samedi 11 juin 2016

Alice de l’autre côté du miroir (Alice in Wonderland 2 : Through the Looking Glass) de James Bobin

     
     

Les nouvelles aventures d'Alice et du Chapelier Fou. Alice replonge au pays des merveilles pour aider ses amis à combattre le Maître du Temps. (AlloCiné)


Alice (Mia Wasikowska) a bien grandi depuis ses dernières aventures au pays des merveilles, elle est capitaine du bateau de son père et rentre à Londres après un voyage de trois ans pour découvrir que l’armateur est décédé et que c’est le fils de ce dernier qui a pris sa succession (et comme elle avait refusé de l’épouser je vous laisse imaginer la bonne entente qui règne entre eux), que sa mère a hypothéqué sa maison.
En bref, si Alice ne renonce pas au bateau et n’accepte pas la généreuse place de secrétaire à la compagnie maritime qu’on lui propose non seulement elle perd le Wonder mais aussi la maison familiale.
Il se trouve qu’un papillon bleu débarque, lui montre le chemin à travers un miroir vers le pays des merveilles car là-bas ses amis ont besoin d’elle : le Chapelier Fou (Johnny Depp) dépérit, il veut retrouver sa famille qu’il croit morte depuis des années.
Pour la faire courte, Alice va donc décider d’aider le Chapelier, pour cela va devoir dérober un objet au Temps (Sacha Baron Cohen) (oui le temps est une personne), son chemin va recroiser celui de la Reine Rouge (Helena Bonham Carter), du Lapin Blanc, du Lièvre de Mars, de la Reine Blanche, ça va prendre le thé, discuter, bref bienvenue au pays des merveilles !


J’étais ressortie mitigée de "Alice au pays des merveilles" de Tim Burton (allez pour le plaisir voici le lien pour lire ma chronique de l’époque, j’ai failli pleurer de douleur en me relisant mais d’un autre côté ce blog en était à ses balbutiements) car j’attendais beaucoup de ce film avec un tel réalisateur, au final j’avais plutôt été déçue.
Voire même le temps passant je le cataloguais dans les mauvais Tim Burton.
Tim Burton ayant cédé sa place de réalisateur et se contentant de produire le film, ayant lu quelques avis plutôt enthousiastes de personnes qui comme moi avaient été déçues par le premier, et ayant envie de voir du divertissement (la veille j’avais vu "A War", ça n’est pas joyeux-joyeux) j’ai décidé de tenter ma chance.


Je recherchais du divertissement, clairement ce film a rempli son rôle, et fort heureusement, l’histoire est originale et ne correspond absolument pas au livre de Lewis Caroll dont elle ne fait qu’emprunter le nom (je dis heureusement car je n’ai pas apprécié ma lecture de "De l’autre côté du miroir").
On retrouve donc une Alice nettement plus affirmée, pour qui rien n’est impossible, en somme c’est une véritable héroïne qui clame haut et fort son indépendance et affiche un côté résolument féministe.
Exit la petite fille qui a peur et suit un lapin blanc, bonjour la demoiselle avec du caractère qui n’hésite pas à voler au secours de son ami le Chapelier Fou (je maintiens que la relation entre ces deux personnages est assez perturbante) et à se lancer dans le fabuleux et dangereux pays des merveilles.
La franchise Disney offre un personnage féminin haut en couleur (je ne parle pas que de son costume) qui essaye de se faire une place en tant que femme dans la société Anglaise du dix-neuvième siècle exclusivement masculine.
Alors c’est très loin de l’univers de Lewis Caroll mais j’aime bien.
Ce deuxième film a su garder les magnifiques décors du premier, le côté à la fois décalé et merveilleux du pays des merveilles (sic !), a créé de magnifiques costumes pour Alice et a su combler des lacunes du premier.
Ainsi, vous saurez pourquoi l’affreuse Reine Rouge est ainsi, pourquoi il est toujours l’heure de prendre le thé et ainsi de suite.
J’aime assez le personnage Temps également, je ne saurai dire s’il est ami ou ennemi mais il apporte une touche de renouveau dans une galerie de personnages déjà connus.
Mais là où le film frappe fort, c’est dans une scène montrant une Alice internée dans un hôpital psychiatrique qui parle de retourner au pays des merveilles.
Et si la vérité n’était pas dans cette scène ? Si tout cela n’était pas issu du délire d’Alice ?
Dommage car ce moment aussi fort soit-il n’est pas exploité par la suite, pourtant j’ai l’impression que les scénaristes ont pointé du doigt une certaine vérité.
Pour le reste, j’ai envie de dire que le scénario est assez bateau pour ce genre de film, qui s’inscrit assez bien dans la continuité du premier et a su développer un univers propre à lui et s’émanciper de l’œuvre de Lewis Caroll.
Evidemment il y a un lien entre la situation du Chapelier et Alice, mais pour découvrir tout cela il vous faudra voir le film.



"Alice de l’autre côté du miroir" est un film divertissant où il est question d’émancipation à travers une héroïne forte et de réconciliation avec son passé, le tout dans un univers quelque peu délirant, histoire de s’évader un temps de son quotidien.


     
     

     
     


2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce film (alors que je garde un souvenir très moyen du précédent).
    Pour moi, la scène dans l'asile est juste une autre façon de montrer qu'il est difficile d'être une femme quand tout vous barre le chemin : une institution victorienne, la propension des gens à vous regarder de haut, les propres barrières que l'on se pose.
    J'ai trouvé ce film très féministe et c'est un très bon divertissement, visuellement très réussi.
    Pas lu le roman en question, mais je ne pense pas que ce soit gênant. Alice appartient à l'imaginaire collectif : elle est la fille qui passe de l'autre côté du miroir, quoi que cela suppose ensuite.

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    1. La scène de l'asile a plusieurs sens à mon avis: difficulté d'être une femme qui cherche à s'imposer dans un monde d'homme mais aussi la part de folie d'Alice.
      Comme tu dis, c'est féministe et un bon divertissement, j'aime assez l'univers créé autour du personnage d'Alice dans ce film.

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