prêtre, il eût donné
Twéa, Taïa, Amensé, Hont-Reché, ses captives asiatiques, ses vases d'argent et
d'or, ses hausses-col de pierres coloriées, ses chars de guerre, son armée invincible,
son sceptre, tout, jusqu'à son tombeau auquel depuis le commencement de son
règne, travaillaient dans l'ombre des milliers d'ouvriers !".
Sur
dénonciation, Tahoser est capturée par Pharaon qui l’emmène dans son palais et
lui promet monts et merveilles : "Je te donne l'Egypte avec ses
prêtres, ses armées, ses laboureurs, son peuple innombrable, ses palais, ses
temples, ses villes; fripe-la comme un morceau de gaze; je t'aurai d'autres
royaumes, plus grands, plus beaux, plus riches. Si le monde ne te suffit pas,
je conquerrai des planètes, je détrônerai des dieux.".
Dans le même
temps, Moïse ne cesse de demander à Pharaon de libérer de l’esclavage le peuple
Juif et de laisser partir, ce que Pharaon refuse avant de céder suite à l’envoi
des dix plaies d’Egypte.
Pharaon
regrette très vite son geste, poursuit les Juifs mais est englouti avec son
armée par les eaux de la Mer Rouge.
Tahoser
devient reine d’Egypte, le récit s’arrête-là et il est dit que Lord Evandale ne
s’est jamais marié, sans doute car il est tombé fou amoureux de la belle
Tahoser morte depuis plusieurs siècles.
Ce récit est
très romantique, voire trop, en tout cas pour ma part j’ai presque parfois
souri à la lecture des amours contrariées de Tahoser.
Evidemment
elle s’entiche de la mauvaise personne, évidemment elle ne pourra pas vivre
l’histoire d’amour qu’elle souhaite, pourtant elle finit par s’accommoder de la
vie avec Pharaon.
Je trouve ce
revirement de personnalité quelque peu surprenant, mais je comprendre tous les
attraits de la vie dans un palais somptueux avec une richesse des plus grandes.
Je ne
m’attarderai pas trop sur la pseudo proposition de ménage à trois, j’ai trouvé
ça résolument moderne pour l’époque, que ce soit du point de vue historique du
récit que de celui de l’année d’écriture du roman.
Mais bon
pourquoi pas, si tout le monde est heureux ainsi soyons fous !
Ce qui m’a
le moins séduite dans ce roman, mais qui s’explique peut-être par sa
publication sous forme de feuilleton, c’est le mélange dans les faits
historiques et l’apparition presque soudaine d’indications de la Bible figurant
dans "Le livre de l’exode".
J’avais
presque l’impression de lire un récit issu des "Dix commandements"
avec Charlton Heston dans le rôle de Moïse, avec les dix plaies d’Egypte, la
fuite des Hébreux, alors que je ne m’attendais pas du tout à ça, d’ailleurs le
début de l’histoire ne le laissait absolument pas prévoir.
Cette subite
direction prise par l’auteur reste un mystère pour moi, et ça arrive un peu
comme un cheveu sur la soupe.
Malgré quelques
erreurs et anachronismes, l’intérêt majeur de ce roman tient dans son ancrage
historique fidèle.
Toutes les
scènes et les objets de la vie quotidienne des Égyptiens sont fidèles à la
réalité, très détaillés ; ainsi que les fouilles archéologiques en début
de roman.
Ce sont tous
ces aspects qui donnent tout son intérêt à cette lecture.
J’y ai
également trouvé quelques similitudes avec "Arria Marcella" :
sur la fidélité historique mais aussi avec une héroïne belle, morte il y a
plusieurs centaines d’années et qui éveille encore un intérêt amoureux chez les
hommes d’aujourd’hui.
"Le
roman de la momie" est un roman au charme suranné dont l’intérêt principal
réside dans la fidélité historique sur les modes de vie des Égyptiens.
Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 / Chute de PAL
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